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«Le Mirage»: Trogi et Morissette critiquent la surconsommation (PHOTOS/ VIDÉO)

«Le Mirage»: Trogi et Morissette critiquent la surconsommation (PHOTOS/ VIDÉO)

Quelques semaines seulement après la sortie en salles du succès 1987, voilà que Ricardo Trogi reprend la caméra pour le tournage de son prochain film Le Mirage. Scénarisé par Louis Morissette, qui interprète également le rôle principal, le film s’avère une réflexion acerbe sur nos habitudes de consommation.

Un vent frais et automnal traverse la rue de la Fougère à Saint-Bruno. L’atmosphère typique de banlieue où les maisons se ressemblent toutes les unes après les autres y est triste et maussade. Un véhicule se dirige en face de l’une d’entre elles. On voit alors Louis Morissette rejoindre des enfants. Il s’agenouille devant eux pour leur parler. La scène est intime et la caméra de Trogi installée de l’autre côté de la rue scrute les moindres gestes.

«C’est le moment où mon personnage doit vivre avec la conséquence de ses actes, explique Louis Morissette en entrevue. Je viens expliquer certaines choses à mes enfants qui ne comprennent pas tout ce qui se passe. C’est un moment charnière dans l’histoire du film».

Malgré ses allures de comédie, le long métrage se veut une sorte d’état des lieux d’une génération pris dans l’engrenage d’un quotidien morose. «Je parle de la surconsommation de notre société qui touche particulièrement les quarantenaires. J’ai l’âge de mon personnage. Il n’a plus le loisir de changer de vie. Il est pris par ses responsabilités. Il a une famille à entretenir, une hypothèque à payer et un travail qui l’enferme», poursuit-il.

Morissette a déjà beaucoup écrit sur sa génération et la vie de couple en général, surtout pour le petit écran. Avec un film, plutôt qu’une série télévisée, l’acteur se dit plus libre d’aborder un thème dont il dirige un récit selon une vision personnelle.

«Le film porte sur la surconsommation dans notre société, dit-il. Sans être anthropologique ni social, je crois que l’œuvre révèle la sécheresse de nos existences. Les gens n’ont plus le loisir d’avoir des rêves. Ils absorbent les antidépresseurs pour oublier un quotidien morose qui les tue à petit feu», explique l’acteur et scénariste.

Toutefois, ce n’est pas de sa vie dont il s’agit. «J’ai la chance de faire un métier que j’aime beaucoup. Mais c’est assez affolant de voir qu’il y a des tas de gens qui n’aiment pas ce qu’ils font».

Pour la première fois dans sa carrière, Ricardo Trogi signe la réalisation d’un long métrage qu’il n’a pas écrit ou coécrit. «Je me suis reconnu à plusieurs endroits dans le scénario, reconnaît-il. Le récit est venu me parler. J’ai eu envie de m’embarquer dans l’aventure».

Le réalisateur de Horloge biologique s’est senti interpellé par le propos. «On adhère au film. La surconsommation, le poids des responsabilités et l’âge des personnages. Le récit se situe un peu entre une crise de la quarantaine et une écoeurantite aiguë. Dans le ton de la comédie, il aborde des thèmes plutôt sérieux», lance-t-il.

Outre Louis Morissette, Le Mirage met en scène Patrice Robitaille, Julie Perrault et Christine Beaulieu. Doté d’un budget de 5,4 millions de dollars, le film est produit par Christian Larouche de chez Christal Films. Une date de sortie est prévue dans le courant de 2015.

Le Mirage

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