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Réforme structurelle en santé: un «cauchemar administratif», selon les syndicats

La révolution Barrette, un «cauchemar administratif»
Health, Medicine, Medication, Mixed collection of colourful pills capsules and tablets.
Paul Seheult/Eye Ubiquitous
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La FTQ et la CSN ont toutes deux réagi avec scepticisme aux révélations de Radio-Canada sur la réforme structurelle que prépare le ministre de la Santé Gaétan Barrette.

Pour ces syndicats, rien ne prouve que l'abolition des agences régionales de santé et la fusion de nombreux centres de santé et de services sociaux (CSSS) régleraient quoi que ce soit dans le milieu de la santé. Au contraire, « ces CSSS mammouths » risquent de se transformer en « cauchemar administratif », craint Michel Tremblay, président de la Fédération des professionnel(le)s de la CSN.

De plus, on doit se questionner sur « l'économie réelle » que représenterait un tel bouleversement, affirme M. Tremblay. Selon les sources de Radio-Canada, le ministre Barrette évalue que sa réforme permettrait d'économiser 220 millions de dollars par année.

« Nous n'y croyons plus lorsque le ministre dit qu'il ne touchera pas aux services. »

— Jeff Begley, FSSS-CSN

La FTQ estime pour sa part qu'il est possible de réduire le nombre de cadres dans le milieu de la santé sans modifier les structures en place et accuse le ministre de souffrir de « structurite aiguë ».

Mercredi, l'Institut de la gouvernance a publié un rapport qui suggérait l'abolition des agences de santé. Le lendemain, Radio-Canada a appris que cette mesure faisait partie de la réforme envisagée par le ministre Barrette.

Réformes en séries

La réforme que prépare le ministre Barrette reproduit la même logique que la dernière réforme du réseau de la santé qui n'a pas porté ses fruits, soutiennent les deux syndicats. « Les travailleurs et les travailleuses du réseau de la santé n'en peuvent plus des réformes qui ne finissent jamais de s'implanter », s'indigne Daniel Boyer, président de la FTQ.

« On se souvient que c'est M. Couillard lui-même qui a créé les CSSS en promettant que ces structures simplifieraient l'accès aux soins et diminueraient les temps d'attente. Allez demander aux gens si la situation s'est améliorée! », souligne M. Boyer. Il y a 10 ans, le gouvernement libéral avait décidé de créer les CSSS pour regrouper notamment les Centres locaux de services communautaires (CLSC), les Centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) avec certains centres hospitaliers.

Cette réforme « n'a rien donné de bon puisqu'on compte aujourd'hui 30 % de cadres de plus, une concentration des budgets dans les hôpitaux, toujours pas de première ligne efficace et pas d'organisation adéquate des soins à domicile », déplore la CSN. La FTQ abonde dans le même sens, qualifiant les CSSS de « monstres administratifs qui croulent sous la paperasse et où la bureaucratie et les redditions de compte sont sans fin ».

« Alors comment croire qu'on améliorera les services à la population en créant des structures encore plus grosses? »

— Daniel Boyer, FTQ

Révolution « improvisée »

Non seulement le ministre n'a pas fait la démonstration des bienfaits de sa réforme, mais il n'a pas non plus consulté les différents acteurs du milieu de la santé pour s'informer de l'impact potentiel de changements qui représentent un degré élevé de complexité, dénonce la CSN.

Cette « réforme improvisée » est d'autant plus inopportune, souligne la CSN, qu'une concertation afin de trouver des solutions aux problèmes du réseau est déjà en marche dans le milieu, impliquant l'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux et l'Institut du Nouveau Monde.

Les « dérapages » sont fort probables et les régions perdront en autonomie, ajoute-t-on.

Une manifestation des opposants à la réforme, à laquelle participeront la FTQ et la CSN, est prévue samedi à Montréal.

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