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Les conservateurs ont augmenté le nombre de «bureaux satellites» de ministres

Les conservateurs aussi avaient des «bureaux satellites»
BERLIN, GERMANY - MARCH 27: Stephen Harper, Prime Minister of Canada, speaks to members of the media during a press conference in the Federal Chancellery on March 27, 2014 in Berlin, Germany. (Photo by Thomas Koehler/Photothek via Getty Images)
Thomas Koehler via Getty Images
BERLIN, GERMANY - MARCH 27: Stephen Harper, Prime Minister of Canada, speaks to members of the media during a press conference in the Federal Chancellery on March 27, 2014 in Berlin, Germany. (Photo by Thomas Koehler/Photothek via Getty Images)

OTTAWA - Les ministres conservateurs ont dépensé 70 pour cent de plus entre 2009-2010 et 2013-2014 pour leur personnel politique qui travaille à l'extérieur des Communes, dans des bureaux régionaux — dits «satellites» — dont les employés sont payés par les contribuables.

Selon des documents rendus publics cette semaine au Parlement, ces dépenses ministérielles sont passées en quatre ans de 1,6 à 2,7 millions $. Le nombre de bureaux régionaux est quant à lui passé de 11 à 16, avec de nouvelles antennes ministérielles dans de plus petites villes comme Kitchener, Charlottetown ou Iqaluit, notamment. Au total, le personnel politique qui oeuvre à temps plein dans des bureaux ministériels satellites est passé de 20 à 30 employés en sept ans.

Plusieurs ministres, dont Jason Kenney, à l'Emploi, James Moore, à l'Industrie, ou Leona Aglukkaq, à l'Environnement, disposent de bureaux régionaux en plus de leur bureau ministériel à Ottawa et de leur bureau de circonscription. La permanence de ces bureaux satellites est souvent assurée par des proches du parti.

Ainsi, la ministre Aglukkaq a embauché la candidate conservatrice défaite Sandy Lee dans son bureau satellite de Yellowknife, et le ministre Kenney a recruté l'ancien organisateur et candidat conservateur Mani Fallon pour son bureau de Vancouver. La ministre des Pêches et des Océans, Gail Shea, a embauché, pour son bureau satellite de Charlottetown, une ancienne candidate à l'investiture conservatrice. Le ministre des Finances, Joe Oliver, a récemment installé deux membres de son personnel politique dans un bureau ministériel régional à Toronto: l'ancien chef de cabinet Dan Miles et la directrice des communications Patricia Best.

Et James Moore, alors qu'il était ministre du Patrimoine, a nommé en 2011 un candidat conservateur défait, Saulie Zajdel, comme agent de liaison avec les communautés culturelles montréalaises. Mais les libéraux ont accusé les conservateurs d'avoir nommé M. Zajdel pour agir comme «député fantôme» dans le château-fort libéral de Mont-Royal, représenté par Irwin Cotler, dans l'espoir de ravir ce comté détenu par les libéraux depuis 50 ans.

Les ministres des précédents gouvernements libéraux disposaient eux aussi de personnel politique dans des bureaux satellites. Le député libéral Sean Casey, qui a fait une demande écrite au Parlement pour obtenir ces chiffres, soutient qu'il n'est pas contre le fait que des ministres disposent de personnel politique pour organiser des événements en régions. Mais il estime que l'augmentation draconienne des budgets alloués à ces bureaux depuis quelques années est troublante en cette période d'austérité, alors que le gouvernement coupe dans les services aux anciens combattants, à l'immigration et même à Postes Canada, notamment.

M. Casey note aussi que les députés ont vu le budget alloué à leur bureau gelé depuis plusieurs années, ce qui se traduit selon lui par une baisse de salaire pour les employés si on tient compte de l'inflation. «La question n'est pas de savoir si ces bureaux doivent exister, mais bien si les ministres doivent échapper aux programmes d'austérité qui sont imposés à tous les autres citoyens canadiens», a soutenu le député de l'Île-du-Prince-Édouard.

«C'est ce genre de choses qui rendent les gens cyniques face à la politique — des ministres qui augmentent leurs budgets pour payer leurs amis.»

Au bureau de la ministre des Travaux publics, Diane Finley, on indique que tous les Canadiens devraient avoir un accès raisonnable aux bureaux régionaux des ministres. «C'est pourquoi, en 2010, nous avons ouvert trois bureaux dans les trois territoires du Nord», a expliqué dans un courriel la porte-parole, Alyson Queen. «L'opposition peut bien croire que les Canadiens du Grand Nord ne méritent pas d'obtenir les mêmes services que les autres, mais notre gouvernement est déterminé à assurer à tous les Canadiens les mêmes services, dans toutes les régions du pays.»

Le Nouveau Parti démocratique conteste actuellement une décision du Bureau de régie interne des Communes, qui exige que 23 députés remboursent «des millions de dollars» en salaires versés par le Parlement à du personnel politique oeuvrant dans des bureaux satellites du parti à Montréal, Québec et Toronto.

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