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Stephen Harper accueille le président ukrainien Petro Porochenko sur la colline parlementaire à Ottawa (VIDÉO)

Stephen Harper accueille le président ukrainien Petro Porochenko à Ottawa (VIDÉO)

OTTAWA - L'Ukraine a «franchi le Rubicon» et met le cap vers l'Occident, tournant le dos à la noirceur de son passé soviétique, a déclaré mercredi le président de l'Ukraine, Petro Porochenko, lors d'un discours historique durant une séance conjointe de la Chambre des communes et du Sénat, à Ottawa.

Avant même d'ouvrir la bouche, M. Porochenko a eu droit à une chaleureuse ovation. Le président ukrainien, qui était visiblement très ému, a alors posé une main sur son coeur tout en murmurant «merci». Puis, il a avoué qu'il n'avait «jamais éprouvé rien de tel».

Le premier ministre Stephen Harper avait auparavant accueilli le président ukrainien, élu en juin après des mois de conflit entre l'Ukraine et la Russie. Les deux hommes ont échangé des salutations chaleureuses et ont réaffirmé leur solidarité mutuelle.

«Je sais que c'est un moment difficile pour vous. Nous sommes ravis que vous ayiez pu venir nous voir au cours de votre visite en Amérique du Nord, ce qui nous permet de vous assurer de notre appui», a déclaré le premier ministre Harper, lors d'une séance de photo officielle à son bureau du Parlement.

Le président ukrainien a quant à lui salué le Canada pour son appui inconditionnel, qui remonte à plusieurs années. «Nous nous rappelons que le Canada a été le deuxième pays, après la Pologne, à reconnaître notre indépendance», a souligné M. Porochenko en anglais. «Le Canada est le pays le plus ukrainien après l'Ukraine», a-t-il d'ailleurs lancé.

Environ 1,2 million de Canadiens sont d'origine ukrainienne; ils habitent principalement dans les Prairies et à Toronto, où se trouvent des circonscriptions stratégiques lors des prochaines élections fédérales.

M. Porochenko est arrivé à Ottawa mardi soir, quelques heures après que l'Ukraine eut accepté d'accorder une plus grande autonomie aux parties de l'est du pays contrôlées par les rebelles prorusses.

Un cessez-le-feu décrété il y a près de deux semaines est toujours en vigueur, mais les tensions sont toujours vives entre les forces gouvernementales et les rebelles dans l'Est. Un immeuble de Donetsk a été la cible d'un bombardement, mercredi, ce qui a causé la mort d'au moins une personne.

Plus tôt cette semaine, M. Porochenko a ratifié un accord de coopération avec l'Union européenne (UE), permettant d'approfondir les liens économiques et politiques entre son pays et l'Europe.

«J'ai eu le sentiment qu'il s'agissait de l'ultime adieu de l'Ukraine à l'Union soviétique», a-t-il indiqué en faisant référence à cette entente. Il a ajouté que les Ukrainiens ne reviendraient «jamais, jamais en arrière» vers «leur terrible passé».

La décision de l'ancien président Viktor Ianoukovitch d'abandonner un tel accord de coopération avec l'UE, l'automne dernier, pour favoriser plutôt un rapprochement avec la Russie avait déclenché le soulèvement populaire qui a plongé l'Ukraine dans des mois d'instabilité et de conflits. Depuis le début de cette crise, quelque 3000 personnes ont été tuées en Ukraine, ce qui a eu pour effet de créer un fossé entre la Russie et l'Occident, et de les plonger dans une crise d'une gravité sans précédent depuis la fin de la guerre froide.

Petro Porochenko a qualifié de «terrorisme» le soulèvement prorusse dans l'est de son pays, et a affirmé que l'Ukraine se réjouissait de pouvoir compter sur le soutien de ses alliés occidentaux pour endiguer la violence dans la région et y rétablir la paix.

Stephen Harper a pris la balle au bond en s'engageant à ce que les Canadiens offrent un soutien constant à Kiev dans son duel face à Moscou, et ce même si leur querelle perdure «pendant 50 ans».

M. Harper est depuis le début un important allié de l'Ukraine. Il a été le premier leader mondial à visiter M. Porochenko à Kiev peu après son élection en juin, et l'un des critiques les plus virulents de Vladimir Poutine qui, selon lui, menace la paix mondiale.

Mardi, le Canada a d'ailleurs annoncé de nouvelles sanctions contre des «entités russes». Le ministre des Affaires étrangères, John Baird, a aussi annoncé que le Canada dépêcherait le mois prochain 200 observateurs électoraux, en plus d'une dizaine de députés, lors des élections législatives en Ukraine.

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