KYIV, Ukraine - Le parlement de l'Ukraine a ratifié mardi l'accord prévoyant l'établissement de liens politiques et économiques plus étroits entre le pays et l'Union européenne (UE).
Le Parlement a aussi adopté une loi qui accorde plus de pouvoirs à l'Est rebelle, dans le cadre d'un accord de paix.
Le vote de ratification ramène sous les projecteurs la question qui a mis le feu aux poudres en Ukraine l'an dernier, menant au départ du président, à l'annexion de la Crimée par la Russie et à un conflit armé avec des séparatistes prorusses qui a jusqu'à maintenant fait plus de 3000 morts.
Le vote a été accueilli par un tonnerre d'applaudissements et les députés se sont levés d'un bond pour entonner l'hymne national ukrainien. Lors d'un discours devant l'assemblée législative, le président Petro Porochenko a déclaré que ce vote représente une «première étape décisive» en direction d'une inclusion de l'Ukraine au sein de l'Union européenne.
M. Porochenko a ajouté que ceux qui sont décédés pendant les manifestations et pendant les violences dans l'Est «ont donné leurs vies pour que nous puissions occuper une place digne parmi la famille européenne».
«Depuis la Deuxième Guerre mondiale, aucun autre pays n'a payé aussi cher son droit d'être Européen», a dit M. Porochenko.
À Bruxelles, l'entente a été facilement adoptée par les parlementaires européens.
«Le message que ça envoie ne pourrait être plus clair: le Parlement européen appuie l'Ukraine dans sa vocation européenne, a dit le président du Parlement européen, Martin Schulz. Le Parlement européen continuera à défendre une Ukraine unie et souveraine.»
Le Parlement ukrainien s'est réfugié derrière portes closes au moment d'adopter une loi qui octroie plus d'autonomie aux régions rebelles de l'est du pays et une autre qui accorde l'amnistie à la plupart de ceux qui ont pris part aux combats.
Une loi prévoit trois années d'autonomie gouvernementale pour des secteurs de l'Est et l'organisation d'élections locales en novembre. Elle comprend des concessions qui ne faisaient pas partie du plan de paix présidentiel présenté en juin, comme la supervision locale des tribunaux, la nomination des procureurs et le contrôle local des forces policières.
L'autre loi accorde l'amnistie à ceux qui ont participé aux combats dans l'Est, à l'exception de ceux soupçonnés de meurtres, de sabotage, de viols, d'enlèvements, de terrorisme et de dizaines d'autres crimes. La loi ne s'applique pas non plus à ceux qui ont tenté de tuer des dirigeants ou des soldats ukrainiens — ce qui exclut d'emblée la plupart des combattants séparatistes.
Les deux lois font partie d'un accord de paix qui prévoit le respect d'un cessez-le-feu dans la région à compter du 5 septembre. Plusieurs craignent toutefois de voir la Russie profiter de cette décentralisation pour accentuer son influence dans la région et déstabiliser encore davantage l'Ukraine.
Pendant ce temps, sur le terrain, les combats se poursuivaient mardi autour de l'aéroport de Donetsk, en dépit de la trêve. Trois soldats et trois civils auraient été tués au cours des dernières heures.
Ce mercredi, le président Porochenko effectuera sa première visite officielle au Canada. Il discutera avec le premier ministre du Canada, Stephen Harper, de la situation actuelle en Ukraine et des mesures nécessaires pour rétablir l’intégrité territoriale du pays.
Le président Porochenko prendra la parole à la Chambre des communes lors de sa visite.
INOLTRE SU HUFFPOST