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Rentrée occupée pour Patrick Senécal (ENTREVUE)

Rentrée occupée pour Patrick Senécal (ENTREVUE)
Karine Davidson Tremblay

C’est peut-être parce qu’il entretient une relation d’amour-haine avec Facebook que Patrick Senécal se prépare à s’attaquer à un projet d’écriture 2.0: un «espèce de feuilleton, de roman sur le web.» «La forme n’est pas encore tout à fait définie, mais ce qui est sûr, c’est que ça va parler d’Internet, d’actualité et de Facebook, surtout des haters sur Facebook, car ça me frappe à quel point l’anonymat permet aux gens de dire des choses épouvantables», explique-t-il. En parallèle à ce nouveau projet, l’écrivain chéri de la critique s’apprête à lancer le tome final de sa populaire série Malphas: Grande Liquidation. Rencontre avec le père de Julien Sarkozy.

Surtout, ne pas se prendre au sérieux

Que les fidèles lecteurs de Malphas se rassurent: l’auteur assure avoir concocté une vraie fin qui répondra à toutes les questions et bouclera toutes les boucles des aventures de Sarkozy et ses curieux camarades de Saint-Trailoin.

«J’ai essayé de ne pas tomber dans le piège de la série qui se termine sans réussir à attacher toutes les cordes qui pendent, parce que moi depuis le début, je sais comment ça va finir. Il n’y aura pas, à la fin, de questions restées ouvertes. Tout est là. Je ne savais pas comment j’allais m’y prendre pour me rendre à cette fin-là, mais je savais qu’elle allait être celle-là. Ce que j’ai ajouté et que je ne savais pas qui allait se retrouver dans Malphas, c’est la grève étudiante qui s’est produite pendant l’écriture. Je me suis dit, je ne peux pas passer à côté de cela; une grève étudiante aussi grande qui se produit alors que j’écris une histoire se déroulant dans un cégep.»

Dans le troisième tome déjà, Ce qui se passe dans la cave reste dans la cave, l’auteur avait fait quelques allusions aux carrés rouges… «J’étais d’accord avec la grève, j’ai participé à quelques marches, j’ai joué de la casserole dans mon quartier. Je suis même devenu membre de Facebook pendant la grève. Ça a été un événement important et je trouve que c’est intéressant d’utiliser l’actualité quand tu peux le faire, de prendre un moment socialement important - qui a quand même créé beaucoup d’amertume et de déception - et de m’en servir dans un contexte moins sérieux. Ça vient un peu dédramatiser tout ça. Je trouvais ça un peu baveux que quelque chose d’aussi réaliste et d’aussi socialement important serve de toile de fond dans quelque chose de complètement surréaliste et pas sérieux.»

Explorer une autre facette de l'écriture

Car Malphas, pour Patrick Senécal, fut l’occasion rêvée de pouvoir écrire des choses parfois insensées de façon humoristique. «Comme c’est de l’humour, je me rends compte que je peux m’en permettre plus, alors j’en profite et je me paye la traite en sachant que dans un contexte sérieux, ça serait complètement ridicule.»

L’idée de la série Malphas a commencé à germer follement il y a presque 10 ans (des bébés à l’image d’Hitler, une secte néonazie, tout semblait possible!). «J’avais envie de faire une série, je trouvais ça le fun de créer un monde et de pouvoir le développer, ce qui est plus difficile à faire en thriller sans créer par exemple, un personnage d’inspecteur. J’y suis allé avec un milieu que je connaissais. Comme j’enseignais à ce moment-là, j’ai décidé que ça se déroulerait dans un cégep où il se passerait de drôles d’affaires. J’avais envie de faire quelque chose de pas trop réaliste et de pas trop sérieux. Tranquillement, le ton humoristique s’est imposé.»

C’est d’ailleurs de ce ton humoristique dont l’auteur se dit le plus fier. «J’ai pris le pari de montrer une autre facette de mon écriture, c’est-à-dire l’humour, et manifestement cela a marché. Les gens m’ont trouvé drôle, du moins ceux qui ont aimé la série et je suis assez fier d’avoir pu explorer cet autre style d’écriture même si ça demeure tout de même du Senécal. Faire rire, ce n’était pas évident, même si ça fait des années que l’humour m’intéresse. D’officiellement écrire un roman dont le but était de faire rire les gens n’était pas gagné d’avance. Je suis content de l’avoir fait et d’avoir atteint ma cible.»

Vive le chaos !

À voir le visage de l’auteur lorsqu’il évoque la grande finale de Malphas 4, il faut s’attendre à de l’action, beaucoup d’action et à un dénouement superbement chaotique.

«J’aime beaucoup quand tout arrive en même temps, qu’il y a une espèce d’absence de contrôle et qu’un chaos s’installe. Ici, le chaos s’installe par la grève, par les événements finaux, par le dénouement… Je pense que la fin est assez mouvementée. Et ce dernier tome est peut-être aussi un peu plus dramatique que les autres; il y a des personnages dont le destin va s’accomplir dans le bon et le mauvais sens, ce n’est pas tout le monde qui va survivre… Malgré le ton humoristique, ça ne pouvait pas finir alors que tout le monde est beau et que tout le monde est heureux. Le dénouement est assez dramatique», assure-t-il, un sourire en coin.

Patrick Senécal ne lance pas un non catégorique lorsqu’on évoque la possibilité de transporter l’un des personnages de Malphas dans une autre de ses histoires. «Pour l’instant, j’ai besoin de prendre une distance avec Malphas. Pour moi le monde de Malphas, dans ma tête, c’est fini. Les personnages, c’est autre chose…»

Rencontrer les lecteurs

Au lancement de Malphas 4: Grande Liquidation qui se tiendra le 22 septembre prochain à Montréal, l’auteur se fait une joie d’inviter parents, amis, mais aussi le grand public.

«Les fans sont contents de venir, alors je me suis dit pourquoi pas? C’est le fun, ça me permet de les rencontrer, un peu comme lors des salons du livre. Je vois les réactions sur mon site, les gens ont vraiment hâte d’être là. Je suis toujours surpris de voir ça, par exemple dans les salons lorsque les gens me disent qu’ils attendaient depuis deux mois que mon livre sorte. Je suis toujours ébahi de voir à quel point on peut avoir un impact sur certaines personnes, à quel point il y a des gens qui nous aiment. Ça me flatte, mais ça me met aussi mal à l’aise. Je sais que c’est important pour les lecteurs et quand je les vois, je suis toujours touché.»

Lancement de Malphas 4: Grande Liquidation ouvert au public: le 22 septembre 18:30 à la micro-brasserie La Succursale, 3188 rue Masson, Montréal

Malphas 4: Grande Liquidation de Patrick Senécal sera disponible en librairie à partir du 25 septembre

Pour la page Facebook de Patrick Senécal, cliquez ici.

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