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Faubourg Contrecoeur: l'innocence de Gérald Tremblay remise en question

Faubourg Contrecoeur : Gérald Tremblay nie de nouvelles allégations
PC

L'ancien maire de Montréal Gérald Tremblay réfute le témoignage d'une source policière, qui apparaît dans des documents de Cour dévoilés par le tribunal, selon lequel il aurait été au courant de ce qui se passait dans le dossier du scandale immobilier du Faubourg Contrecoeur.

« Contrairement à ce qu'affirme une source policière, je n'ai jamais été au courant de ce stratagème et feint l'ignorance », a précisé l'ex-maire dans une déclaration écrite.

La source policière en question est notamment à l'origine de l'arrestation de l'ancien bras droit de M. Tremblay, l'ex-président du comité exécutif de la Ville de Montréal Frank Zampino. L'entrepreneur en construction Paulo Catania et l'organisateur politique Bernard Trépanier avaient été arrêtés au même moment.

La source policière soutient que la mafia italienne contrôlait les contrats publics montréalais. Elle souligne également que les entrepreneurs qui désiraient présenter des soumissions devaient être invités par les membres du crime organisé, une assertion souvent reprise par des témoins à la commission Charbonneau.

Toujours selon cette source, les entrepreneurs qui se risquaient à présenter des soumissions sans le consentement de la mafia recevaient la visite de fiers-à-bras, qui leur expliquaient le fonctionnement des appels d'offres.

Le partage des revenus

Les entrepreneurs invités à soumissionner à des contrats devaient majorer leurs offres de 10 %. L'entrepreneur remportant l'appel d'offres devait remettre 5 % de ce surplus à la mafia italienne et les 5 % restants à l'entourage de M. Tremblay.

La source policière affirme que l'ex-maire Tremblay était au courant de ce stratagème et qu'il a préféré feindre l'ignorance pour éviter des problèmes.

L'ancien maire Tremblay a toujours soutenu qu'il ignorait tout de la corruption.

La persuasion des Hells

Dans ce stratagème de répartition des contrats de travaux publics, les Hells Angels jouaient le rôle de « forces persuasives », selon la source policière citée par les documents de la Cour. Les Hells Angels auraient ainsi été les gardiens de l'ordre établi en intimidant les entrepreneurs récalcitrants.

Les anciennes entreprises de Tony Accurso, Simard-Beaudry et Construction Marton, ont eu recours aux services des Hells Angels, selon le même document, à l'instar de l'entreprise Construction Paulo Catania.

MM. Zampino, Catania et Trépanier sont notamment accusés de fraude, de complot et d'abus de confiance.

La prudence du maire Coderre

Le maire de Montréal, Denis Coderre, se garde de lancer la pierre à M. Tremblay en précisant que « tout le monde est innocent jusqu'à preuve du contraire ».

« Je pense qu'on est dans une société de droit et qu'il faut aller jusqu'au bout du processus. Alors, c'est entre les mains de la justice, ajoute M. Coderre. M. Tremblay n'a pas encore été accusé de quoi que ce soit. On va laisser les gens faire leur travail. »

Député fédéral de la circonscription d'Henri-Bourassa, située dans le nord de Montréal, M. Coderre soutient qu'il ignorait tout de la situation. « Je m'occupais d'Ottawa. On avait beaucoup de travail », a plaidé M. Coderre. « C'est à la suite de tout ce qui s'est passé, un an avant, que j'ai décidé de me présenter comme maire de Montréal. »

« Je voyais comme tout le monde qu'il y avait des problèmes à Montréal », a précisé le maire Coderre en soulignant qu'il a mis sur pied un nouveau poste, l'inspecteur général, pour éviter « ce genre de situation là ».

« Je veux [...] qu'on travaille en amont pour éviter ce qu'on a vécu au cours des 10 dernières années. »

— Denis Coderre

De son côté, le chef de l'opposition officielle à la mairie, Richard Bergeron, a hâte de passer à un autre appel. « S'il y a des accusations à porter, je souhaite qu'elles le soient le plus rapidement possible », a déclaré le chef de Projet Montréal visiblement excédé par ce nouveau retour de la corruption dans les affaires de la Ville. « Je souhaite que nous sortions de ce marais de suspicion », a-t-il poursuivi en ajoutant que les élus et les citoyens étaient passés à autre chose.

Déplorant qu'il s'agisse une fois de plus d'allégations, M. Bergeron souhaite que Montréal puisse se tourner vers d'autres dossiers.

Tony Accurso

La commission Charbonneau en bref

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