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«Complexe G» à TVA: filles au bord de la crise d'hystérie

«Complexe G» à TVA: filles au bord de la crise d'hystérie
Courtoisie TVA

Non, attendez. Ce titre n’est pas tout à fait exact. Les filles de Complexe G, nouvelle comédie de TVA qui rivalisera avec Les pêcheurs à compter de mercredi prochain, 21h, ne sont pas «au bord» de la crise d’hystérie. Elles sont, littéralement et simplement, hystériques! Chacune à sa façon, et pour notre plus grand bonheur.

Mettant en vedette un alléchant quatuor féminin composé d’Édith Cochrane, Anne Casabonne, Pascale Bussières et Sonia Vachon, ainsi que Mylène St-Sauveur et Catherine Paquin-Béchard dans le rôle de deux détestables, mais hilarantes pestes, Complexe G est l’adaptation des capsules françaises WorkinGirls, elles-mêmes dérivées de la série néerlandaise Toren C. En tout, six pays dans le monde ont proposé leur propre version de cette fiction irrévérencieuse, campée dans un bureau en apparence tout ce qu’il y a de plus banal.

Ce qui est loin d’être ordinaire, ce sont les personnalités explosives qui habitent les cubicules de cette entreprise dont, au final, on ne saura rien du tout. Nos anti-héroïnes pourraient autant bosser pour une grande firme d’avocats que pour le siège social d’une chaîne de vêtements bas de gamme, ce détail ne sera jamais révélé. Par contre, les commérages, les couteaux dans le dos, les confidences inappropriées, toutes ces petites tares inhérentes à la vie de bureau, elles, sont dépeintes au pinceau gras.

Les textes de la mouture québécoise sont tirés autant de WorkinGirls que de Toren C, mais ont été retravaillés par l’auteur Daniel Gagnon, qui les a épicés encore davantage et leur a insufflé une saveur toute québécoise. Le boulot accompli à ce niveau est d’ailleurs formidable, comme on a pu le constater en visionnement de presse, jeudi. Des références à Ima, à Claude Legault et même à Sonia Vachon (!) ajoutent une proximité, et on s’approprie ainsi plus facilement le produit, réalisé par Pierre Paquin. Même le titre, Complexe G, réfère à un building célèbre de Québec, ville où a été tournée toute la série, une production de QuébéComm.

Caractères exagérés

Juste à lire la description des principaux personnages de Complexe G, on sait un peu quel type d’humour portera les intrigues: Édith Cochrane est Karine, la patronne tyrannique pleine de préjugés qui terrorise ses employés; Anne Casabonne est Hélène, une solitaire physiquement rebutante, pleine de manies et enfermée dans son monde; Pascale Bussières est Sarah, la nymphomane qui voit du sexe partout, tout le temps, surtout là où il n’y en a pas, et Sonia Vachon est Nathalie, la bonne maman, gentille, pleine d’attentions, qui voudrait aider tout le monde. Et n’oublions pas Mylène St-Sauveur et Catherine Paquin-Béchard, alias Mégan et Méghan, les deux réceptionnistes fainéantes et égocentriques dont aucun patron ne voudrait pour accueillir sa clientèle.

Ce sont ces traits de caractère, démesurément exagérés, qui donnent lieu aux situations rigolotes de Complexe G. Parfois, le gag paraît bon enfant, mais termine absurde, malaisant, comme lorsque Nathalie exhibe une couche (propre) de son sac à main, se la fout sur la tête, se lance gaiement dans un tour de chant aux paroles enfantines et scatologiques et entraîne toute la salle dans son délire. Il est amusant lorsque Hélène s’émeut de regarder un cochon d’Inde chantant et dansant lui entonner J’ai un amour qui ne veut pas mourir. À d’autres moments, il est grinçant, comme lorsque Karine clame qu’elle a le droit de garer sa voiture dans un stationnement pour handicapés. «Ils veulent qu’on les considère comme des personnes normales, qu’ils se trouvent des places normales!», justifie-t-elle.

Or, ça fonctionne et, si on accepte de jouer le jeu, on rit à plusieurs reprises pendant ces demi-heures divisées en courtes saynètes qui, à la fin de l’épisode, finissent par former un tout cohérent. Seule la Sarah de Pascale Bussières est probablement trop émoustillée pour qu’on y croie réellement; la scène où elle liche le combiné du téléphone avec délectation, le regard vorace, et se tape les fesses avec une règle pour attirer l’attention de son nouveau collègue d’à côté, ou celle où elle passe en entrevue un ancien prisonnier et finit couchée sur son bureau, le chemisier déboutonné, à hurler une jouissance inexistante, créent une rupture de ton parfois agaçante, parce que trop «grosses». Le reste du temps, par contre, la trame demeure relativement égale.

À chaque épisode, les femmes ont toutes leur instant de gloire. Leurs caractéristiques très caricaturales ne leur permettront pas d’évoluer ou de changer beaucoup, mais Daniel Gagnon et Pierre Paquin ont précisé que leurs folies iront en grandissant au fil de la saison. Ça promet…

Savoureuses Mégan et Méghan

Mais les meilleures réparties de Complexe G, on les doit à Mégan et Méghan, ces deux filles superficielles à outrance, bêtes comme leurs pieds et pas très vaillantes. Pour elles, la garde d’un bébé devient prétexte à de fascinants et glamour selfies («On va tellement avoir de likes avec ça!»), et elles laissent patienter les clients pendant qu’elles se racontent leurs potins du jour, quitte à voir se former une longue file devant elles. «T’as farmes-tu, ta yeule? As-tu été élevé dans ‘forêt?», vociféreront-elles à l’impoli qui osera les interrompre. Ces deux chipies deviendront à coup sûr les emblèmes de Complexe G.

Suzane Landry, directrice programmation à TVA, a assuré qu’un avertissement «13 ans et +» sera apposé en ouverture de générique de Complexe G chaque semaine, mais ne s’en fait pas trop avec l’éventualité de possibles plaintes, alléguant l’évident deuxième, et même troisième ou quatrième degré, de la comédie.

La première saison de Complexe G comptera 10 épisodes, et une suite a déjà été commandée pour l’an prochain. Début le mercredi 17 septembre, à 21h.

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