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Référendum en Écosse: à la rencontre des Écossais (Partie 5 - Écossais du fond du coeur)

Référendum en Écosse: à la rencontre des Écossais (Partie 5)
Jeffrey Déragon

Unie à l’Angleterre depuis plus de 300 ans, l’Écosse, berceau du whisky et des kilts en tartan, s’apprête à tenir un référendum sur son avenir constitutionnel le 18 septembre prochain. Défense, pensions, monnaie, ressources naturelles, tout a été débattu maintes fois depuis que le premier ministre indépendantiste Alex Salmond et son homologue anglais David Cameron ont lancé la campagne référendaire au mois d’octobre 2012.

Mais qu’en pensent les Écossais? Jeffrey Déragon s'est introduit dans le quotidien de cinq d’entre eux afin de mieux comprendre leurs aspirations, leurs craintes, mais surtout les conséquences qu’aura le référendum sur leur vie.

» 5e rencontre: Wallace, Leith - Écossais du fond du coeur

Leith. Constitution Street. Après 20 minutes passées à sillonner cette rue à la recherche de la fameuse Wallace Arthouse, je m’arrête dans un restaurant de fish and chips pour demander mon chemin. Les Italiens qui tiennent le restaurant sont très sympathiques et connaissent bien l’homme que je cherche. «Bien sûr! M. Wallace, on le connaît bien, il commande toujours la même pizza. Je vais l’appeler, attends-moi ici.» Quatre appels plus tard, c’est un homme au timbre de voix enjoué qui me répond au bout du fil. «Que faites-vous dans un restaurant de fish and chips? Allez, venez, j’habite en face, je vais vous ouvrir.» L’appartement est littéralement à 50 pas de l’autre côté de la rue.

C’est dans un bâtiment qui abritait l’ancienne assemblée de Leith que Wallace a choisi d’installer son appartement qui lui sert aussi de gîte. Chaque année, il organise dans ce dernier deux à trois expositions où ils invitent des artistes à venir exposer leurs dernières créations. «Je ne leur demande rien sauf la possibilité de me procurer une de leurs œuvres qui restera à la fin de la soirée. Ils viennent ici, j’invite aussi des amis qui viennent acheter. Ça me fait toujours énormément plaisir de me retrouver avec ces gens.»

Grand admirateur du poète national Robert Burns dont la statue est visible de la fenêtre de son salon, il ne comprend toujours pas comment l’Écosse a pu renier son indépendance en 1707 en signant l’acte d’Union qui lie depuis le territoire à celui de l’Angleterre. À mesure que le référendum approche, il est cependant de moins en moins sûr du choix qu’il fera le jour du scrutin venu.

La chevelure blanche ébouriffée et le regard espiègle, cet adolescent à l’âge vénérable est un insoumis qui refuse de se retraiter. «On ne cesse jamais d’être designer», répond celui qui a déjà été responsable de la confection des chandails pour la designer Donna Karan. Son parcours professionnel lui notamment permis de vivre à New York, Hong Kong, Londres et à Spoleto en Italie avant d’emménager de nouveau en Écosse il y a quelques années.

«J’étais un "oui" au début de la campagne, mais maintenant, je dirais que je suis en réflexion, j’hésite. Je lis beaucoup plus sur les enjeux. C’est évident que se débarrasser de Westminster serait formidable», dit-il avant d’avaler une gorgée de prosecco. «Je suis Écossais du fond de mon cœur, mais est-ce que ce serait pratique de faire l’indépendance, je ne sais pas. Chose certaine, j’ai plusieurs amis qui vont voter oui sans hésiter et ce sont des gens très éduqués et brillants. Les gens qui votent oui sont loin d’être des imbéciles comme certains le prétendent.»

Un passage en Écosse

» 5e rencontre: Wallace, Leith - Écossais du fond du coeur

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