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Pamela Porter se rend de nouveau à la justice

Pamela Porter se rend à la justice et espère un procès plus rapide
Radio-Canada

Dans un revirement judiciaire, l'épouse d'Arthur Porter, l'ex-directeur du CUSM, a décidé de se rendre à la justice et d'être à nouveau incarcérée, elle qui était en liberté sous caution depuis un an.

Un texte de Anne Panasuk

Elle espère ainsi forcer la main des tribunaux pour que son procès ait lieu plus tôt qu'en 2016, date à laquelle il est prévu.

Pamela Porter a été arrêtée au Panama en compagnie de son époux en mai 2013. Alors qu'elle était extradée au Canada le 14 juin 2013, le Dr Porter a contesté son extradition, si bien qu'il est toujours emprisonné au Panama en attendant la décision de la justice panaméenne.

En août 2013, Pamela Porter a retrouvé sa liberté moyennant une caution de 250 000 $ ainsi que différentes conditions, comme :

  • la remise de ses passeports;
  • l'obligation de se rapporter à la Sûreté du Québec deux fois par semaine;
  • l'interdiction de communiquer avec les coaccusés, dont son mari, que cela soit directement ou indirectement.

Or, il semble que l'argent qui a servi à payer sa caution proviendrait d'un compte sur lequel pèsent des soupçons de blanchiment d'argent. Pamela Porter refuse de verser une nouvelle somme de 250 000 $, disant ne pas avoir les ressources matérielles pour le faire - et aussi pour obliger la justice à procéder plus rapidement dans sa cause.

Dans une entrevue qu'elle a accordée à notre collègue Dave Seglins de CBC, elle affirme qu'elle n'a pas parlé à son mari depuis plus d'un an en raison de ses conditions de libération. Elle ne sait donc pas pourquoi il conteste son extradition.

« Je ne sais pas pourquoi il n'est pas ici avec moi à faire face aux accusations. J'ai été au Panama, mais pour seulement trois semaines. Je sais comment sont les conditions là-bas. » — Pamela Porter

Aux accusations de complicité dans cette fraude alléguée, Pamela Porter répond qu'elle avait l'habitude de signer des papiers ou des chèques, d'envoyer des courriels ou d'effectuer des transferts d'argent pour son mari qui était très occupé. Lui s'occupait de son travail et de ses affaires, elle tenait la maison et élevait leurs quatre filles, explique-t-elle.

« Il n'y avait aucune raison de ne pas lui faire confiance. Pourquoi je ne l'aurais pas fait? [...] Je transférais de l'argent. Jamais je n'ai eu un doute que c'était illégal », explique-t-elle, ajoutant qu'après 32 ans de mariage, elle ne doute aucunement de son époux.

« La presse me fait douter de lui. Mais je ne l'ai certainement pas fait. Et mon cœur me dit qu'il ne ferait pas ça à moi et mes filles. » — Pamela Porter

Elle explique qu'elle est forcée de rester à Montréal, une ville qu'elle n'a jamais habitée auparavant, même lorsque son époux était le directeur du CUSM. La Cour lui a refusé la permission de se rendre en Floride, où le couple avait ses habitudes et où habitent certaines de ses filles.

« La plus grosse fraude de l'histoire du Canada »

Pamela Porter est accusée de complot et de recyclage des produits de la criminalité dans cette histoire alléguée de pots de vin de 22,5 millions de dollars que SNC-Lavalin aurait versés à Arthur Porter, alors directeur du Centre universitaire de santé de McGill (CUSM), et à son bras droit Yanaï Elbaz.

MM. Porter et Elbaz sont accusés de fraude, complot, recyclage des produits de la criminalité, de même que Pierre Duhaime, l'ex-PDG de SNC-Lavalin, et Riadh Ben Aïssa, ex-vice-président de SNC-Lavalin, ainsi que Jeremy Morris, qui aurait été un entremetteur pour créer des sociétés coquilles aux Bahamas.

Devant la commission Charbonneau, l'enquêteur de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), Jean Frédérique Gagnon, a qualifié cette histoire de « plus grosse fraude de l'histoire du Canada ».

Il a déposé un organigramme pour expliquer les transactions financières alléguées liant SNC-Lavalin à des administrateurs du CUSM. Cet organigramme démontre que Pamela Porter aurait été la bénéficiaire d'un compte dans lequel ont transité 9,92 millions de dollars.

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