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Les camions confluent à Gaza, les bétonnières se font attendre

Les camions confluent à Gaza, les bétonnières se font attendre

Les camions franchissent de plus en plus nombreux la frontière à Kerem Shalom, mais, plus que les montagnes de conserves ou de couches-culottes qu'ils transportent, c'est le matériel de reconstruction que les Gazaouis attendent le plus urgemment.

Côté palestinien du point de passage de Kerem Shalom (en hébreu) ou Kerem Abou Salem (en arabe) entre Israël et la bande de Gaza, les chauffeurs juchés sur des tas de marchandises démesurés s'interpellent les uns les autres et apostrophent les inspecteurs des douanes tandis qu'une poignée de policiers vêtus de noir déambulent entre les véhicules sur un parking poussiéreux.

Taleb Abou Jaray, 50 ans, attend que les douaniers aient fini d'examiner un chargement d'aide alimentaire de la Croix-Rouge internationale et s'intéressent au sien.

Depuis le cessez-le-feu entré en vigueur mardi et censé ouvrir plus grand les points de passage, le transit est "un peu plus simple" et les Israéliens laissent passer des biens qu'ils bloquaient auparavant, dit-il. "Mais, pour ce qu'il s'agit des choses que les gens d'ici attendent, à commencer par les matériaux de construction, rien n'est passé".

"Bien sûr, il y a un cessez-le-feu, ajoute-t-il. Mais cela ne suffit pas. Nous voulons une solution définitive, permanente. Nous voulons un Etat, une patrie, une nouvelle génération".

Le point de passage est resté ouvert pendant les combats pour l'aide humanitaire. De plus en plus de camions ont repris le transport de marchandises destinées aux magasins du territoire.

La bande de Gaza est soumise depuis 2006 aux restrictions imposées par Israël qui limite les entrées de matériaux comme le ciment ou l'acier de crainte que les combattants palestiniens ne les détournent pour construire des tunnels d'attaque. Le cessez-le-feu accepté par Israéliens et Palestiniens prévoit que ces restrictions seront allégées, mais on ignore dans quelle mesure, l'accord n'ayant pas été rendu public.

Le directeur du poste frontalier, Mounir al-Ghalbane, escompte un afflux toujours plus grand de camions. "On attend environ 300 camions aujourd'hui. Pendant la guerre, ils étaient environ 200 par jour. Maintenant, le besoin le plus urgent, c'est des matériaux de construction".

Non loin de là, au point de passage de Rafah entre la bande de Gaza et l'Egypte, la seule ouverture du territoire à ne pas être contrôlée par Israël, un groupe de Palestiniens arrivés là en car attend dans une petite salle de savoir s'il va pouvoir entrer en Egypte.

Les autorités égyptiennes ont maintenu fermé le point de passage de Rafah pendant une grande partie de la guerre, sauf pour les titulaires de passeports égyptiens ou étrangers ou de permis de séjour, et pour les blessés graves.

Ali al-Slim, 27 ans, se protège du soleil brûlant à l'ombre du car. Comme beaucoup de ses compagnons de voyage, il a besoin de se rendre au Caire parce que les hôpitaux saturés de Gaza n'ont pas les moyens de le soigner.

"J'ai un cancer du pancréas", dit-il, le visage ruisselant de sueur, en brandissant un document des autorités sanitaires de Gaza, "cela fait presque trois heures que nous attendons, par cette chaleur".

Cessez-le-feu ou pas, Mahmoud Smonu, un étudiant de 19 ans qui espère pouvoir rentrer au Caire, ne voit pas bien la différence quant au franchissement de la frontière.

"Cela fait deux heures et demie que nous attendons ici de pouvoir passer. Il n'y a pas grand-monde alors que les choses étaient censées être plus faciles avec la trêve", se désole-t-il.

tl/lal/tp

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