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Afghanistan : le résultat de la présidentielle encore retardé

Afghanistan : le résultat de la présidentielle encore retardé

L'Afghanistan n'aura pas de nouveau président à temps pour le sommet de l'Otan en septembre, la crise politique s'éternisant après l'annonce jeudi d'un nouveau retard dans la désignation du futur chef de l'Etat.

L'investiture du président afghan, prévue dans moins d'une semaine, a été reportée après le 10 septembre afin de compléter l'audit du second tour de la présidentielle du 14 juin, a annoncé jeudi l'ONU dans un communiqué.

La cérémonie de passation de pouvoir, dans cette première transition démocratique en Afghanistan, devait initialement avoir lieu le 2 août, mais a été reportée plusieurs fois depuis.

Le nouveau retard implique que le successeur d'Hamid Karzaï à la tête de l'Etat afghan ne sera pas entré en fonction avant le sommet de l'Otan des 4 et 5 septembre au Pays de Galles, qui doit se pencher sur l'avenir de ce pays après le retrait des forces occidentales.

Le porte-parole de l'Otan à Kaboul n'était pas disponible jeudi soir pour commenter la situation et indiquer si les deux candidats Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah allaient se rendre au sommet.

"Un audit rigoureux et crédible exige du temps, et pourra être achevé vers le 10 septembre. La prestation de serment du nouveau président sera possible peu après", a déclaré jeudi la mission de l'ONU en Afghanistan qui supervise cet audit.

Interrogé par l'AFP le porte-parole de la présidence Aimal Faizi a renvoyé vers le communiqué de l'ONU. Sans autre commentaire, il a laissé entendre que le président Karzaï devrait vraisemblablement reporter son départ du palais présidentiel.

Le président sortant a en tout cas fait savoir, pour sa part, qu'il ne se rendrait pas au sommet de l'Otan.

Un peu plus tôt dans la journée, M. Faizi avait indiqué à l'AFP que le président Karzaï avait déjà fait ses cartons depuis plusieurs jours pour quitter le palais présidentiel malgré l'absence de successeur désigné.

Hamid Karzaï, qui dirige le pays depuis la chute des talibans en novembre 2001, ne pouvait pas se représenter après deux mandats, aux termes de la Constitution.

La commission électorale indépendante (IEC) avait commencé lundi le délicat processus d'élimination des bulletins de vote frauduleux de la présidentielle du 14 juin qui doit mener au résultat final de ce scrutin.

L'objectif est de départager hors de tout doute les rivaux Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani afin de proclamer un président légitime au moment où l'Otan s'apprête à retirer ses troupes d'ici à la fin de l'année.

Or mercredi, l'équipe de M. Abdullah ne s'est pas présentée à l'IEC à Kaboul pour la suite de cet audit et a rejeté d'emblée les résultats de ce processus.

L'audit avait repris peu après, en l'absence de l'équipe de M. Abdullah, mais aussi de celle des représentants d'Ashraf Ghani.

Si l'élection semble acquise à M. Ghani, arrivé largement en tête du deuxième tour avec un million de voix d'avance, M. Abdullah joue son va-tout pour tenter au moins d'obtenir une influence significative dans le prochain gouvernement d'union nationale.

Au lendemain du second tour, M. Abdullah avait dénoncé des fraudes massives exacerbant ainsi les tensions entre les Tadjiks, qui lui sont favorables, et les Pachtouns, qui soutiennent M. Ghani.

Les observateurs craignent, quant à eux, que les talibans, écartés du pouvoir en 2001, ne profitent de ce flottement pour gagner du terrain.

Afin d'écarter les risques d'instabilité, les deux candidats avaient signé début août, devant le secrétaire d'Etat américain John Kerry, un accord pour un gouvernement d'union nationale quel que soit le vainqueur de la présidentielle.

Mais les modalités précises de ce gouvernement demeurent encore inconnues et sujettes à de profonds désaccords.

Washington, principal bailleur de fonds de l'Afghanistan, s'est beaucoup impliqué ces dernières semaines aux côtés de l'ONU pour tenter de trouver une solution à la crise.

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