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Harper taxé de discrimination pour son refus d'enquêter sur les meurtres de femmes autochtones

Meurtres de femmes autochtones: Harper taxé de discrimination
Canadian Prime Minister Stephen Harper attends a joint press conference with Palestinian President Mahmoud Abbas, at Abbas's headquarters, in the West Bank city of Ramallah, Monday, Jan. 20, 2014. (AP Photo/Nasser Nasser)
ASSOCIATED PRESS
Canadian Prime Minister Stephen Harper attends a joint press conference with Palestinian President Mahmoud Abbas, at Abbas's headquarters, in the West Bank city of Ramallah, Monday, Jan. 20, 2014. (AP Photo/Nasser Nasser)

La présidente de l'Association des femmes autochtones du Canada, Michèle Audette, estime que le premier ministre Stephen Harper a porté jeudi un coup presque fatal aux espoirs de ceux qui réclament depuis des années une enquête nationale sur la question des femmes autochtones disparues et assassinées.

Un texte de Denis Ferland

De passage à Whitehorse, au Yukon, M. Harper a expliqué à une journaliste que les meurtres de femmes autochtones, comme celui, plus tôt cette semaine, de la jeune Tina Fontaine, à Winnipeg, étaient des « crimes terribles » et qu'il fallait s'assurer que les forces policières mènent à bien les enquêtes là-dessus.

En rappelant que son gouvernement investit de nouvelles sommes « pour prévenir certaines situations », M. Harper a enchaîné en disant que « nous ne devrions pas voir tout ça comme un phénomène sociologique, on devrait voir ça comme des crimes... et ça doit être traité comme tel ».

Mme Audette déplore que M. Harper réduise cette question à une dimension de sécurité publique en ne faisant aucun lien avec les conditions de vie des victimes, que ce soit la pauvreté, le logement ou la vulnérabilité particulière de certaines d'entre elles.

Elle note également que le gouvernement Harper a rapidement épousé la cause de la cyberintimidation, un fait de société, à la suite du suicide de quelques adolescentes, notamment Rehtaeh Parsons. On a visité la famille de la jeune fille, elle a été invitée à Ottawa, une loi a été proposée et le gouvernement a demandé à ses ministères et organismes d'examiner la question afin de lutter contre la cyberintimidation à l'intérieur de leurs compétences.

Michèle Audette voit dans cette différence de perception, compte tenu des centaines de femmes autochtones victimes, une forme de « discrimination raciale ».

Vérification faite auprès du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord, les sommes consacrées à ce dossier débordent largement le soutien aux forces policières dans leur traitement de ces crimes.

Le site du ministère précise entre autres que les 25 millions de dollars annoncés dans le budget de 2010 pour les femmes autochtones disparues ou assassinées visaient à « traiter les causes fondamentales complexes et interreliées de la vulnérabilité accrue à la violence faite aux filles et aux femmes autochtones ». Les dollars sont aussi là pour « soutenir des projets pilotes en milieu scolaire et communautaire ayant pour objectif de réduire la vulnérabilité des filles et des femmes autochtones ».

Mme Audette s'apprête à soumettre sa candidature à l'investiture libérale fédérale dans Manicouagan, siège détenu depuis 2011 par le néo-démocrate Jonathan Genest-Jourdain.

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