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La FECQ est inquiète pour l'avenir des cégeps

La FECQ est inquiète pour l'avenir des cégeps
FECQ

QUÉBEC - La volonté du gouvernement Couillard de revoir les programmes des cégeps de la province est accueillie avec circonspection par la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). «On est enthousiastes de participer à ces comités de travail, mais on est également inquiets de la tournure que ces réformes-là pourraient prendre», dit son président, Alexis Tremblay.

Une semaine après le congrès des jeunes libéraux, qui ont voté en faveur de l'abolition des cégeps, la FECQ tient ce week-end son propre rassemblement.

Bien que Philippe Couillard s'oppose clairement à la fermeture des cégeps, le premier ministre s'est aussi dit en faveur d'une plus grande adéquation entre la formation et les besoins du marché du travail. De son côté, le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, a également annoncé une révision des programmes collégiaux, qui n'ont pas été modifiés depuis 1993. «Ça annonce clairement que le Parti libéral veut faire des réformes dans le réseau collégial», dit Alexis Tremblay.

«On est d'accord qu'il a des améliorations à faire, et on est prêts à y travailler, mais c'est certain qu'on a une certaine crainte», dit le président de la FECQ. Sa fédération entend protéger «l'intégrité du réseau collégial», notamment d'offrir les formations pré-universitaire et technique sous un même toit afin que tous les étudiants bénéficient d'une formation générale. La FECQ souhaite aussi maintenir «l'accessibilité financière et géographique aux études supérieures».

Déclin démographique

Réunis en congrès ce week-end, la quarantaine de délégués de la FECQ discuteront des solutions à apporter au déclin démographique prévu dans le réseau collégial. Les cégeps de la province feront face à une baisse d'effectifs de 21 818 étudiants d'ici 2019, suivie d'une hausse de 28 747 étudiants jusqu'en 2027, prévoit le rapport Demers, commandé dans la foulée du Sommet sur l'enseignement supérieur.

La FECQ craint que cette baisse temporaire affecte particulièrement les établissements en régions. «Plus on va avancer dans le temps, plus certains cégeps seront en danger de fermeture», prévient Alexis Tremblay. Il cite notamment les établissements plus éloignés, comme ceux de Baie-Comeau, de l'Abitibi-Témiscamingue ou de la Gaspésie.

À cela s'ajoute l'attrait des grands centres, aux dépens des régions. «Les étudiants sont mal répartis sur l'ensemble du territoire», dit Alexis Tremblay. «Même le cégep de Sorel souffre du pouvoir d'attraction de celui de St-Hyacinthe», illustre le président de la FECQ.

Pour contrer ce phénomène, la FECQ propose notamment de créer des incitatifs financiers pour les étudiants qui choisiraient d'étudier en région. Cela pourrait se traduire par des crédits dans le calcul de l'aide financière, par exemple.

La FECQ suggère également de créer des centres d'excellence, répartis selon les régions. Par exemple, Baie-Comeau propose déjà un programme axé sur la chasse et la pêche, tandis que la Gaspésie se concentre sur le tourisme. Toutefois, il faudra que le gouvernement protège les programmes publics. Alexis Tremblay cite le programme Art et technologie des médias, à Jonquière. «Il y a deux ou trois ans, un collège privé a ouvert un programme similaire à Montréal et le gouvernement n'avait pas bloqué l'initiative», déplore-t-il.

Du printemps érable au projet de loi 3

Alors que les étudiants ont pris la rue pour faire annuler la hausse des frais de scolarité lors du printemps érable il y a deux ans, c'est au tour des retraités et des baby-boomers de manifester pour protéger leurs régimes de retraite.

Pourtant, la majorité de la population n'appuyait pas les revendications des étudiants à l'époque. Quel constat le leader étudiant en tire-t-il? «Ça démontre qu'on a un peu de difficulté avec la solidarité intergénérationnelle au Québec», dit Alexis Tremblay.

Il affirme que les étudiants du milieu fédératif sont «très sensibles» aux revendications des employés municipaux. «Entre autres parce qu'on a vécu une situation semblable il y a deux ans, souligne-t-il. C'est certain qu'un peu plus de sensibilité à l'époque aurait été appréciée de la part des autres générations.»

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