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Drame de L'Isle-Verte : les propriétaires de la Résidence du Havre demandent une enquête publique

Drame de L'Isle-Verte : les propriétaires de la résidence demandent une enquête publique
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Les propriétaires de la Résidence du Havre à L'Isle-Verte, dont l'incendie a fait 32 victimes en janvier, demandent au premier ministre de déclencher une enquête publique. C'est la seule façon de « permettre aux Québécois de connaître toute la vérité », selon eux.

La demande envoyée à Philippe Couillard le 8 août stipule que les enquêtes menées par la Sûreté du Québec, par le coroner et par le commissaire-enquêteur aux incendies ont une portée trop limitée pour faire toute la lumière sur les circonstances du drame.

L'auteur de la requête, l'avocat Guy Bertrand, écrit que les propriétaires « se sont heurtés au mutisme total de la municipalité de L'Isle-Verte et de son Service de sécurité/incendie » lorsqu'ils ont tenté d'obtenir des explications.

Par ailleurs, la demande envoyée au premier ministre blâme la municipalité et ses pompiers. « Cette tragédie aurait pu être évitée, en grande partie, si le Service de sécurité/incendie de la municipalité de L'Isle-Verte avait été mieux organisé et avait agi avec plus de diligence et de vigilance », peut-on lire dans la requête.

Les assureurs et les propriétaires de la Résidence du Havre, Roch Bernier et Irène Plante, ont d'ailleurs récemment entamé une poursuite de 3,8 millions de dollars contre la Municipalité de L'Isle-Verte.

Des dizaines de questions

La demande d'enquête publique suggère plus de 60 questions aux éventuels commissaires. Me Bertrand leur demande de se pencher sur l'état des systèmes de prévention des incendies de la Résidence du Havre, mais surtout sur les actions des pompiers de L'Isle-Verte.

La requête soulève des questions sur l'intervention du 23 janvier, sur de possibles « manquements graves » et sur des aspects plus techniques, comme la pression de l'eau dans les tuyaux utilisés par les équipes sur le terrain.

Roch Bernier était aux côtés de son avocat pendant une conférence de presse tenue à Québec, lundi. « Il n'en peut plus d'attendre », a dit Me Guy Bertrand, faisant encore une fois allusion aux sept mois qui se sont écoulés depuis l'incendie.

M. Bernier veut néanmoins des réponses à ses questions.

Il a vivement défendu l'hypothèse du mégot de cigarette dans une chambre comme étant la cause de l'incendie. « Je ne peux m'enlever de la tête ce que j'ai vu », a-t-il laissé tomber, rappelant ses premiers moments sur les lieux. « S'il y avait eu le feu dans la cuisine, on aurait vu la lueur du feu dans la cuisine », a-t-il plaidé, rejetant l'hypothèse des policiers.

Même si Roch Bernier veut tourner la page, il pense parfois se relancer en affaires. « Il y a des personnes âgées qui m'appellent, qui me demandent quand est-ce que je repars », dit-il.

Au final, les requérants estiment que la tenue de cette enquête publique pourra permettre aux aînés de « vivre en sécurité et que ce genre de tragédie ne se reproduise plus. »

Le cabinet de la ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, a fait savoir lundi que la ministre avait pris connaissance de la requête de Guy Bertrand et que le gouvernement annoncera au cours des prochaines semaines s'il va de l'avant avec la tenue d'une enquête publique.