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Tout ce qu'il faut savoir sur la sonde Rosetta, la première à se mettre en orbite autour d'une comète

Tout ce qu'il faut savoir sur la sonde Rosetta
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Il lui aura fallu plus de dix ans pour y arriver: la sonde spatiale européenne Rosetta est arrivée à son point de rendez-vous avec la comète Tchourioumov-Guérassimenko à quelque 400 millions de kilomètres de la Terre. Une rencontre qui marque, mercredi 6 août, le début d'une aventure scientifique unique, destinée à recueillir des indices inédits sur l'origine du système solaire.

"On est arrivé à la comète", a annoncé Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'Agence spatiale européenne (ESA), depuis le Centre de contrôle de Darmstadt (Allemagne). La sonde est désormais en orbite autour de la comète qu'elle va escorter vers le soleil pour tenter d'en percer les mystères.

Portrait d'une "pionnière" qui a tweeté son arrivée près de la comète dans toutes les langues.

SON NOM

Son nom, Rosetta le doit à la pierre de Rosette, qui a permis à l'égyptologue français Jean-François Champollion de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens au début du XIXe siècle. Philae, le nom du robot atterrisseur, vient de l'obélisque sur lequel figurait l'inscription qui a permis de déchiffrer la pierre de Rosette.

Quant à la comète Tchourioumov-Guérassimenko, elle porte le nom des deux astronomes ukrainiens qui l'ont découverte en 1969.

SES MENSURATIONS

Rosetta fait 32 mètres d'envergure, d'un bout à l'autre de ses deux immenses panneaux solaires (14 mètres de long chacun). C'est quand même 125 fois moins que la largeur de sa cible, estimée à 4 km. Gros comme un réfrigérateur, Philae pèse une centaine de kilos.

SON PARCOURS

La mission Rosetta a été approuvée par l'ESA en novembre 1993. La sonde avait initialement rendez-vous avec une autre comète, Wirtanen. Mais le lancement, prévu en 2003, avait été repoussé en 2004 et il avait fallu trouver une nouvelle cible satisfaisant les contraintes scientifiques et techniques.

Rosetta a survolé trois fois la Terre et une fois Mars afin de bénéficier d'une "assistance gravitationnelle" lui permettant d'atteindre son objectif sans dépense excessive de carburant. Avec plus de six milliards de km au compteur, elle a déjà à son actif le survol de deux astéroïdes qui croisaient sa route, Steins et Lutetia, qu'elle a photographiés.

SON ALIMENTATION

Tous les systèmes embarqués de Rosetta sont alimentés par des cellules solaires "optimisées pour des conditions de luminosité et de température extrêmement basses", selon Airbus Defence and Space, qui a développé et réalisé la sonde.

Elle a été mise en sommeil pendant deux ans et demi, lorsqu'elle était trop loin du Soleil pour qu'il puisse alimenter les équipements.

SES LIENS AVEC LA TERRE

Des commandes sont envoyées périodiquement depuis le sol pour réajuster la trajectoire de l'engin, équipé d'une antenne de 2 mètres orientée vers la Terre. Les ondes radio voyagent à la vitesse de la lumière, mais une commande prend encore actuellement 25 mn pour parvenir à la sonde.

Au moment de son réveil, lorsqu'elle était bien plus éloignée de notre planète, il a fallu quelque 45 minutes pour que le "bonjour" de la sonde parvienne à la Terre.

Mercredi matin, à partir de 11h (heure de Paris), ses propulseurs vont s'allumer pendant six minutes et 26 secondes.

SES COMPÉTENCES

Rosetta transporte 11 instruments scientifiques (caméras, spectromètres, analyseurs de poussière et de particules...) qui vont lui permettre d'étudier le noyau de la comète ainsi que les gaz et la poussière éjectés lorsqu'elle s'approche du Soleil. Rosetta va escorter la comète le plus longtemps possible. Celle-ci sera au plus près du Soleil le 13 août 2015.

D'après les images de la caméra Osiris, le noyau de la comète apparaît formé de deux parties, la faisant ressembler à un canard en plastique. A la jonction entre le "corps" et la "tête", les scientifiques distinguent une zone plus brillante.

Un autre instrument de Rosetta, le spectromètre imageur Virtis, a quant à lui fourni les premières indications de la température moyenne de surface de la comète, évaluée à -70°C. C'est froid, mais pas assez pour que la comète soit entièrement recouverte de glace. Cela confirmerait plutôt qu'une grande partie de la surface est formée d'"une croûte poussiéreuse et foncée".

SON DÉFI

L'atterrissage de Philae sur le noyau de la comète est prévu le 11 novembre prochain. Ce sera le premier jamais tenté sur une comète. Philae est lui-même bardé de dix instruments supplémentaires qui réaliseront des mesures en surface.

Se poser sur une comète de 4 km de large, à un demi-milliard de km de la Terre, "représente la même performance que se poser sur un point précis d'une pièce de 1 centime d'euro posée à Berlin alors que vous êtes à Paris", selon le CNES.

En fonction de l'activité de la comète, Rosetta devrait s'approcher jusqu'à 10 km de la surface du noyau, et même encore plus près (2 à 3 km seulement) pour larguer Philae. Une fois solidement agrippé au noyau grâce à son harpon et à trois "pattes" qui le font ressembler à un gros insecte, Philae aura une espérance de vie de 4 à 6 mois, avant de succomber à un "coup de chaud" à cause du soleil.

SON PRIX

Le coût total de la mission est de près de 1,3 milliard d'euros, soit le prix de trois avions gros porteurs Airbus 380. Il couvre une période de 20 années depuis le début du projet jusqu'à la fin prévue de la mission en décembre 2015.

SES FANS

Rosetta a son propre compte twitter (@ESA_Rosetta) avec près de 48.000 abonnés. Philae rencontre moins de succès, avec moins de 10.000 abonnés.

Les comètes sont devenues des objets d'étude privilégiés pour les astrophysiciens, car elles sont considérées comme des témoins de la matière primitive à partir de laquelle s'est formé le système solaire, il y a 4,6 milliards d'années.

Selon certaines théories, elles auraient même aidé à l'apparition de la vie sur la Terre en apportant de l'eau et des molécules organiques.

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