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Saguenay: l'affichage raciste se poursuit avec des pancartes portant l'inscription « Saguenay ville blanche »

Saguenay: l'affichage raciste se poursuit
Radio-Canada.ca

Après des autocollants aux propos xénophobes distribués la semaine dernière, voilà que des affiches ont commencé à apparaître à quelques endroits aux entrées de Saguenay, ce week-end.

Les pancartes portent l'inscription « Saguenay ville blanche » et ne sont pas identifiées à un groupe.

Le président du mouvement Co-Exister de Saguenay, Christian Bélanger, croit qu'il faut être vigilant.

« Ce n'est pas parce que la quantité est négligeable qu'il ne faut pas s'inquiéter, dit-il. Je pense qu'il faut toujours être vigilant, toujours être à notre affaire pour surveiller ce genre de manifestation, ce genre de gestes. D'ailleurs, chaque fois que ça arrive, j'incite les gens à contacter les autorités policières pour être sûrs et certains de porter plainte en bonne et due forme. »

La Fédération des Québécois de souche, qui a distribué des autocollants dans le quartier Murdock à caractère xénophobe il y a quelques jours, allègue que les pancartes Saguenay ville blanche ne sont pas son œuvre.

Les policiers de Saguenay mènent une enquête pour découvrir qui a installé les affiches.

Démarches légales

Par ailleurs, le conseiller de Saguenay Marc Pettersen a entrepris des démarches légales afin que soient retirées du site Internet du groupe Nationalistes du Saguenay des icônes bien connues de la ville comme la petite maison blanche et le drapeau du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

« Moi je prends ça personnel, M. Pettersen. Ma ville, ce n'est pas une ville raciste, ce n'est pas une ville xénophobe et il ne faudrait pas qu'on associe les symboles de la ville à ces mouvements-là. »

De son côté, la Société historique du Saguenay a envoyé une demande par courriel au groupe Nationalistes du Saguenay et à la Fédération des Québécois de souche pour qu'ils retirent le drapeau du Saguenay-Lac-Saint-Jean de leurs publications sur Internet. La société historique détient les droits d'utilisation du drapeau de la région et ne les autorise pas à en faire l'usage.

La conseillère de l'Équipe du renouveau démocratique (ERD), Josée Néron, déplore aussi qu'un courant raciste sévisse à Saguenay. « C'est un geste qui est regrettable parce qu'il jette une mauvaise image sur l'ensemble de la ville », croit-elle.

Portes ouvertes sur le lac dénonce

L'organisme Portes ouvertes sur le lac craint que les affiches et autocollants à caractère raciste apposés en fin de semaine à Saguenay compliquent son travail de recrutement de personnes immigrantes au Lac-Saint-Jean.

Portes ouvertes sur le lac se rend chaque année à Montréal pour convaincre les personnes immigrantes de s'installer au Lac-Saint-Jean. Depuis 2006, l'organisme a accueilli plus de 450 personnes immigrantes et les a aidées à s'intégrer à Saint-Félicien, Dolbeau-Mistassini, Roberval, Alma et les environs.

Bon an, mal an, 75 nouvelles personnes immigrantes d'Afrique, d'Amérique latine, d'Europe s'installent au Lac-Saint-Jean.

Le directeur de Portes ouvertes sur le lac, Louis-Michel Tremblay, affirme que ces gens constituent un enrichissement et non une menace pour la société jeannoise.

« Ils viennent pour l'emploi. Ils s'achètent des maisons. Ils s'impliquent bénévolement », souligne-t-il.

« C'est sûr que ça envoie une image négative de notre région alors que dans les faits, nous sommes plutôt accueillants. »

— Louis-Michel Tremblay, directeur de Portes ouvertes sur le lac

Selon M. Tremblay, la première édition de la Fiesta culturelle, organisée en fin de semaine à Dolbeau-Mistassini par Porte ouverte sur le lac, est une preuve de l'accueil régional. Lors de l'événement, une soixantaine de personnes immigrantes ont fraternisé avec plus de 150 résidents du Lac-Saint-Jean.

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