Si la communauté scientifique est majoritairement d'accord pour dater l'apparition des premiers êtres humains (homo sapiens) il y a environ 200.000 ans, l'apparition de véritables civilisations, avec une culture moderne et l'utilisation d'outils évolués, n'aurait eu lieu qu'il y a 50.000 ans. Et la cause pourrait bien être... une chute de notre taux de testostérone, la fameuse "hormone de la virilité".
C'est en tout cas ce que suggère une étude, publiée vendredi 1er août dans la revue Current Anthropology. Pour arriver à cette conclusion, Robert Cieri, biologiste de l'université d'Utah, a comparé des crânes datant d'il y a plus ou moins de 50.000 ans.
"Les humains sont les seuls capables de communiquer de manière si complexe et de coopérer, même avec des étrangers", explique-t-il. "De nouvelles découvertes sur les fossiles humains datant de l'âge de pierre en Europe, Afrique et au Proche-Orient suggèrent que ces traits sont liés et se sont développés il y a environ 50.000 ans. Ils ont été une des causes du développement de notre culture complexe", poursuit-il. En clair, quelque chose s'est passé à cette période, suite à quoi l'espèce humaine a commencé à évoluer dans le sens que l'on connaît. Mais quoi?
Des visages plus féminins
"Les fossiles humains datant d'après cette période sont en général dotés de visages plus féminins", affirme-t-il. De plus, les différences entre ces crânes et ceux antérieurs à cette période de développement sont similaires aux différences "entre deux personnes ayant un niveau très haut et très bas de testostérone aujourd'hui". Pour arriver à ces déductions, Cieri a étudié 13 crânes datant d'il y a plus de 80.000 ans, 41 datant d'entre 10.000 et 38.000 ans et 1367 crânes du XXe siècle, provenant de plus de 30 ethnies différentes.
Une comparaison entre un crane humain ancien (à gauche) et récent (à droite). Celui de gauche dispose de sourcils et d'un front plus proéminents, des caractéristiques qui peuvent être liées au taux de testostérone, précise l'université d'Utah
Le chercheur rappelle qu'un faible taux de testostérone est associé, chez les bonobos et les chimpanzés, avec un comportement moins agressif envers les humains. En clair, il se pourrait qu'avec cette baisse du taux de testostérone, nous ayons arrêté de nous taper sur le crâne et ayons commencé à agir ensemble, en société.
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