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«Lance et compte» à TVA: 28 ans plus tard, la finale

«Lance et compte» à TVA: 28 ans plus tard, la finale
Courtoisie Gaëa Films

La toute première saison de Lance et compte, tournée et diffusée au milieu des années 1980, était produite à partir d’une somme de 13 millions de dollars, soit un million de dollars par épisode.

Le dernier volet, intitulé Lance et compte – La finale, que TVA présentera en janvier 2015, s’appuie sur une enveloppe de 760 000$ par épisode. Les budgets ont changé, et nos personnages fétiches aussi!

Vingt-huit ans après les premières confrontations de Pierre Lambert (Carl Marotte), Marc Gagnon (Marc Messier) et Jacques Mercier (Yvan Ponton), et bien des soubresauts plus tard, Lance et compte s’apprête à connaître son ultime dénouement. Or, quand on connaît la flamme de Réjean Tremblay pour les premiers héros qu’il a créés pour la télévision, on sait que tout est possible. Et si Lance et compte se poursuivait au-delà de La finale?

«C’est toujours la même chose, explique l’auteur. On pense toujours que c’est la dernière. Mais, si les gens aiment encore ça, s’ils en veulent plus, si TVA le désire, quelqu’un va dire: "Réjean, fais-nous encore faire de l’argent!" Et l’esclave va se mettre à l’écriture… (rires) Je pourrais en faire une autre qui s’appellerait La prolongation. Et après, La fusillade. Et ensuite, Le son des sirènes! (rires)»

Aussi bien dire qu’il n’est pas nécessaire de sortir nos mouchoirs tout de suite. Or, Caroline Héroux, productrice de Lance et compte, elle, aborde ce chapitre comme si c’était réellement le dernier.

«Au moment où on se parle, on est vraiment dans la finale, mentionne-t-elle. Et on ne s’est fixé aucun barème. On ne s’est pas dit qu’il fallait garder tel ou tel personnage, au cas où il y aurait une suite. La vie doit suivre son cours…»

Artisans de la première heure

Caroline Héroux avait 14 ans lorsque son père, Claude Héroux, a produit les premières intrigues de Lance et compte. Enfant de la balle, l’adolescente d’alors a suivi les traces de son paternel et a sauté dans le train au début des années 2000, lorsque la série a fait son grand retour, avec Lance et compte – Nouvelle génération. Depuis, c’est elle qui chapeaute le projet, avec sa boîte, Gaëa Films.

À la mi-juin, alors qu’on donnait les derniers tours de manivelle au tournage, aux Studios Mel’s, à Montréal, les représentants de la presse étaient invités à explorer le vestiaire du National et, pour l’occasion, Caroline Héroux avait invité les artisans de la première heure de Lance et compte. Les scénaristes Jacques Jacob et Louis Caron, le réalisateur Jean-Claude Lord et l’assistant-réalisateur Frank Ross, qui a participé à chaque édition de l’aventure, ont ainsi pu trinquer au chemin parcouru depuis.

«À l’époque, ç’a révolutionné la télévision, se remémore Caroline Héroux. Les gens ne s’attendaient pas à ça. Jean-Claude (Lord) dit toujours que c’était leur innocence par rapport à la télé et leur connaissance du cinéma qui a fait en sorte que ç’a donné ce que ç’a donné et que ç’a été si marquant.»

Basé sur l’amour

À en croire Réjean Tremblay, Lance et compte – La finale s’articulera autour d’un grand thème, celui de l’amour. Une réconciliation pourrait se dessiner entre Marc Gagnon et Pierre Lambert. Suzie Lambert (Marina Orsini) tombera finalement enceinte après des traitements de fécondation in vitro. Jacques Mercier reviendra au National de Québec par la grande porte et héritera des postes de président et directeur général. Le capitaine du Canadien, Roma Gauthier (Sébastien Delorme), sera échangé au National et trouvera l’adaptation difficile. Dans toutes ces situations, les téléspectateurs reconnaîtront des éléments de la réalité, estime Réjean Tremblay.

«Pour illustrer la fécondation in vitro et le désir d’avoir un enfant, j’ai discuté avec Pierre Karl Péladeau et Julie Snyder, qui y ont eu recours, avance le créateur. Pour moi, c’est le geste d’amour suprême.»

Le batailleur Philippe Lalumière (Dave Morissette), qui avait dévoilé au grand jour son homosexualité dans Lance et compte – La déchirure, en 2012, sera pour sa part confronté à un grand choc lorsqu’il réalisera que le milieu du sport professionnel est impitoyable avec ceux qui ne rentrent pas dans les rangs.

«Il est sorti du placard, il a montré son chum, tout était beau, évoque Réjean Tremblay. Dans la vraie vie, dans le hockey d’aujourd’hui, je ne suis pas sûr que ça se réglerait aussi facilement. Philippe a connu le bonheur, mais il est comme un aveugle qu’on a exposé à la lumière et à qui on referme les yeux ensuite. Est-ce que son handicap sera 10 fois pire? Ou 1000 fois pire?»

L’insouciance de jadis

Lorsqu’il repense aux premières années de Lance et compte, Réjean Tremblay devient nostalgique de l’insouciance dont il faisait preuve à l’époque, lui qui en était à ses premières armes en écriture dramatique.

«Je n’avais pas d’autocensure, raconte-t-il. Si on repense au discours d’Yvan Ponton, dans le quatrième épisode, à tout ce qu’il disait… "C’est des suceux de cul à leur môman! Ç’a pas de queue entre les deux jambes! Ç’a des traces de break quand ça va dans les coins!"… Je ne pourrais pas écrire ça aujourd’hui. Ça ferait tellement d’histoires…»

«Autre chose que je remarque, aussi, c’est que maintenant, il y a une autre façon de critiquer la télévision, note Réjean Tremblay. Avant, les critiques comparaient à l’intérieur du Québec. Aujourd’hui, ils regardent les séries américaines et s’attendent à ce qu’on ait les mêmes moyens. Ça change la game un peu…»

Réjean Tremblay travaille présentement à l’écriture de la deuxième saison des Jeunes loups, mais ignore toujours à quel moment celle-ci aboutira à l’antenne.

Les 10 épisodes de Lance et compte – La finale seront insérés dans la programmation de l’hiver 2015 de TVA.

Les comédiens nous parlent de ce qui attend leur personnage…

Carl Marotte (Pierre Lambert): «Il y a des chances que Pierre se réconcilie avec son beau-frère, Marc Gagnon… Comme dans tous les Lance et compte, il y aura des hauts et des bas! Vers la fin de la saison, un drame va se passer, qui va vraiment ébranler, secouer la famille Lambert. Je ne peux pas en dire plus!»

Marc Messier (Marc Gagnon): «Les enjeux de Marc, cette année, tiennent beaucoup au personnage de Jacques Mercier, qui a été nommé président et directeur gérant du National de Québec. Marc est encore coach, mais il ne s’est jamais bien entendu avec Mercier. Donc, on aura des petits et des gros conflits, concernant des échanges de joueurs ou d’autres questions. Mercier va saborder l’équipe et rendre Marc complètement fou! Sur le plan personnel, Suzie et lui essaient toujours d’avoir un enfant. Ils vont aller en procréation assistée.»

Yvan Ponton (Jacques Mercier): «Jacques va quitter le Canadien de Montréal après avoir reçu une offre du National. Et il aura plein pouvoir: il sera président, directeur gérant, et les événements feront en sorte qu’il se retrouvera derrière le banc, pour coacher. Mais il va se rendre compte que les choses ont bien changé… Il aura quelques chocs, quelques heurts!»

Éric Hoziel (Mac Templeton): «Templeton est encore l’assistant de Marc Gagnon derrière le banc du National. Sauf qu’il arrivera des incidents qui l’amèneront à être entraineur. Et ça ne sera pas un succès! On va le confronter, et lui aussi va confronter des gens. Il va vivre des choses auxquelles il n’est pas habitué, parce que, pour une rare fois, il ne peut pas répondre avec ses poings…»

Jason Roy-Léveillée (Guy Lambert): «Ça va brasser du côté amoureux pour Guy. C’est un Lambert, alors, il doit suivre les traces de son père! (rires). Guy a signé un contrat de 100 millions. Puisqu’il fait beaucoup d’argent, il décide de s’acheter un hélicoptère pour aller voir sa copine, Joannie (Laurence Dauphinais) à Roberval. Rien de moins! (rires) Mais il trouve que Joannie ne fait pas assez de compromis, alors il va mettre un terme à sa relation. Au hockey, Guy est le capitaine du National, mais un joueur important, qui était aussi capitaine dans son équipe, sera échangé et arrivera dans le vestiaire. Il y aura un gros combat de coqs entre les deux, des cliques vont se former entre les joueurs et il y aura beaucoup de confrontations.»

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