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Une ville du Maine interdit le pétrole albertain sur son territoire

La ville de South Portland, dans le Maine, interdit le passage du pétrole de l'Alberta
Radio-Canada

Le conseil municipal de la ville de South Portland, dans l'État du Maine, aux États-Unis s'est prononcé lundi soir en faveur d'un règlement visant à interdire la présence de pétrole des sables bitumineux sur son territoire.

Ce règlement, adopté par six votes contre un, empêchera l'Alberta d'y acheminer sa production de pétrole.

South Portland devient ainsi l'une des premières villes américaines à introduire des réglementations interdisant la venue de pétrole albertain.

Cette communauté de 25 000 habitants accueille déjà du pétrole, principalement du Venezuela, à son port et l'achemine aux raffineries de Montréal par pipeline.

Mais voilà que la compagnie propriétaire du pipeline, Portland Montreal Pipe Line, veut inverser le flux de pétrole pour amener le pétrole des sables bitumineux vers l'est des États-Unis.

Du pétrole de l'Alberta est déjà transporté jusqu'à Sarnia, en Ontario. Mais, la compagnie songe maintenant à inverser le flux du pipeline entre Sarnia et Montréal, puis entre Montréal et South Portland.

La compagnie cherche ainsi à tirer profit des surplus de pétrole albertain qui pourraient se retrouver à Montréal grâce aux pipelines d'Enbridge et de TransCanada.

Ces pipelines acheminent entre 150 000 à 300 000 barils de pétrole par jour. Mais, ils ont été construits pendant la Deuxième Guerre mondiale et les citoyens craignent que les infrastructures ne tiennent pas le coup. De plus, les résidents considèrent que le pétrole albertain est trop polluant.

Le maire de South Portland estime qu'un déversement de pétrole aurait des effets dévastateurs, puisque plusieurs cours d'eau qui se trouvent à proximité sont des sources d'eau potable importantes.

Une demande formelle pour inverser le flux n'a pas encore été faite, mais South Portland s'y prépare. Suncor et Exxon, qui sont propriétaires du pipeline, continuent de faire des représentations auprès des gouverneurs et des autorités de la ville.

Avoir le contrôle en changeant le zonage

Pour l'instant, la Ville a un moratoire interdisant la construction de certaines infrastructures sur le bord de l'eau qui permettraient le transfert de pétrole du pipeline vers les navires. Lundi soir, les élus voteront sur un changement de zonage qui interdirait de façon permanente de telles infrastructures, stoppant le transit de pétrole albertain par South Portland.

La majorité des élus devrait voter en faveur de cette interdiction.

Cette décision créerait un précédent aux États-Unis, mais risque de coûter cher à cette petite municipalité. La compagnie pétrolière risque de contester cette réglementation devant les tribunaux.

Sur la côte ouest-américaine, une demi-douzaine de municipalités de l'État de la Californie veulent interdire le transport par train de pétrole provenant des sables bitumineux.

La contestation des citoyens de Dunham

Le projet suscite non seulement la grogne dans le Maine, mais également à Dunham, qui est une des nombreuses villes québécoises où passent les oléoducs de la Portland Montreal Pipe Line.

Des citoyens ont contesté le fait qu'une station de pompage pour permettre le transport du pétrole jusqu'à South Portland devait être construite en pleine zone agricole à Dunham.

Le comité de citoyens a toutefois obtenu gain de cause l'an dernier : la compagnie devait démontrer qu'il n'y a aucun autre endroit où établir sa future station de pompage. Portland Montreal Pipe Line a, pour l'instant, abandonné l'idée d'une station de pompage dans cette municipalité.

Avec les informations de Jean-Philippe Robillard et de CBC

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