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Propos incriminants pour deux évadés d'Orsainville

Propos incriminants pour deux évadés d'Orsainville
Handout

Un des évadés d'Orsainville, Denis Lefebvre, se préparait à passer plusieurs années en prison après son arrestation, en octobre 2010, pour sa présumée implication dans un réseau de trafic de stupéfiants.

Lefebvre a fait des déclarations incriminantes au moment où il était filmé à son insu. Les bandes audionumériques ont été présentées au jury, jeudi, au procès pour trafic de stupéfiants qui se poursuit au palais de justice de Québec.

L'enregistrement a été réalisé le 6 octobre 2010, lors d'une frappe policière visant des trafiquants en Abitibi. Denis Lefebvre se trouve dans une voiture de police avec Yvon Lamontagne, qui vient lui aussi d'être arrêté, et ils attendent de se rendre à la prison.

Lorsqu'ils se retrouvent seuls dans le véhicule, les deux hommes échangent quelques mots, notamment sur la preuve qui leur a été présentée lors d'un interrogatoire qu'ils ont subi séparément. Ils discutent de l'ampleur de la preuve électronique obtenue par les enquêteurs.

C'est à ce moment que Denis Lefebvre dit: «C'est fini le party. [...] J'espère que je ne pognerai pas plus que 7, 8 ans» de prison.

Ce à quoi Yvon Lamontagne répond: «Quand t'es pris, t'es pris. C'est fait, c'est fait» et ajoute qu'il envisage de plaider coupable aux accusations de trafic de stupéfiants.

Crainte des délateurs

Lefebvre et Lamontagne se montrent impressionnés par la preuve électronique que les enquêteurs viennent de leur présenter. «Ils ont caché des caméras chez mon voisin», s'étonne Lamontagne, qui ne se doute pas qu'il est sous écoute.

Lefebvre, lui, se qualifie «d'épais» de ne pas avoir vu venir la frappe policière.

Les deux présumés trafiquants s'inquiètent de retrouver plusieurs connaissances dans la liste des coaccusés. Une soixantaine d'arrestations ont été effectuées et les deux hommes se demandent si certains vont parler.

Denis Lefebvre raconte avoir eu de la pression des enquêteurs pour livrer Serge Pomerleau, qui n'a pas été arrêté à ce moment. «Moi, ils m'ont chanté, dit-il. Ils veulent avoir le "gros" en "esti"», ajoute Lefebvre.

Denis Lefebvre semble d'abord ouvert à l'idée de négocier avec la poursuite, puis il se ravise: «Des fois, tu nuis aux autres si tu fais un deal. En te déclarant coupable, tu déclares tout le monde coupable».

Planifier les finances

Les deux hommes qui se connaissent depuis une vingtaine d'années se questionnent aussi sur l'impact financier de leur arrestation.

«J'en ai un peu de collé», confie Denis Lefebvre à son ami en parlant d'un montant d'argent qu'il aurait épargné. «J'ai deux millions (de dollars), je devrais être pas pire pour faire un bout.»

Yvon Lamontagne, lui, propose alors de se donner une marge de manoeuvre en vendant l'un de ses deux hélicoptères. Denis Lefebvre répond alors: «Je le vendrai pas, je veux qu'ils saisissent elle, au lieu de saisir l'autre».

Il ajoute penser prendre sa retraite à sa sortie de prison. Lefebvre espère se rabattre sur sa compagnie légale d'asphaltage, mais se demande s'il pourra la récupérer après «8 à 10 ans en dedans».

Le procès fait relâche vendredi et reprendra lundi prochain au palais de justice de Québec.

D'après les renseignements de Yannick Bergeron

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