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La Ville de Montréal veut plus de revenus du privé pour le SPVM

Montréal veut plus de revenus du privé pour le SPVM
Le Huffington Post Québec

Comment augmenter les revenus municipaux sans hausser les taxes? Une des avenues explorées est de louer les services de la police à des clients variés. La Ville de Montréal le fait déjà, mais demande au SPVM d'augmenter ce volet de commercialisation.

Un texte de Josée Thibeault

C'est ce qui ressort d'une recommandation faite par la Commission de la sécurité publique de la Ville de Montréal en février dernier. La présidente de la commission, la mairesse de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Anie Samson, a toutefois refusé d'expliquer le pourquoi d'une telle demande ni les objectifs financiers visés.

Actuellement, la Ville de Montréal réussit à aller chercher moins de 1 % du budget de la police avec les revenus de la commercialisation, soit un peu plus de 4 millions de dollars. Mais on croit que ça pourrait être plus, et on souhaite que cela augmente.

À titre de comparaison, à Toronto, un peu plus de 4 % du budget de la police provient de la vente des services policiers qu'on appelle là-bas « pay duty » .

Le responsable des activités de soutien du SPVM, le directeur adjoint Didier Deramond, explique que les policiers de Montréal louent ainsi leurs services contre une rémunération depuis une quinzaine d'années.

Ils font la circulation, ou bien servent de présence policière dissuasive lors de situations particulières, comme sur de gros chantiers qui s'étirent dans le temps et pour lesquels on ne peut pas bloquer des effectifs en temps régulier.

« Oui, on vend certains services à certaines personnes pour des choses qui sortent de la couverture de base que l'on fournit d'entrée de jeu. [...] Quand on parle de commercialisation, on vend nos services, mais ce sont tous des policiers qui pour la plupart fonctionnent à l'extérieur de leurs heures de services. Ils ne sont pas en devoir, ils sont en congé et ils ont le coût que l'on charge aux clients. »

— Didier Deramond, directeur adjoint des opérations au SPVM

Et si vous ne vous en êtes pas aperçus, c'est qu'ils sont armés, en uniforme, et font le même travail que lors de leur quart de travail régulier. Ils peuvent d'ailleurs donner des contraventions. La seule différence est qu'ils sont rémunérés par un client externe.

Lorsqu'ils travaillent pour un autre employeur que la Ville, les policiers ont terminé leur horaire régulier. Ils acceptent de travailler en surplus des heures normales, mais sont payés par un ministère ou une organisation. Cela se fait sur une base volontaire, mais il n'est pas difficile de trouver ces volontaires, a admis M. Darabond.

Un malaise?

Selon un ex-inspecteur du SPVM qui était présent à l'époque où la commercialisation des services a été instaurée, ce type de travail prête à confusion. Sans dire que cette situation devrait cesser, Guy Ryan croit que les policiers qui sont en service payé par un tiers devraient être identifiés comme tels.

« Quand on commercialise un service public, face à des travaux d'infrastructures publiques, ça fait un peu drôle, c'est toujours le même contribuable qui doit payer. »

— Guy Ryan, ex-inspecteur au SPVM

La Ville de Montréal a indiqué qu'on attendrait les propositions du SPVM pour préciser dans quelle proportion on pourrait envisager une hausse des revenus grâce à la commercialisation des services de police. Cela devra se faire avant le prochain budget en 2015.

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