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L'écrasement d'un avion à Longueuil était prévisible, selon une résidente

Écrasement d'un avion à Longueuil: des résidents craignent d'autres accidents

Des résidents de Longueuil ne sont pas étonnés qu'un avion se soit écrasé dans la cour arrière d'une maison de leur quartier, situé près de l'aéroport de Saint-Hubert. Certains craignent que ce genre d'accident se répète de nouveau.

L'écrasement survenu samedi n'a fait aucun blessé outre la pilote de l'appareil, une cadette de l'air de 17 ans qui s'en est tirée avec une commotion cérébrale et des lacérations. L'appareil a piqué du nez peu après le décollage et terminé sa course dans un spa, épargnant la résidence et celles des voisins.

Plusieurs résidents du secteur craignent cependant d'autres écrasements. Quatre écoles de pilotage opèrent un total de 52 avions à partir de l'aéroport de Saint-Hubert.

« On a répété au maire à chaque conseil de ville qu'il y aurait un accident, et c'est finalement arrivé. » — Denise Duguay

Selon une résidente du quartier, Denise Duguay, des bruits d'avion se font parfois entendre le matin à partir de 5 h et jusqu'à minuit passé.

En mars dernier, la Ville de Longueuil a d'ailleurs annoncé qu'elle achèterait des silencieux pour les avions des écoles de pilotage de l'aéroport de Saint-Hubert. Une solution insuffisante, selon Mme Duguay, qui aimerait voir ces écoles déménager aux aéroports de Mirabel et Beloeil.

La présidente du Comité antipollution des avions de Longueuil, Johanne Domingue, est elle aussi craintive devant les activités des écoles de pilotage.

« Il ne peut pas circuler autant d'avions dans un secteur densément peuplé avec des apprentis pilotes, parce que ce sont des cours de formation, ce sont des apprentis pilotes. On attend quoi, que quelqu'un soit blessé? », se questionne-t-elle.

Certains jours, des manoeuvres pour décoller et se poser sont répétées plus de 600 fois par les étudiants.

Trop jeune pour voler?

Certains résidents du secteur affirment également que la pilote impliquée dans cet accident était trop jeune pour piloter en solo. Mais des représentants de l'industrie assurent que l'âge n'est pas un facteur.

« On peut avoir un permis d'élève pilote à 14 ans. Pour avoir une licence de pilote privée, il faut avoir 17 ans. Donc, tout à fait normal », estime Vincent Bertrand, chef pilote chez Air Quasar. « Je ne pense pas que ce soit de l'inexpérience », ajoute-t-il.

La jeune pilote, qui était une élève de l'école Air Richelieu, n'en était pas à ses premières heures de vol. Elle est d'ailleurs inscrite à un programme de la Ligue des cadets de l'air du Canada.

« Ça a été éprouvé à plusieurs reprises. Il y a 250 jeunes qui suivent le cours au Canada. Et plein de pilotes civils qui ont suivi la formation avec les mêmes cours », ajoute Jean-Samuel Plante, un cadet qui a fait le même programme.

Les responsables d'Air Richelieu ne s'alarment pas. L'école de pilotage ne remet rien en cause dans son fonctionnement, que ce soit dans la qualité de ses programmes ou dans l'entretien de ses appareils.

« Elle a été évaluée par deux instructeurs avant de la laisser partir solo. Ce sont les procédures normales courantes », explique Thierry Dugrippe, directeur de l'école de pilotage Air Richelieu.

Le gestionnaire des opérations de Max Aviation, Daniel Adams, soutient pour sa part qu'il « faut garder en tête qu'il s'agit d'un événement isolé ».

« Sur une période de 40 ans, on parle d'environ 9 millions de mouvements d'aéronefs et à ma connaissance, c'est le deuxième événement de la sorte dans la région de Saint-Hubert », soutient-il.

Le Bureau de la sécurité des transports va mener une enquête dès lundi afin de connaître la cause de l'écrasement.

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