Le dialogue national lancé par le président soudanais est dans une impasse, a déclaré mardi à l'AFP le chef du parti d'opposition Réforme maintenant, Ghazi Salaheddine Atabani, en réclamant une alternative "plus crédible".
"Notre bureau politique a déclaré que le dialogue national avait atteint une impasse, et que nous devrions rechercher une alternative plus crédible", a déclaré M. Atabani à l'AFP.
"Dans les jours à venir, nous allons travailler avec d'autres forces politiques pour négocier une telle alternative", a-t-il ajouté.
Le président Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir il y a 25 ans par un coup d'Etat, a appelé en janvier à un "dialogue national" pour répondre à la volonté de changement exprimée lors d'un important mouvement de contestation en septembre.
Plusieurs organisations d'opposition comme le parti du Congrès populaire, le parti Oumma de Sadiq al-Mahdi, renversé par M. Béchir en 1989, et Réforme maintenant, avaient participé à une réunion préparatoire en avril.
Les rebelles des régions du Darfour (ouest), du Kordofan-Sud et du Nil-Bleu (sud) avaient également été conviés à prendre part au dialogue.
Mais les arrestations d'opposants et la censure de la presse ont soulevé des questions quant à volonté du gouvernement d'engager de véritables réformes.
M. Mahdi a ainsi été arrêté et détenu un mois mi-juin pour avoir accusé une unité paramilitaire d'exactions au Darfour, en proie à plus de 10 dans de conflit.
Sa libération avait été jugée insuffisante par l'opposition, qui a réclamé que les autorités libèrent aussi le dirigeant du Parti du Congrès soudanais, Ibrahim el-Cheikh ainsi que d'autres militants, et qu'elles autorisent à nouveau le journal Al-Saiha à paraître.
M. Ckeikh est toujours en détention, et Al-Saiha, autorisé à reparaître dimanche, a été de nouveau censuré.
Ancien conseiller d'Omar el-Béchir, M. Atabani a crée son parti après avoir été exclu du Parti du Congrès national --au pouvoir-- pour dissidence.
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