Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Enquête sur les soins en français aux soldats canadiens

Le Commissaire aux langues officielles enquête sur les soins en français aux soldats canadiens
A soldier with the Canadian Army's 1st Battalion 22nd Royal Regiment prepares for an operation at sunrise Monday, June 27, 2011 in the Panjwaii district of Kandahar province, Afghanistan. Canadian combat operations will end in July as troops withdraw from the southern region and hand control over to the Americans. Canada will transition to a non-combat training role with up to 950 soldiers and support staff to train Afghan soldiers and cops in areas of the north, west and Kabul. (AP Photo/David Goldman)
ASSOCIATED PRESS
A soldier with the Canadian Army's 1st Battalion 22nd Royal Regiment prepares for an operation at sunrise Monday, June 27, 2011 in the Panjwaii district of Kandahar province, Afghanistan. Canadian combat operations will end in July as troops withdraw from the southern region and hand control over to the Americans. Canada will transition to a non-combat training role with up to 950 soldiers and support staff to train Afghan soldiers and cops in areas of the north, west and Kabul. (AP Photo/David Goldman)

Le Commissaire aux langues officielles enquête sur le manque de soins psychologiques en français pour les soldats canadiens, à la suite du dossier sur la question publié par Radio-Canada au printemps dernier.

Un texte de Christian Noël

L'enquête officielle du Commissaire porte sur la disponibilité de l'ensemble des soins de santé aux soldats, offerts dans les deux langues, tant au Canada qu'à l'étranger. Ce qui réjouit le caporal à la retraite, Sylvain Chartrand.

« C'est très encourageant. Ça ne peut être que bénéfique pour les soldats dans les missions futures. Et ça va envoyer un message clair au gouvernement : vous envoyez des soldats francophones, vous soignez ces soldats dans leur langue », dit-il.

Ces préoccupations font surface à la suite d'une vague de suicides qui a frappé les forces armées cet hiver. Une douzaine de militaires et d'anciens combattants se sont enlevé la vie en seulement quatre mois.

Absence de psychologue militaire en Afghanistan

Radio-Canada dévoilait en mars que l'armée canadienne n'avait aucun psychologue clinicien en Afghanistan. Les soldats victimes d'un événement traumatique étaient donc envoyés aux psychologues de l'armée américaine, pour une consultation presque toujours en anglais.

Une situation « troublante », selon la députée néo-démocrate Élaine Michaud, qui a déposé une des deux plaintes reçues par le Commissaire. Sa circonscription de Portneuf-Jacques-Cartier inclut la base militaire de Valcartier.

L'enquête du Commissaire aux langues officielles devrait durer quelques mois, et un rapport pourrait être déposé d'ici la fin de l'année.

Les deux partis d'opposition espèrent que le commissaire recommandera la présence de psychologues en uniformes sur le terrain pour servir les militaires dans les deux langues.

« Vous avez besoin de la même disponibilité, il faut que le francophone ait un psychologue sous la main quand il en a besoin comme les anglophones », précise Stéphane Dion.

L'armée savait depuis 2007

Le problème ne date pas d'hier. Radio-Canada a appris que depuis 2007, les hauts gradés des Forces canadiennes étaient au courant des lacunes en soins en santé mentale, alors que des milliers de soldats étaient déployés en Afghanistan.

En avril 2007, la médecin-chef de l'époque à la base de Valcartier, Chantal Descôteaux, confiait au Comité permanent des anciens combattants à Ottawa que « pour ce qui est de l'aide psychologique offerte sur le théâtre des opérations, on pourrait en effet considérer la possibilité qu'il y ait des psychologues en uniforme ».

« Il reste que ça n'existe pas présentement dans notre corps d'armée. Je pense qu'il pourrait être fort intéressant de considérer la chose », avait-elle ajouté.

« C'est de la négligence coupable de la part du gouvernement », ajoute Stéphane Dion. « Ça peut sauver des vies si un psychologue intervient au bon moment. Quand on est sur un coup de choc sur le terrain, quand on risque sa vie, c'est normal qu'on puisse parler à un psychologue dans sa langue. »

Réponse du ministère de la Défense

Des travailleurs sociaux, des infirmières, des psychiatres et des aumôniers militaires étaient disponibles à Kandahar, mais même les Forces canadiennes reconnaissent que les psychologues ont des compétences essentielles.

Dans un courriel envoyé en mars, le ministère de la Défense nationale indique qu'il étudie présentement « la nécessité d'embaucher des psychologues cliniciens militaires ». Une équipe est en place pour en « déterminer l'efficacité et en analyser les effets sur notre capacité à fournir des soins médicaux en garnison et sur le terrain ».

Cette étude interne a été commandée l'an dernier par les Forces canadiennes. Mais impossible de savoir si le rapport a été complété. Les résultats n'ont pas été rendus publics.

INOLTRE SU HUFFPOST

Unseen Sides Of Afghan War

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.