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Moins de 2 $ dépensés par repas dans les CHSLD et hôpitaux du Québec

Moins de 2 $ dépensés par repas dans les CHSLD et hôpitaux
Radio-Canada

Est-ce qu'on mange bien dans les hôpitaux du Québec? Pas toujours, affirment des nutritionnistes qui dénoncent le budget alloué pour chaque repas, qui serait de moins de 2 $, en moyenne.

Car même si le prix des aliments ne cesse d'augmenter, les sommes dépensées, elles, stagnent.

« Des nourritures équilibrées, oubliez ça! On n'a plus ça dans les CHSLD ou les hôpitaux. Excusez le mot, mais ça fait dur », dit Claudette Patenaude, infirmière auxiliaire à la retraite.

Pourtant, le problème n'est pas nouveau. En 2011, le vérificateur général du Québec s'était déjà penché sur la question. L'Ordre professionnel des diététistes du Québec (OPDQ) continue de demander au ministre de la Santé d'intervenir.

Les malades sont, sans conteste, mal nourris dans les centres hospitaliers du Québec, croit Michel Sancartier, nutritionniste et chargé de cours à l'Université de Montréal. Les compressions budgétaires ont un effet préoccupant sur la qualité et la quantité des aliments dans les hôpitaux et CHSLD, d'après lui.

Selon ses calculs, on dépense en moyenne au Québec 1,60 $ pour chaque repas donné en milieu hospitalier. En guise de comparaison, l'OPDQ estime qu'une personne en santé, à la maison, dépense 7,76 $ par jour en nourriture.

Certains hôpitaux, pris à la gorge par des budgets de plus en plus restreints, commencent à réduire la variété de la nourriture et à couper certains aliments, comme les yogourts et le fromage. « On est rendu là! », s'indigne M. Sancartier.

Chaque hôpital est responsable de ses menus. Certains nourrissent mieux leurs patients que d'autres. « Ce n'est pas méchant, mais ce n'est pas fameux non plus », dit un patient de l'hôpital Saint-Luc, à Montréal.

Le ministère de la Santé doit revoir son indicateur de performance qui, selon M. Sancartier, incite les institutions à réduire leur budget dédié à la nourriture pour obtenir un rendement favorable de la part du gouvernement.

Tout hôpital qui a un budget alimentaire au-dessus de la moyenne est jugé non performant, explique le nutritionniste. Donc, un hôpital qui investit davantage dans sa nourriture serait mal jugé selon l'indicateur de performance. « Ultimement, l'hôpital qui va être le plus performant va servir trois gruaux par jour et n'aura pas trop de plaintes ».

Comparer les établissements en fonction du budget alimentaire plutôt qu'en fonction de la qualité nutritionnelle est inacceptable, dit l'OPDQ.

Le ministre de la Santé, interpellé samedi à ce sujet, n'a pas voulu répondre immédiatement à cette problématique.

D'après un reportage de Louis-Philippe Ouimet

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