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Mystère autour de carcasses de phoques sans tête en Gaspésie

Des carcasses de phoques sans tête retrouvées en Gaspésie
Radio-Canada

Depuis quelques semaines, au moins cinq carcasses de phoques sans tête ont été trouvées sur les berges de la Haute-Gaspésie, entre Sainte-Anne-des-Monts et Mont-Louis.

Pour l'instant, la cause exacte de ces morts demeure inconnue, mais les spécialistes et le public avancent plusieurs hypothèses.

La porte-parole du Réseau québécois d'urgence pour les mammifères marins, Josiane Cabana, croit que les morts pourraient être l'oeuvre d'un prédateur ou encore celle de l'hélice d'un bateau, puisque les coupures sur les carcasses de phoques sont précises.

« C'est inusité du fait qu'ils sont concentrés dans un même secteur, remarque Mme Cabana. Certaines carcasses sont fraîches et les coupures sont franches au niveau du cou. Ça suscite des questionnements. »

L'hypothèse d'un acte de braconnage est également soulevée.

Le requin blanc montré du doigt

Sur les réseaux sociaux, certaines personnes estiment que ces morts pourraient être attribuables à un requin blanc. Selon un récent rapport, la population de ce grand poisson a augmenté depuis les années 2000 dans la partie ouest de l'Atlantique Nord. L'animal, dépeint comme un tueur dans le film Les dents de la mer, se nourrit principalement de phoques.

Le président et directeur scientifique du Groupe d'étude sur les élasmobranches et le requin du Groenland (GEERG), Jeffrey Gallant, ne croit pas que les carcasses démembrées soient l'oeuvre du requin blanc. Selon lui, ce prédateur aurait mangé tout l'animal et pas seulement sa tête. « Le requin blanc peut atteindre sept mètres de longueur, explique M. Gallant. Il aurait sûrement avalé tout rond le phoque, ou l'aurait complètement déchiqueté. »

Jeffrey Gallant ajoute qu'il est encore trop tôt en saison pour qu'un requin blanc se trouve dans l'estuaire : « Les requins blancs vont plutôt se trouver dans la région de la mi-juillet jusqu'à septembre ou octobre ».

Le GEERG rappelle que des requins blancs ont déjà été observés dans l'estuaire du Saint-Laurent, notamment à Sainte-Anne-de-Portneuf (maintenant Portneuf-sur-Mer), à 40 km à l'est des Escoumins, dans les années 1940. Le groupe d'étude note également qu'un requin blanc a été capturé et débarqué au quai de Forestville en 1949. Depuis, quelques personnes disent avoir observé des requins blancs dans l'estuaire, rapporte M. Gallant, sans toutefois avoir de photo à l'appui.

Par ailleurs, un requin blanc aurait été vu par un vétérinaire plongeur au large de l'Île-du-Prince-Édouard l'an dernier.

Difficile d'identifier l'espèce

La porte-parole du Réseau québécois d'urgence pour les mammifères marins mentionne qu'il est très difficile d'identifier les phoques, compte tenu de l'absence de leur tête.

« Pour confirmer s'il s'agit d'un phoque gris ou d'un phoque du Groenland, explique Mme Cabana, on va toujours identifier une photo de la mâchoire. C'est avec les dents qu'il est possible de confirmer l'espèce. »

« Comme les têtes sont manquantes, c'est difficile d'identifier l'espèce. » — La porte-parole du Réseau québécois d'urgence pour les mammifères marins, Josiane Cabana

Aucune nécropsie ne sera pratiquée sur les carcasses de phoques. Selon Mme Cabana, l'absence de nécropsie rend « quasi impossible » l'identification des causes de mortalité des phoques.

Le Réseau québécois d'urgence pour les mammifères marins demande au public de signaler toute autre carcasse trouvée.

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