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Irak : des miliciens chiites paradent, les insurgés poursuivent leur avancée (PHOTOS)

Irak: des miliciens chiites paradent (PHOTOS)
AFP

Des milliers de miliciens chiites lourdement armés ont défilé à travers plusieurs villes irakiennes, samedi, alors que des insurgés ont pris le contrôle de deux cités stratégiques dans la province d'Anbar.

Des djihadistes sunnites ont pris le contrôle de la ville Al Kaïm et affirment contrôler son poste-frontière avec la Syrie. Les autorités irakiennes soutiennent toutefois que l'armée contrôlait toujours la frontière.

La prise du poste-frontière permettrait aux insurgés de faire passer du matériel militaire des territoires qu'ils contrôlent en Syrie vers l'Irak. Cela effacerait également une frontière tracée en 1932 par les Européens, premier pas vers l'avènement du « califat » pour lequel se bat l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Une grande partie de la frontière entre l'Irak et la Syrie échappe maintenant au contrôle des forces gouvernementales irakiennes et syriennes.

Samedi, la police et l'armée irakienne se sont aussi retirées de la ville de Rawah, au nord-ouest de Bagdad, à l'arrivée des insurgés. Selon le maire de la ville, Hussein Aii al-Aujail, les bâtiments gouvernementaux ont été pillés par les combattants.

Les djihadistes ont également essayé de prendre la ville de Touz Khourmatou, à 175 km au nord de Bagdad, mais les forces kurdes les ont repoussés, selon des responsables. L'EIIL essaye aussi de pénétrer dans la région de Baqouba (à 60 km au nord de Bagdad), mais a été repoussé par les bombardements de l'armée de l'air.

Défilés militaires à Sadr City

À Bagdad, dans le gigantesque quartier de Sadr City, chiite, environ 20 000 hommes en uniforme militaire ont défilé dans les rues en exhibant leurs armes - roquettes, fusils semi-automatiques, ainsi que des camions lance-missiles.

Ces combattants sont loyaux au puissant dirigeant chiite Moktada Sadr, qui avait combattu les forces américaines pendant la guerre. Ils se joignent aux milliers d'Irakiens qui se sont déjà portés volontaires pour tenter de repousser les insurgés de l'EIIL.

Des parades similaires ont eu aussi eu lieu à Amarah et Basra, dans le sud de l'Irak.

Craintes d'une guerre civile

La conquête de Rawah et de la ville frontalière d'Al Kaïm font partie d'une nouvelle offensive de l'État islamique en Irak et au Levant et porte un coup dur au gouvernement irakien. Au cours des deux dernières semaines, les combattants de l'EIIL et leurs alliés de tribus sunnites se sont emparés de villes comme Mossoul et d'une bonne partie du nord-ouest et du centre de l'Irak.

Le gouvernement irakien craint que l'avancée de ces militants puisse faire basculer l'Irak dans une guerre civile sur fond de tensions religieuses.

La Maison-Blanche a d'ailleurs critiqué le rôle du président irakien, Nouri al-Maliki dans la gestion de la pire crise à secouer le pays depuis le retrait des soldats américains en 2011.

Le président Barack Obama a annoncé jeudi l'envoi de « conseillers militaires » américains - jusqu'à 300 - pour aider les autorités irakiennes à faire face à l'offensive de l'EIIL. Le chef de l'État américain n'a cependant pas annoncé pour l'instant de frappes aériennes, pourtant réclamées par le gouvernement irakien, dirigé par le chiite Nouri Al-Maliki.

Pour sa part, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian considère que la percée militaire rapide de l'EIIL est une « vraie grande préoccupation ». Le groupe « vient d'occuper une partie de l'Irak sans difficulté, et est en train de constituer [...] un État islamique, qui regroupe une partie de l'Irak, mais qui regroupe aussi une partie de la Syrie », a ajouté M. Le Drian.

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