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Francofolies : Pierre Lapointe au musée des cirés (PHOTOS)

Francofolies : Pierre Lapointe au musée des cirés (PHOTOS)
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MONTRÉAL – Pierre Lapointe vit en ce moment l’inclassable Punkt, album paru l’an dernier, dont il a propagé notamment la musique un peu partout sur les scènes du Québec (y compris les Francos 2014) et de la France. Mais dans la marge de cette tournée de « pop » éclatée, l’auteur-compositeur-interprète offrait un tout autre spectacle au Musée Grévin, vendredi soir. La belle affaire.

Bien qu’il s’était donné en spectacle gratuit trois jours auparavant à la place des Festivals, le chanteur québécois désirait de toute évidence offrir une valeur ajoutée, un truc qui resterait dans les annales des Francofolies.

Quoi de mieux que d’inviter quelque 300 personnes dans un concert unique pour interpréter des pièces à la manière du Pierre Lapointe qui a fait sa marque au tout début de sa carrière. Voix posée empreinte d’émotivité et de poésie.

Au musée des bien-aimés

Dans un temple de la culture pop contemporaire, au milieu des statues de cire représentant les icônes de la culture de masse tels Jimi Hendrix, Brad Pitt, George Clooney, Marilyn Monroe ou encore Mado Lamotte, une poignée de festivaliers et plusieurs dizaines de personnalités publiques étaient rassemblées pour vivre ce moment privilégié promis par le chanteur.

Devant un mur voilé de rideaux rouges, une toute petite scène surélevait d’environ un mètre Pierre Lapointe et ses quatre fidèles musiciens (Amélie Mandeville, Félix Dyotte, Francis Mineau et Denis Faucher). Derrière eux, postés comme des hôtes, Céline et René, cirés, accompagnaient le quintette.

Quelques micros amplificateurs, des guitares acoustiques et un mini Suzuki QChord, que l’on gratte comme une guitare ou une harpe, mais qui résonne étrangement comme un clavier ou un piano.

Pour le reste, des personnes intriguées - la plupart conquises d’avance - et une chaleur humide qui fera mijoter les corps tout le long du concert, à défaut d’air conditionné. Un thème qui est d’ailleurs devenu une source quasi inépuisable de blagues et de clins d’œil. « On va sentir l’humain et s’apercevoir qu’il est un animal qui pue! », a entre autres lancé Lapointe en début de spectacle.

Sensible regard

Tout juste après 23h, l’incomparable chanteur a ouvert le bal avec le magnifique morceau de Françoise Hardy, La maison où j’ai grandi. Cette interprétation donnait le ton de ce spectacle doux, tendre, à la limite du « dépressif », comme l’a répété à quelques reprises le principal intéressé.

N’empêche, cette offrande s’est avérée sans aucun doute l’un des plus beaux spectacles que Pierre Lapointe a pu présenter au fil des ans.

Pendant une heure et demie, il a, toujours avec douceur, interprété ses chansons (la mélancolique Tous les visages, Je reviendrai, la passionnée Les sentiments humains, la géniale Tel un seul homme) et d’autres qui ne sont pas les siennes comme La Complainte du phoque en Alaska (choix pour le moins étonnant) de Michel Rivard, qui fut popularisée par son ancien groupe Beau Dommage.

Cette tranquillité inspirée a néanmoins été ponctuée de nombreuses anecdotes rigolotes et de passages plus « hop la vie » comme ce « swing de Sud » qui a accompagné L’étrange route des amoureux. Même atmosphère pour La sexualité, sur laquelle Pierre Lapointe s’est fait exalté. Le public, complice, s’est grandement plu à entonner les paroles « c’est bien mieux de faire l’amoooouuuur, ouuuuh, ouuuh » sur les arrangements impeccables de quatre guitares acoustiques. Yeah!

Comme si ce n’était pas suffisant, l’auteur-compositeur en a même profité pour présenter une nouvelle chanson « triste, triste » intitulée La plus belle des maisons.

De cet amour

Juste après est arrivé ce long et étrange moment durant lequel Pierre Lapointe a posé son veston sur le bras de la diva (toujours figée derrière lui) pour ensuite discuter du choix de la pièce D’amour et d’amitié, cette vieille chanson écrite par le prolifique Eddy Marney pour Céline Dion.

Au début de ses explications, il a osé envoyer une blague un peu acide au sujet du passé de Céline Dion et René Angélil. Quelque peu surpris lui-même de sa déclaration, il a par la suite tenté de minimiser ses propos en louangeant la vedette québécoise de la chanson. Rien de dramatique, mais il était fort amusant de le voir patiner de la sorte, moment qui a quasiment frôlé le malaise. Mais bon…

La partie la plus loufoque est somme toute survenue lorsque Pierre Lapointe a finalement dû sortir une feuille sur laquelle étaient écrites les paroles, incapable de se rappeler les mots dans son entièrement : « Vous avez vraiment accès à un spectacle unique, unique », a-t-il ironisé.

Habile communicateur, le tout a fini par quand même assez bien passer.

Après le très joli morceau Au bal des suicidés le grand gaillard a offert en rappel une autre belle pièce, Deux par deux rassemblés, chantée par une foule visiblement comblée.

Décor excentrique et touchante sensibilité

Dans ces moments fébriles, quasi magiques, où les artistes se mettent en danger, on ne peut que lever bien haut notre chapeau.

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