Kathleen Wynne a permis aux libéraux ontariens de surmonter leur bilan entaché par des scandales, jeudi, en repoussant les attaques répétées des progressistes-conservateurs et des néo-démocrates pour donner à son parti un quatrième mandat d'affilée et une majorité totalement inattendue.
Peu après 23 h, les résultats préliminaires accordaient 58 sièges aux libéraux, 27 aux progressistes-conservateurs de Tim Hudak et 22 aux néo-démocrates d'Andrea Horwath.
Les libéraux ont obtenu 38,12 % des suffrages populaires. Ils ont devancé les progressistes-conservateurs à 31,24 %, le NPD à 24,22 % et les Verts à 4,91 %.
À la dissolution de l'Assemblée législative, il y a un mois, les libéraux comptaient 48 députés, les progressistes-conservateurs 37 et les néo-démocrates 21. Un siège était vacant.
En concédant la victoire aux libéraux en fin de soirée, M. Hudak a annoncé qu'il quitterait la tête du parti qu'il dirigeait depuis 2009. Il a toutefois précisé qu'il resterait en poste jusqu'à ce qu'un nouveau chef soit choisi, tout en indiquant son intention de continuer à représenter les électeurs de sa circonscription.
Le décompte des voix avait commencé dans la plus grande incertitude quant au parti qui formerait le gouvernement. Les sondeurs étaient incapables de prédire si le scrutin déboucherait sur un résultat décisif.
Malgré une campagne difficile dans laquelle des accusations de corruption et d'incompétence ont été lancées à l'endroit des libéraux de Mme Wynne, la chef aura réussi à convaincre les électeurs de donner à son parti une nouvelle chance.
« Je l'ai déjà dit avant et je le répète : le mot "libéral" n'est pas seulement un assemblage de lettre sur un panneau publicitaire », a écrit Mme Wynne à ses partisans après la fermeture des bureaux de vote. « C'est la générosité d'esprit qui nous définit le mieux, et vous de même ».
Kathleen Wynne, âgée de 61 ans, est devenue en février 2013 la première femme à diriger un gouvernement en Ontario et la première lesbienne à la tête d'un gouvernement provincial au Canada. Elle a remporté jeudi sa première élection en tant que chef libérale, puisqu'elle avait précédemment succédé au premier ministre démissionnaire Dalton McGuinty.
Défiant presque toutes les prédictions, les libéraux ont remporté une victoire convaincante tant dans le vote populaire que dans le nombre de sièges, ouvrant la voie à un gouvernement majoritaire.
Les sondages avaient toutefois prédit la mauvaise performance des néo-démocrates, qui semblaient destinés à terminer en troisième place, loin derrière les progressistes-conservateurs.
La décision de Mme Horwath de forcer le déclenchement des élections ne semble pas avoir plu aux électeurs ontariens. Elle avait refusé de soutenir le budget présenté par le gouvernement libéral minoritaire, bien que ce budget ait été considéré comme le plus progressiste de l'histoire récente de la province.
Mme Wynne a profité de l'apparent virage vers la droite du Nouveau Parti démocratique (NPD) pour laisser entendre qu'un vote pour les néo-démocrates reviendrait à voter pour les progressistes-conservateurs.
Les chefs des trois principaux partis ont été réélus dans leur circonscription : Mme Wynne dans Don Valley Ouest, à Toronto, la néo-démocrate Andrea Horwath dans Hamilton Centre et le progressiste-conservateur Tim Hudak dans Niagara Ouest-Glanbrook.
Une seule des 23 ministres sortants du cabinet de Mme Wynne a mordu la poussière : la ministre des Services à l'enfance et à la jeunesse et ministre déléguée à la Condition féminine, Teresa Piruzza. Celle-ci a été défaite par un candidat néo-démocrate dans Windsor Ouest.
La députée conservatrice Christine Elliott, veuve de l'ancien ministre fédéral des Finances Jim Flaherty, a été réélue dans sa circonscription de Whitby-Oshawa, à Toronto. Cette circonscription a déjà été représentée par M. Flaherty à l'époque où il siégeait à l'assemblée provinciale.
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