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Angelina Jolie combat le viol comme arme de guerre

Angelina Jolie combat le viol comme arme de guerre
Foreign Secretary William Hague and UN Special Envoy Angelina Jolie address the media at ExCel London ahead of the opening of the Summit Fringe on Tuesday 10 June.
Foreign and Commonwealth Office/Flickr
Foreign Secretary William Hague and UN Special Envoy Angelina Jolie address the media at ExCel London ahead of the opening of the Summit Fringe on Tuesday 10 June.

C'est avec tout le poids de sa célébrité que l'actrice Angelina Jolie tente d'attirer l'attention sur le sujet difficile du viol comme arme de guerre.

De concert avec le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, l'artiste copréside le premier sommet international jamais consacré à cette calamité, à titre d'ambassadrice de bonne volonté du haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Ce sommet sur les violences sexuelles en temps de conflit a lieu à Londres jusqu'à vendredi et il rassemble 1200 participants provenant de 150 pays, notamment une cinquantaine de ministres des Affaires étrangères.

La vedette de Hollywood qualifie de mythe l'idée que des viols puissent être une conséquence inévitable des guerres. «Il n'y a rien d'inévitable», a-t-elle martelé aux délégués qu'elle enjoint à travailler pour faire de «la justice, la norme».

L'artiste explique que le viol, une arme de guerre qui vise les civils, a été un sujet tabou pendant trop longtemps et que l'heure est venue d'y mettre fin. Elle suggère que les membres des armées, des corps policiers et des forces de maintien de la paix reçoivent une formation axée sur la prévention des violences sexuelles.

Angelina Jolie a réalisé en 2011 un film sur la guerre en Bosnie qui s'intitule Au pays du sang et du miel. En Bosnie, de concert avec le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague, elle a rencontré une femme victime de viol qui était si humiliée qu'elle était incapable d'avouer à son enfant ce qui lui était arrivé. Relatant aux délégués ce témoignage qui l'a impressionnée, Angelina Jolie a expliqué que le viol n'avait rien à voir avec des pulsions sexuelles normales.

Il est à noter qu'une partie de ce sommet sur les violences sexuelles en temps de conflit sera consacrée au sort des quelque 200 lycéennes enlevées par Boko Haram au Nigeria.

À ce sujet, jeudi, William Hague accueillera son homologue nigérian, ainsi que des représentants des États voisins du Bénin, du Tchad, du Cameroun et du Niger. Au Nigeria, les tueries attribuées au groupe islamiste armé Boko Haram ont fait plus 2000 morts depuis le début de l'année. Et, depuis lundi, dans le nord du pays, des attaques attribuées au groupe Boko Haram ont fait au moins 240 victimes selon des témoins et des sources proches de la police.

Des faits accablants

Des données récoltées par les Nations Unies illustrent l'ampleur du phénomène:

  • en République démocratique du Congo (RDC), 36 femmes et filles sont violées chaque jour et l'on estime à plus de 200 000 le nombre de victimes de violences sexuelles depuis 1998;
  • au Rwanda, entre 250 000 et 500 000 femmes ont été violées au cours du génocide de 1994;
  • en Sierra Leone, plus de 60 000 femmes ont été violées lors du conflit;
  • en Bosnie, au moins 20 000 femmes ont été violées pendant le conflit eau début des années 1990.

Le secrétaire d'État américain John Kerry a fait de ce dossier délicat un «combat personnel». Selon M. Kerry, il faut considérer le viol en temps de guerre comme «un crime international majeur et plus seulement comme la conséquence inévitable de tout conflit».

«Il faut ensuite convaincre chaque gouvernement de refuser de servir de refuge à ceux qui ont commis ces actes infâmes». Ce dernier point «devrait être un des héritages principaux du sommet de Londres», dit John Kerry.

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