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Le pouvoir égyptien veut s'en prendre aux nombreuses agressions sexuelles

Égypte: Le pouvoir veut s'en prendre aux nombreuses agressions sexuelles
AP

LE CAIRE, Égypte - Le nouveau président égyptien a ordonné un tour de vis sécuritaire contre le harcèlement sexuel, mardi, après qu'une série d'agressions contre des femmes célébrant son arrivée au pouvoir eut braqué les projecteurs sur l'un des maux les plus troublants du pays.

Abdel Fattah el-Sissi a également réclamé la mise en place définitive d'une nouvelle loi rendant le harcèlement sexuel passible de cinq ans de prison maximum, a ajouté un porte-parole de la présidence.

Plusieurs femmes ont été agressées pendant les festivités de l'investiture, dimanche - y compris une agression collective contre une étudiante de 19 ans et sa mère sur la place Tahrir, au Caire. Des séquences vidéo montrent la jeune femme, ensanglantée et nue, entourée par des dizaines d'hommes.

Ces attaques sont un triste rappel de l'un des côtés les plus sombres de la société égyptienne, et se sont déroulées alors que le président participait à des cérémonies chorégraphiées au quart de tour dans deux des plus chics palais présidentiels de la capitale, en compagnie de centaines de dignitaires locaux et étrangers.

Si le harcèlement sexuel est depuis longtemps problématique en Égypte, les agressions ont cependant gagné en nombre et en férocité depuis la chute de l'autocrate Hosni Moubarak, il y a trois ans. La place Tahrir, lieu de naissance de cette révolte, est justement le lieu le plus fréquent de ces attaques survenant au sein de foules importantes. Des groupes de femmes affirment par ailleurs que de nouvelles lois sévères ne sont pas suffisantes.

M. El-Sissi a décrit le harcèlement sexuel comme un «phénomène étranger» en Égypte, et a réclamé le retour des «vraies valeurs morales» dans les rues du pays, a indiqué son porte-parole. Le président a aussi demandé au ministre de l'Intérieur de faire tout ce qui serait nécessaire pour contrôler la situation.

Le ministère a de son côté arrêté sept suspects âgés de 15 à 49 ans en lien avec l'agression sexuelle survenue lors des célébrations de dimanche. Trois de ces hommes ont été accusés d'agression sexuelle sous la menace de la force et de tentative de viol, selon le procureur en chef Hesham Barakat. Un communiqué de son bureau stipule que les procès débuteront immédiatement.

Lundi, 29 groupes de femmes ont publié une déclaration conjointe, où ils accusent le gouvernement de ne pas en faire assez pour s'attaquer aux agressions collectives contre les femmes, en plus de réclamer une «stratégie nationale» pour mettre fin aux violences. Ces groupes soutiennent avoir documenté plus de 250 cas de «viols collectifs et d'agressions sexuelles collectives» de novembre 2012 à janvier 2014.

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