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Saison 2014-2015: trouver l'espoir à l'Espace Libre

Saison 2014-2015: trouver l'espoir à l'Espace Libre
Tzara Maud/Agence QMI

La saison 2014-2015 sera la dernière fignolée par le directeur artistique Philippe Ducros au Théâtre Espace Libre. Désirant se consacrer à d’autres projets, l’homme a passé le flambeau à Geoffrey Gaquère, qui supervisera les opérations de la prochaine année et travaille déjà à monter la programmation 2015-2016. Les deux compagnies résidentes d’Espace Libre, Omnibus et Nouveau Théâtre Expérimental (NTE), demeurent en place, mais Jean Asselin partagera désormais la direction d’Omnibus avec Sylvie Moreau et Réal Bossé, qui collaborent avec ce collectif depuis plus de 20 ans.

L’an prochain, c’est sous le thème «Trouver l’espoir» que se déploieront les quatorze spectacles présentés à l’Espace Libre. Des créations et des reprises, des mises en scène interdisciplinaires, des fresques historiques et poétiques, des productions interactives, l’offre donnera dans tous les registres pour célébrer l’être humain, thème central de toutes les activités du petit établissement de la rue Fullum.

«Nous n’avons pas fini d’écrire l’histoire, nous n’avons pas encore mis les points sur les i, nous ne sommes pas encore au noir à la fin de la représentation. Nous n’avons pas quitté la cité, nous ne dormons pas, nous ne sommes pas gentils, le rideau ne s’est pas baissé. Tout est à imaginer. C’est pour ça que nous sommes là», a déclaré Philippe Ducros, à la fois en guise de mot de bienvenue et d’adieu lors du dévoilement des pièces à venir, jeudi dernier.

Histoire, sexe et opinion

Le NoShow, qui a ouvert le Festival TransAmériques (FTA) il y a quelques semaines, lancera aussi l’automne à l’Espace Libre. Les spectateurs décideront eux-mêmes du prix qu’ils souhaitent payer pour assister à ce «show must go on à tout prix», qui questionne la valeur de la culture, mettant en vedette sept acteurs jouant les mots d’un quatuor d’auteurs, sous les ordres d’Alexandre Fecteau. Du 3 au 13 septembre 2014.

Daniel Brière et le NTE proposeront ensuite, du 23 septembre au 11 octobre, le dernier volet de la trilogie L’histoire révélée du Canada français 1608-1998, intitulé Le pain et le vin. On retracera ici l’évolution de nos habitudes alimentaires après avoir exploré les thématiques du froid et des rivières et on répondra peut-être à la fameuse question «Qu’est-ce que ça mange, en hiver, un Canadien français?» Gary Boudreault, Steve Laplante, Alexis Martin et Dominique Pétin, entre autres, s’échangeront les mots d’Alexis Martin.

Omnibus prendra le relais du 21 octobre au 15 novembre avec Rue Fabre, portrait d’une ville et ses habitants à travers le regard de ceux qui la peuplent. L’œuvre est de Jean Asselin, Réal Bossé et Sylvie Moreau, et cette dernière sera aussi de l’équipe de comédiens.

Directement de Québec, du Théâtre Bienvenue aux dames, le succès Faire l’amour, d’Anne-Marie Olivier, conçu à partir de témoignages véridiques, s’amène dans la métropole, du 19 au 29 novembre. Bouleversements du cœur, ébats violents ou olympiques, désir, amours déchues, âmes sœurs et autres dérivés de romances s’expriment de la bouche des interprètes Maryse Lapierre, Eliot Laprise, Anne-Marie Olivier et Nicola-Frank Vachon, dans une mise en scène de Véronique Côté.

On conclura la première moitié de saison avec Tranche-cul, du Théâtre En petites coupures. Une insulte balancée sans trop de conscience s’avère le point de départ à une réflexion sur l’opinion et la liberté d’expression. A-t-on le droit de tout dire sur la place publique? Jean-Philippe Baril-Guérard a pondu le texte et dirige une quinzaine de comédiens, dont Pierre-Yves Cardinal, Manon Lussier et Olivier Gervais-Courchesne, du 4 au 20 décembre.

Puis, en 2015…

Une réécriture du Roi Lear, étonnamment baptisée Requiem(s) King Lear Hygiène Sociale Désobéissance Civile Charte Des Raisons Communes Vodka Pour Tous, accueillera le public en janvier, du 13 au 17. Hanna Abd El Nour et Sophie Duchesneau ont reconstruit le classique de Shakespeare en amalgamant théâtre, architecture, arts visuels, performance et musique. Huit têtes d’affiche manieront ainsi le tabou, l’interdit et le censuré, envisageront un attentat culturel et remettront en question la notion d’obéissance.

Spécialités féminines, autre offrande d’Omnibus, plaquera sa loupe sur le corps des femmes. Derrière une vitrine, les interprètes-créatrices de la pièce, Sylvie Chartrand, Marie Lefebvre et Anne Sabourin se livreront à l’assistance comme des mannequins dont on étudierait la physionomie et les stéréotypes, pour mieux comprendre l’espèce humaine. Du 22 janvier au 7 février.

On ne sait pas encore quelle place occupera la Russie dans Splendeur du mobilier russe, du Groupe de poésie moderne, présentée du 11 au 21 février. Mais on peut déjà annoncer que ce «vertige linguistique» imaginé par Bernard Dion et Benoît Paiement, matérialisé par Robert Reid, traitera d’égarement, de ces moments qui façonnent la trajectoire d’une vie.

Deux reprises d’une autre compagnie de la Vieille-Capitale, Bureau de l’APA, seront à l’honneur du 4 au 7, puis du 11 au 14 mars. La Jeune-Fille et la mort, de Laurence Brunelle-Côté et Simon Drouin, d’après Premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille arrivera en premier, avant de céder le passage aux Oiseaux mécaniques, du tandem Brunelle-Côté et Drouin, aidés d’une armée de concepteurs sonores et visuels. On décrit les deux titres comme un seul et même événement, où on jongle avec art, révolte, liberté de pensée et acte de résistance au capitalisme.

Une enseigne de Toronto, EW & FCO, occupera parallèlement le studio d’Espace Libre du 5 au 14 mars avec Little Iliad, le récit d’une discussion via Skype entre un artiste et un soldat sur le point de partir pour l’Afghanistan. Fanny Britt signe les surtitres français de cette création de l’auteur Evan Webber et du metteur en scène Frank Cox-O’Connell.

Le NTE rappliquera à deux reprises vers la fin de l’année, d’abord avec Collection printemps-été, de Christian Vézina, du 24 mars au 11 avril. Trois actrices, Sophie Cadieux, Salomé Corbo et Elkahna Talbi, incarneront des poétesses parachutées dans un défilé de mode. Puis, Ludi Magni, de Benoît Drouin-Germain, nous entraînera dans une arène où quatre combattants des temps modernes lutteront pour leur minute de gloire, du 21 avril au 9 mai, et terminera la saison. Des coulisses, Daniel Brière et Benoît Drouin-Germain guideront les quatre comédiens en selle. Entre les deux, T’en souviens-tu, Pauline? du Théâtre Acharnée, tirade à un personnage d’Audrée Southière (qui lui donne vie) et Mathilde Addy-Laird, exposera la vie de Pauline Julien comme métaphore de notre époque, du 26 mars au 4 avril.

On peut déjà s’abonner au Théâtre Espace Libre pour la prochaine saison en consultant le www.espacelibre.qc.ca. Des passeports-théâtre sont disponibles, de même que des abonnements à la carte.

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