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Claude Robinson n'est pas au bout de ses peines

Claude Robinson doit encore se battre pour obtenir les sommes qui lui sont dues
Radio-Canada

Même si la Cour suprême du Canada a confirmé en décembre le plagiat de son œuvre et accordé des dommages et intérêts qui totalisent 8,1 millions de dollars, le dessinateur Claude Robinson doit maintenant se démener pour obtenir ce qui lui est dû.

Un texte de Josée Thibeault

Six mois après le jugement, le créateur du personnage Robinson Curiosité a pu payer les honoraires de ses avocats, mais certaines sommes sont contestées, et les impôts applicables ne sont pas encore précisés.

Il manque aussi environ 2,5 millions de dollars qui n'ont été versés ni par Ronald Weinberg, successeur de feu Micheline Charest, fondateur de la maison de production Cinar, ni par ses partenaires français ou allemand.

Outre Cinar, producteur de la série plagiée Robinson Sucroë, plusieurs firmes étaient impliquées dans cette poursuite, dont France Animation, Ravensburger Film, RTV Family Entertainment, Izard France Animation, Davin et France Animation S.A.

Les firmes partenaires n'étant pas condamnées solidairement, Claude Robinson doit leur demander une à une de se conformer au jugement. Et elles ne s'exécutent pas d'emblée.

« Ils s'en retournent là-bas et ils disent : "venez me chercher". Ce n'est pas très convenable quant à moi pour un citoyen corporatif qui avait accepté la juridiction, qui a été représenté à toutes les étapes et à la dernière minute, il dit : "regarde là, cours après moi". Ça, c'est odieux », s'insurge-t-il lors d'un entretien accordé à Radio-Canada.

« Est-ce qu'une fois obtenus, ces entreprises-là peuvent se moquer en quelque sorte des jugements de nos juridictions? », poursuit-il.

La firme allemande Ravensburger Film, maintenant connue sous YFE (Young Family Entertainment), par exemple, a indiqué dans une lettre aux avocats de Claude Robinson qu'il n'y a plus personne dans la compagnie qui est au courant du litige, et que le jugement de la Cour suprême ne leur a pas été officiellement signifié.

Pourtant, la firme avait embauché des avocats canadiens pour la représenter lors des procédures. Claude Robinson tentera de rencontrer les dirigeants de l'entreprise fin juin pour qu'ils s'acquittent de leurs obligations.

Il craint cependant de ne jamais récupérer ce que lui doit le producteur délégué français de la série Robinson Sucroë Christophe Izard, qui a quitté le Canada sans laisser d'adresse. Idem pour la somme de plus d'un million attribuée à France Animation, devenue Moonscoop, qui s'est récemment placée en faillite et dont le catalogue vient d'être vendu à perte.

Il ne baisse pas les bras

Claude Robinson a par ailleurs reçu l'appui de la ministre des Relations internationales et de la Francophonie, Christine St-Pierre. Cela lui permettra d'utiliser les locaux et quelques équipements, comme les téléphones et photocopieurs, des bureaux des délégations du Québec à Paris et Munich.

Malgré ces démarches qui n'en finissent plus, Claude Robinson dit demeurer confiant et ne pas baisser les bras. Lors de l'entretien qu'il nous a accordé, il a philosophé sur la longueur des procédures.

« On devient acclimaté à ça et on s'adapte. Et comme m'a dit ma conjointe - et elle est très sage ma conjointe - : "arrête de te plaindre, ça ne fait quand même pas 20 ans [que ça dure], ça fait juste 19 ans" », lance-t-il.

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