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Des détenus s'évadent par hélicoptère de la prison de Québec, la SQ recherche Yves Denis, Denis Lefebvre et Serge Pomerleau (TWITTER/PHOTOS)

Évasion spectaculaire par hélicoptère à Québec (TWITTER/PHOTOS)
Radio Canada

L'évasion de Denis Lefebvre, d'Yves Denis et de Serge Pomerleau a été bien planifiée. Et si les trois hommes sont considérés comme étant dangereux par les autorités, ils tentent probablement de se cacher pour le moment, indique la Sûreté du Québec (SQ).

La SQ a demandé à tous les citoyens qui possèdent de l'information au sujet des trois évadés de contacter le 911. L'appel à témoins semble avoir fonctionné. « Il y a de l'information que les enquêteurs possèdent », indique Ann Mathieu, porte-parole de la SQ. « Il y a des gens qui ont téléphonés pendant la nuit », rajoute-t-elle.

« C'est sûr que ça semblait bien planifié », explique Mme Mathieu. Un hélicoptère de couleur verte a atterri dans une des cours du Centre de détention de Québec, samedi vers 19 h 45.

Le niveau de sécurité de cette prison n'est pas particulièrement élevé, constate Sylvain Tremblay, enquêteur et officier à la retraite de la SQ.

Les détenus pourraient se cacher en forêt

Selon lui, il y a de fortes chances que les trois évadés se cachent pour le moment en forêt, notamment dans la réserve faunique des Laurentides. « Ils n'ont sûrement pas fait deux ou trois cents kilomètres avec l'hélicoptère, sinon c'est dangereux », dit M. Tremblay. La présence de pêcheurs dans le parc devrait aider la police, car ces derniers pourraient apercevoir les évadés et lancer l'alerte, pense l'ancien enquêteur.

L'hélicoptère de couleur verte a survolé la ville à basse altitude en direction ouest. Certains citoyens ont été surpris de le voir. « Au début, je pensais qu'il s'agissait d'un hélicoptère de l'armée, mais ce n'est pas assez gros pour qu'il s'agisse d'un hélicoptère de l'armée », indique Steve Rousseau. Les trois hommes avaient été arrêtés dans le cadre de l'opération Écrevisse, qui avait permis de démanteler un réseau de stupéfiants en Abitibi-Témiscamingue, en 2010.

Depuis le 8 avril, ils subissent aussi un procès devant jury à Québec pour trafic de stupéfiants. Selon la Couronne, le réseau qu'ils dirigeaient était relié aux Hells Angels et opérait principalement en Abitibi. Toutefois, selon M. Tremblay, la principale raison qui aurait poussé les trois détenus à s'évader est le prochain procès pour meurtres prémédités.

Procès pour trafic de drogues et meurtres

« C'était vraiment accessoire le procès de trafic de stupéfiants. [...] Mais eux, c'est certain que leur grande motivation, c'est la peine qui pouvait les condamner à vie pour leur procès de meurtre en janvier à Montréal », dit M. Tremblay. Ils sont accusés des meurtres Johnny Coutu et Benoît Denis. Le premier, un criminel notoire bien connu du milieu policier a été assassiné à Laval le 13 juillet 2009, alors que le second a été tué à Joliette le 13 mai 2010.

C'est la deuxième fois en moins d'un an que des prisonniers s'évadent en hélicoptère. En mars 2013, deux détenus s'étaient évadés de cette manière de la prison de Saint-Jérôme, au nord de Montréal. Ils avaient été arrêtés quelques heures plus tard 85 kilomètres plus loin, dans la région de Mont-Tremblant, en compagnie de deux complices.

Ces deux évasions amènent l'enquêteur à la retraite Sylvain Tremblay à se poser des questions. À son avis, les autorités devront revoir resserrer les mesures de sécurité, notamment dans les cours.

Les trois évadés sont considérés comme étant particulièrement dangereux, mais les policiers estiment qu'ils tentent sûrement de rester très discrets pour le moment. « Ce sont des gens qui actuellement ne cherchent pas la visibilité », explique la porte-parole de la SQ.