Alors que le chef conservateur Tim Hudak est resté calme, son adversaire libérale Kathleen Wynne a été sur la défensive dès le début du débat télévisé des chefs, mardi soir.
Mme Wynne a admis que les Ontariens avaient « raison d'être fâchés » contre son gouvernement, en réponse à une question sur le scandale des centrales, qui a coûté plus de 1 milliard de dollars aux contribuables.
« Je suis tellement désolée que des fonds publics aient été gaspillés. C'est pour ça que j'ai changé les règles pour ne jamais que ça se produise à nouveau. » — Kathleen Wynne, chef libérale
La chef néo-démocrate, Andrea Horwath, a accusé son adversaire libérale de « corruption ».
Le chef conservateur Tim Hudak l'a attaquée en disant, comme l'avait fait Brian Mulroney à l'endroit de John Turner lors du débat fédéral de 1984 : « Vous aviez le choix. Pourquoi n'avez-vous pas dit non? »
L'annulation des centrales à Oakville et à Mississauga a eu lieu respectivement avant et durant la dernière campagne électorale en 2011. Mme Wynne était à l'époque la codirectrice de campagne des libéraux.
Création d'emplois
Pour sa part, la chef libérale a attaqué son adversaire conservateur au sujet de sa promesse de créer un million d'emplois d'ici huit ans, un engagement que plusieurs économistes ont qualifié d'irréalistes.
Loin de faire marche arrière, le chef conservateur Tim Hudak a persisté et signé.
« Si je ne respecte pas ma promesse, je vais démissionner. » — Tim Hudak, chef conservateur
Toutefois, l'engagement de M. Hudak s'étend sur huit ans, soit plus qu'un seul mandat. Le chef conservateur a par ailleurs défendu son plan d'éliminer 100 000 postes dans le secteur public, pour l'aider à éliminer le déficit provincial, affirmant qu'il était le seul à être « honnête » avec les Ontariens.
Pour sa part, Andrea Horwath du NPD a semblé manquer de souffle durant la deuxième partie du débat.
Le débat de 90 minutes, en anglais seulement, était la seule occasion pour les trois chefs de croiser le fer avant le scrutin du 12 juin. Selon les derniers sondages, les libéraux et les conservateurs sont au coude-à-coude, quelques points devant le NPD.
Verts absents
Le chef du Parti vert Mike Schreiner déplore le refus encore cette année du consortium des médias de lui permettre de participer au débat des chefs.
La raison officielle : les verts n'ont toujours pas de siège à l'Assemblée législative de l'Ontario.
Le politologue Peter Graefe de l'Université McMaster de Hamilton pense par ailleurs qu'un nombre « restreint » de participants est idéal pour favoriser de meilleurs échanges. Selon lui, il est « peu probable » que le Parti vert fasse élire un député le 12 juin, mais il croit que son programme peut néanmoins influencer les autres partis.
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