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Finissants de l'École nationale de cirque: l'extrême splendeur de la relève (CRITIQUE)

Finissants de l'École nationale de cirque: extrême splendeur (CRITIQUE)
Roland Lorente

Fougueuse, effervescente et fascinante, l’énergie que déploient les finissants de l’École Nationale de Cirque de Montréal offre des moments de pure beauté, durant les spectacles de leur fin de parcours académique, L’abri et La Matrice de Morphée.

L’abri, sorte de refuge et de passage vers un lieu de toutes les libertés, est représenté par une installation en forme de cabanon qui prend toute la largeur de la scène. Jailliront de ce repère des dizaines d’acrobates habillés de couleurs vives, à l’image de la fête à laquelle la metteure en scène Gioconda Barbuto convie les spectateurs.

Grimpant sur tout ce qui se trouve à leur portée, marchant sur les murs, rampant au sol et sautant sur le toit, cette moitié de cuvée 2014 est portée par une joie de vivre ultra contagieuse. Leur extrême complicité, la cohésion dont ils font preuve lors des numéros dansés et les portions où les artistes au sol suivent l’action entre ciel et terre en se laissant mouvoir comme des aimants, enveloppent la production d’un supplément d’âme.

Les numéros de cadre russe, de main à main, de roue Cyr, de trapèze, de tissu, de diabolo, de sangles aériennes et de banquine sont tous exécutés avec brio, malgré quelques minuscules erreurs rachetées en un clin d’œil par la fraîcheur et l’entregent de leurs interprètes.

On remarque toutefois le numéro de roue allemande offert par Olivier Silvestre : le jeune homme impressionne, émeut et nous donne le sentiment d’apporter du nouveau à la discipline, tant sa prestation est originale et fluide. On salue également la paire formée par Melvin Diggs et Sidney Bateman, qui s’amusent avec les cerceaux chinois en nous présentant quelques-uns des passages les plus survoltés de la soirée.

La fin du spectacle est un peu brouillonne, mais la dose de bonheur qui nous emplit depuis le début amenuise ce léger bémol.

Le lendemain, place à La Matrice de Morphée, un espace où les humains côtoient des créatures animales et imaginaires de toutes sortes. Contrairement à L’abri, qui possédait une mise en scène pleine de simplicité, d’entrain, de cohérence et d’efficacité, ce spectacle est porté par un seul élément récurent : son hétérogénéité.

Aucun des tableaux ne semble réellement lié aux autres. Les personnages sont issus d’univers complètement opposés, on ne comprend jamais réellement où la production veut nous mener et le metteur en scène, Michael Watts, vient même briser l’atmosphère émouvante d’un numéro (celui des cerceaux chinois) avec des parcelles de télé-réalité déjantée qui ne servent à rien.

Mais – et quel inévitable « mais » – La Matrice de Morphée mise sur une quantité renversante de numéros extrêmement forts. Qu’il soit question du trapèze ballant à couper le souffle (Cooper Stanton), du duo trapèze énergique et puissant (Guillaume Mesmin et Anouk Blais), de l’équilibre sur tiges tétanisant (Sascha Bachmann), du cerceau aérien offert avec fougue et charisme (Daniel Sullivan), du trio de planche coréenne brutal et percutant (Zachary Arnaud, Boris Fodella et Pablo Valarcher), ainsi que l’envoutant numéro des sangles aériennes interprété sur Everybody hurts chantée par Ariane Moffatt (Johan Prytz), on est rivé à notre siège du début à la fin.

Voici deux spectacles qui vous empliront le cœur de joie pendant des jours!

L’abri et La Matrice de Morphée sont présentés à la TOHU du 27 mai au 8 juin 2014. Plus de détails ici.

Voyez un aperçu de ces spectacles ci-dessous:

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