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Brian Mulroney deviendrait président du conseil de Québecor

Brian Mulroney pourrait devenir président du conseil de Québecor
CP

MONTRÉAL - L'arrivée quasi-certaine de Brian Mulroney à la tête du conseil d'administration de Québecor (TSX:QBR.B) devrait à la fois rassurer les actionnaires ainsi qu'Ottawa à la suite du saut en politique active de son actionnaire de contrôle Pierre Karl Péladeau.

La candidature de l'ex-premier ministre canadien, actuellement vice-président du conseil, sera soumise au vote pour la présidence lors de l'assemblée annuelle de Québecor prévue le 19 juin, peut-on lire dans la circulaire envoyée aux actionnaires.

L'avocat âgé de 75 ans, qui siège sur le conseil d'administration de la société québécoise depuis 1999, remplacera Françoise Bertrand, qui ne tentera pas de se faire réélire. Pierre Laurin tentera quant à lui de devenir vice-président du conseil et administrateur en chef.

Ces changements surviennent dans la foulée de la démission surprise — au début du mois de mai — de Robert Dépatie comme président et chef de la direction de Québecor ainsi que du saut en politique active de son actionnaire de contrôle Pierre Karl Péladeau, actuellement député péquiste.

«Cela devrait envoyer un signal au marché que Québecor a quelqu'un qui aura les deux mains sur le volant et qui bâtira une équipe», a expliqué jeudi l'analyste Eamon Hoey, de la firme Hoey, au cours d'un entretien.

Le professeur au département de gestion de l'Université McGill Karl Moore abonde dans le même sens, affirmant que M. Mulroney devrait rassurer les actionnaires depuis les nombreux changements survenus récemment au sein de la haute direction de Québecor.

M. Mulroney pourrait bien tenter de s'impliquer dans les discussions que désire avoir la société montréalaise avec Ottawa concernant une possible expansion pancanadienne dans le secteur du sans-fil.

Les ambitions politiques de M. Péladeau ont été considérées comme un obstacle potentiel dans les efforts de Québecor (TSX:QBR.B) pour développer son activité de téléphonie cellulaire en dehors du Québec.

«Ce n'est pas un secret que les ambitions politiques de M. Péladeau n'étaient pas populaires auprès du gouvernement fédéral, qui établit les règles en matière de télécommunications au pays», souligne Troy Crandall, analyste chez MacDougall, MacDougall and MacTier.

«M. Mulroney est un fédéraliste et a été un premier ministre, alors la compagnie paraît mieux non seulement en ce qui a trait à la politique, mais aussi à l'endroit de ses actionnaires», a-t-il ajouté.

Plus tôt cette année, Québecor avait remporté l'enchère sur les licences du spectre sans fil dans les quatre plus grandes provinces du pays, soit le Québec, l'Ontario, l'Alberte ainsi que la Colombie-Britannique.

Le conglomérat médiatique pourrait ainsi devenir le quatrième joueur à concurrencer Rogers (TSX:LRCI.B), Telus (TSX:T) ainsi que Bell (TSX:BCE) dans ce secteur, même si l'entreprise a jusqu'ici refusé de dévoiler sa stratégie.

Plus tôt ce mois-ci, le nouveau président et chef de la direction de Québecor, Pierre Dion, avait indiqué que la société désirait rencontrer le gouvernement fédéral afin de soumettre les «bonnes conditions» pour sortir du Québec dans le sans-fil.

M. Hoey doute cependant que l'arrivée de M. Mulroney comme président du conseil d'administration change quoi que ce soit dans le dossier du sans-fil.

«La réponse facile serait de dire que ça fait partie de leur stratégie, mais ce n'est pas une compagnie qui a une stratégie avec laquelle je suis confortable», a-t-il expliqué.

L'adjointe de M. Mulroney a indiqué par courriel que l'ex-premier ministre conservateur ne pouvait accorder d'entrevues puisqu'il se trouve à l'extérieur du pays.

Prime de départ

La circulaire de sollicitation révèle également que M. Dépatie, qui avait quitté ses fonctions pour des raisons de santé, recevra une prime de 7,8 millions $.

«En reconnaissance de la contribution exceptionnelle de M. Dépatie (...), une entente est intervenue avec ce dernier, laquelle tient compte d’un ensemble de facteurs pertinents (...) et prévoit le versement d’une somme totale de 7,8 millions $», est-il écrit.

S'il n'avait pas quitté ses fonctions, la rémunération totale de M. Dépatie aurait été de 14,8 millions $ en 2013, une augmentation de près de 230 pour cent par rapport à 2012.

Cette progression s'explique par un octroi d'options d'achat — qui ont été annulées en raison de son départ — dont la valeur devait atteindre 8,8 millions $. Sa rémunération totale pour 2013 s'établit ainsi à 6 millions $.

Pierre Karl Péladeau a quant à lui touché 6,35 millions $.

À la Bourse de Toronto, l'action de Québecor a cédé jeudi 46 cents, pour clôturer à 26,29 $.

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