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Une pétition pour relancer le débat sur le don d'organes

Une pétition pour relancer le débat sur le don d'organes
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QUÉBEC - À ce jour, plus de 6 500 personnes ont signé une pétition sur le site Web de l'Assemblée nationale afin que le don d'organes devienne obligatoire, à moins d'un refus explicite. L'an dernier, seules 165 personnes ont fait don de leurs organes après leur décès.

La pétition parrainée par le député péquiste Mathieu Traversy a été réintroduite lundi dernier, après avoir été suspendue pour la durée de la campagne électorale. Les signataires demandent que le don d'organe soit automatique, à moins que la personne décédée ait fait part de son refus en s'inscrivant dans un registre.

Présentement, la procédure est inverse: la personne décédée doit soit avoir signé l'endos de sa carte d'assurance-maladie, soit s'être inscrite au Registre des consentements au don d'organes et de tissus de la RAMQ. Toutefois, la famille peut refuser le don d'organe, même si la personne décédée est inscrite au registre ou a signé un acte notarié.

Le député de Terrebonne a accepté de parrainer la pétition en février dernier après avoir été interpellé par un greffé des poumons, Tomy-Richard Leboeuf-McGregor. Ce dernier a également été candidat péquiste défait dans Marguerite-Bourgeoys.

La parrainage d'une pétition ne signifie toutefois pas qu'un député appuie l'ensemble du contenu de la pétition. «Nous n'avons pas, au Parti québécois, une prise de position définitive, parce que c'est un dossier qui suscite beaucoup de questions. Mais on dit qu'il faut que le débat se fasse», explique Mathieu Traversy.

Dossier délicat

Interrogé sur le sujet, le ministre de la Santé Gaétan Barrette s'est dit ouvert à la discussion, sans toutefois prendre position dans le dossier. «Si un débat est lancé et que le débat nous dirige dans la direction de prendre cette mesure-là, on va être certainement ouvert à y réfléchir», dit le docteur Barrette.

Le ministre a toutefois rappelé que le dossier est délicat. «C'est quelque chose qui est très sensible dans la population, la décision de donner ou non un organe, et surtout de se le faire imposer ou non», dit-il.

Gaétan Barrette a rappelé que le dossier a été débattu en 2010, au moment de créer le registre de la RAMQ. «Si la situation d'aujourd'hui existe telle qu'elle est, c'est parce que la population l'a voulu comme ça. Ce n'est pas le genre de choses que l'on impose à une population», ajoute-t-il. De plus, précise le ministre, la question du don d'organe «présentement, ce n'est pas dans notre programme électoral».

Son prédécesseur à la Santé, Yves Bolduc, rappelait en 2012 que cette formule a été rejetée par le gouvernement Charest parce qu'elle créait de l'inquiétude dans la population.

Le docteur Bolduc réagissait alors au cri du coeur lancé par une mère à la suite du décès de sa fille. Laurence Mainville, 20 ans, est décédée alors qu'elle était en attente d'une greffe coeur-poumons. Sa mère, Louise Doyon, milite depuis pour le don obligatoire.

Taux anémique

Au 31 décembre dernier, 1047 personnes étaient en attente d'une transplantation d'organe au Québec, selon Transplant Québec. Seules 165 personnes ont fait don de leurs organes en 2013. Seulement 1% des personnes décédées sont des donneurs d'organes potentiels. «Il faut que ce soit une mort cérébrale», explique une responsable chez Transplant Québec. Toutefois, une personne peut faire don de huit organes et ainsi sauver plusieurs vies.

Plusieurs pays d'Europe, dont la France, ont déjà mis en place un système qui permet le don automatique, à moins d'avis contraire.

La période pour signer la pétition prendra fin le 21 juillet. Au retour de la pause estivale, Mathieu Traversy déposera la pétition à l'Assemblée nationale. «Selon la réaction [du gouvernement], on réfléchira à la suite des choses», dit-il.

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