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Arrêt imprévu du pape devant la barrière de séparation en Cisjordanie

Arrêt imprévu du pape devant la barrière de séparation en Cisjordanie
Radio-Canada

Le pape François s'est arrêté dimanche de manière impromptue devant la barrière de séparation construite par Israël en Cisjordanie, dans la ville palestinienne de Bethléem, avant de se rendre en hélicoptère à Tel-Aviv.

Le souverain pontife est sorti de sa voiture et est resté quelques minutes au pied de ce mur en béton, juste après avoir rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas.

Le pape François a prononcé un vibrant plaidoyer pour la paix au Moyen-Orient lors de sa visite à Bethléem, cette ville de Cisjordanie que les chrétiens considèrent comme le lieu de naissance de Jésus.

Le souverain pontife, qui avait entamé la veille en Jordanie son premier déplacement en Terre sainte, a exhorté tous les protagonistes du conflit israélo-palestinien « à renoncer aux initiatives et aux actes contraires à la volonté de parvenir à un accord véritable » fondé sur le principe de la coexistence pacifique de deux États.

« Pour le bien de tous, il est nécessaire d'intensifier les efforts et les initiatives destinés à créer les conditions d'une paix durable fondée sur la justice, la reconnaissance des droits de chacun et la sécurité de tous », a-t-il déclaré.

Le pape, qui s'est félicité des bonnes relations entre le Vatican et « l'État de Palestine », a jugé le moment venu « pour tous de trouver le courage d'être généreux et créatifs pour en finir avec un conflit sans fin qui a infligé tellement de blessures difficiles à cicatriser ».

Le pape a d'ailleurs profité de sa visite pour inviter Mahmoud Abbas et le chef de l'État israélien Shimon Peres à se rendre le 6 juin au Vatican, invitation à laquelle a répondu positivement le président palestinien.

François a passé six heures à Bethléem avant de se rendre en Israël. Pour éviter tout faux pas diplomatique, il n'effectuait pas le court trajet par la route pour gagner Jérusalem, dont la partie orientale a été annexée par Israël après la guerre des Six Jours en 1967.

Accueilli dimanche à Tel-Aviv par Shimon Peres et le premier ministre Benyamin Nétanyahou, le souverain pontife prendra ensuite un autre hélicoptère pour Jérusalem, ville aux multiples lieux saints pour les juifs, les chrétiens et les musulmans.

Cisjordanie : une étape délicate

Le pape François est arrivé dimanche en Cisjordanie pour l'étape la plus délicate de sa tournée de trois jours au Proche-Orient.

Les responsables de l'Église catholique ont beau affirmer que cette tournée, qui a débuté samedi en Jordanie, porte uniquement sur des thèmes religieux, il paraît difficile pour le souverain pontife d'échapper au contexte politique lié au conflit israélo-palestinien et chacun de ses mots risque d'être scrupuleusement analysé.

En allant directement par hélicoptère à Bethléem, François est devenu le premier pape contemporain à se rendre en Cisjordanie sans transiter au préalable par Israël. Cette décision a été saluée par les Palestiniens comme une reconnaissance de leur quête d'un État souverain.

Il doit célébrer une messe sur la place de la Mangeoire, proche de ce que les chrétiens considèrent comme le lieu de naissance de Jésus.

Les Palestiniens ont accordé un soin particulier aux symboles. Ils ont installé à Bethléem une fresque représentant Jésus et son père Joseph tous deux coiffés d'un keffieh noir et blanc identique à celui de leur défunt président Yasser Arafat.

Ils ont aussi placardé à travers la ville des images comparant le vécu des Palestiniens aux souffrances endurées par Jésus et les autorités ont fait en sorte que le pape ne puisse ignorer la barrière israélienne séparant Bethléem de l'État hébreu en se rendant dans un camp de réfugiés palestiniens.

Israël affirme que ce mur est nécessaire pour empêcher les attentats sur son territoire.

Impasse des négociations

La visite pontificale survient alors que les négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens sont de nouveau dans une impasse.

Le Vatican est favorable au principe de la coexistence pacifique de deux États et François a appelé samedi à une « solution juste » au conflit. Il devrait s'en tenir à ce langage neutre lors de son séjour dans les territoires palestiniens et en Israël.

Dans la basilique du Saint-Sépulcre de Jérusalem, il assistera à une célébration œcuménique à l'occasion du 50e anniversaire de la rencontre à Jérusalem entre son prédécesseur Paul VI et le patriarche Athénagoras, qui avait symbolisé une réconciliation entre catholiques et orthodoxes séparés depuis le schisme de 1054.

La volonté de François de ne pas utiliser de véhicule blindé pour ce séjour de 24 heures à Jérusalem a amené les services de sécurité israéliens à interdire d'accès de nombreuses rues par crainte d'une attaque contre le souverain pontife.

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