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Les aspirants chef du Bloc se sont affrontés lors d'un débat au congrès

Les aspirants chef du Bloc se sont affrontés
Radio-Canada

RIMOUSKI, Qc - Les deux candidats à la chefferie du Bloc québécois ont croisé le fer samedi lors d'un premier débat tenu au congrès national du parti à Rimouski. Si André Bellavance et Mario Beaulieu s'entendent en de nombreux points sur le rôle du Bloc, leur stratégie pour avoir une meilleure récolte de députés aux élections fédérales de 2015 diffère.

Pour le député bloquiste André Bellavance, il est essentiel de commencer par élargir la coalition de militants. En incluant non pas uniquement ceux qui sont souverainistes, mais aussi tous ceux qui sont, selon ses mots, «dédiés à l'avancement du Québec».

«Ces gens-là, quand on va les convaincre de voter pour le Bloc québécois, à nous après de les convaincre de la nécessité du pays du Québec», a-t-il expliqué, en point de presse, après le débat.

«On ne peut pas se lancer dans une élection en excluant des gens. Le Bloc doit être un parti inclusif».

Il croit aussi que le parti doit «se coller aux réalités vécues dans les circonscriptions» par les Québécois et non pas défendre à Ottawa uniquement les dossiers de nature fédérale. Une fois que les Québécois vont voir qu'on travaille pour eux, on va avoir leur confiance, soutient-il.

Il veut aussi la poursuite d'un grand chantier de réflexion sur le Bloc, rendu nécessaire selon lui par la cuisante défaite du Parti québécois à la récente élection provinciale et aussi par celle du Bloc en 2011.

Mais pour Mario Beaulieu, le président de la Société St-Jean-Baptiste de Montréal, le temps de la réflexion est terminé. Il faut passer à l'action, dit-il.

Il croit qu'il faut «remettre la souveraineté à l'avant-plan» — son mantra —et que ce faisant, les Québécois voteront pour beaucoup plus de députés bloquistes en 2015.

«Ce que je propose, essentiellement, c'est qu'on mette fin à la stratégie étapiste et attentiste qui a été utilisée depuis 20 ans», a-t-il répété.

«Si on ne fait pas la promotion de l'indépendance, de façon constante, à ce moment-là, l'appui à la souveraineté ne restera pas élevé éternellement», avertit-il.

La différence de stratégie peut être due au cheminement politique des candidats. M. Bellavance est député depuis 10 ans sur la scène fédérale et M. Beaulieu, de son côté, était à la tête de la Société St-Jean-Baptiste de Montréal depuis 2008.

Les deux candidats ont ainsi été amenés à répliquer aux arguments de l'autre. M. Bellavance s'est défendu d'avoir une approche trop molle sur l'indépendance: tout le monde est souverainiste ici, a-t-il rétorqué, citant l'évidence. Et il maintient que la défense des intérêts du Québec va de pair avec la promotion de la souveraineté. De son côté, M. Beaulieu affirme ne pas avoir dit que la réflexion est inutile: il insiste qu'elle est pertinente, mais déjà faite. Il se défend d'adopter une stratégie qui ne fait que prêcher à ceux qui sont déjà convaincus de la souveraineté: il croit que d'expliquer son objectif sans relâche va justement convaincre ceux qui ne le sont pas déjà.

Les deux hommes s'entendent toutefois sur le rôle du Bloc à Ottawa, sur la politique étrangère, les interventions militaires et sur la promotion du français. Ils refusent tous deux de former une coalition avec un autre parti politique à Ottawa bien qu'ils envisagent des alliances politiques temporaires, notamment afin de faire adopter un projet de loi.

Il s'agissait du premier débat des aspirants chef, mené de main de maître par l'ancienne journaliste Dominique Payette. Il s'est déroulé dans le respect, sans attaque personnelle.

Le nom du nouveau chef sera connu le 15 juin.

Plan de financement

Et parce que l'argent est le nerf de la guerre, le Bloc québécois s'est doté d'un nouveau plan de financement des circonscriptions pour reconquérir celles qu'il a perdues — et faire mordre la poussière aux néo-démocrates.

Selon ce plan, adopté vendredi soir au conseil général du Bloc, les circonscriptions les plus riches donneront de l'argent à l'organisation nationale, qui le redistribuera à celles moins bien nanties, mais qui ont un potentiel de victoire en 2015, a expliqué samedi le député Louis Plamondon en entrevue avec La Presse Canadienne.

L'objectif est de verser un million $ dans ce fonds national. Au moment des élections fédérales, le national redonnera l'argent aux circonscriptions donatrices, qui pourront l'utiliser.

Mais elles renonceront au remboursement de 60 pour cent de cet argent par les coffres fédéraux. Dans l'intervalle, cette somme donnée en garantie aura permis au national d'emprunter des fonds pour aider les circonscriptions plus pauvres.

Une meilleure répartition des réserves financières, résume M. Plamondon.

Une stratégie de financement qui a été rendue nécessaire par l'abolition graduelle du financement public aux partis politiques, a expliqué M. Plamondon, le doyen des députés à Ottawa.

Les quelque 500 militants du Bloc québécois présent se penchent aussi, en fin de semaine, sur près de 400 propositions visant à modifier les orientations du parti, dont bon nombre sont en réaction aux politiques du gouvernement Harper.

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