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L'Ukraine en pleine guerre civile, selon Poutine

Ukraine: Vladimir Poutine y voit une «véritable guerre civile» en cours
A pro-Russian fighter takes a photo on his cell phone of a burning cafe after impact of a mortar bomb, during fighting between Ukrainian government troops and pro-Russian militants at a checkpoint near the major highway which links Kharkiv, outside Slovyansk, Ukraine, early Thursday, May 22, 2014. Three days before Ukraine holds a presidential vote, pro-Russia insurgents attacked a military checkpoint Thursday in eastern Ukraine, killing at least 11 troops and wounding 30 others in the deadliest raid yet in weeks of fighting. (AP Photo/Rafael Yaghobzadeh)
ASSOCIATED PRESS
A pro-Russian fighter takes a photo on his cell phone of a burning cafe after impact of a mortar bomb, during fighting between Ukrainian government troops and pro-Russian militants at a checkpoint near the major highway which links Kharkiv, outside Slovyansk, Ukraine, early Thursday, May 22, 2014. Three days before Ukraine holds a presidential vote, pro-Russia insurgents attacked a military checkpoint Thursday in eastern Ukraine, killing at least 11 troops and wounding 30 others in the deadliest raid yet in weeks of fighting. (AP Photo/Rafael Yaghobzadeh)

À 48 heures des élections présidentielles en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine déclare qu'une « véritable guerre civile » se déroule désormais dans le pays.

S'exprimant vendredi au Forum économique de Saint-Pétersbourg, Vladimir Poutine a livré une analyse personnelle de la situation en Ukraine où il accuse entre autres Washington d'avoir fait basculer l'Ukraine dans le chaos.

« La crise en Ukraine est née parce que [le président ukrainien] Ianoukovitch a repoussé l'accord d'association avec l'Union européenne. Un coup d'État a suivi, soutenu par nos amis américains, et au final, c'est le chaos et une véritable guerre civile », a déclaré le chef d'État.

Selon l'état-major russe, le gouvernement ukrainien a recours à des firmes étrangères, notamment américaines, qui lui fournissent des dizaines de mercenaires pour combattre les forces prorusses qui contrôlent plusieurs villes de l'est de l'Ukraine.

Le Kremlin a par ailleurs réitéré vendredi qu'il retirera la totalité des forces militaires déployées le long de la frontière ukrainienne « d'ici quelques jours ».

Poursuite des combats dans l'est

Pendant ce temps, les combats entre l'armée ukrainienne et les insurgés prorusses se multiplient dans l'est de l'Ukraine.

Vendredi, des séparatistes prorusses ont pris en embuscade un convoi de miliciens ukrainiens près de Donetsk, faisant plusieurs blessés parmi les troupes.

« Ils utilisent des armes automatiques, des tireurs embusqués et des lance-grenades contre le bataillon », a déclaré Semen Sementchenko, commandant du Bataillon de la région du Donbass, une milice pro-ukrainienne, sur sa page Facebook.

Quatre insurgés prorusses et un milicien sont morts dans des combats près du village de Karlivka, au nord-ouest de Donetsk, selon un photographe de l'Agence France-Presse sur place.

Jeudi, 18 soldats ukrainiens ont été tués et une trentaine d'autres blessés lors d'une attaque menée contre un poste de contrôle de l'armée ukrainienne à l'entrée du village de Blahodatne, à une trentaine de kilomètres au sud de la ville de Donetsk, bastion des séparatistes russes.

L'élection présidentielle maintenue

Dans le reste du pays, les préparatifs se poursuivent malgré tout en vue de la tenue, dimanche, d'élections présidentielles anticipées dans le pays.

Lors d'une allocution télévisée, le président par intérim, Olexandre Tourtchinov, a appelé tous les Ukrainiens à se rendre aux urnes dimanche pour donner « un pouvoir légitime » au pays.

« Nous ne nous laisserons pas être privés de notre liberté et de notre indépendance, et nous ne laisserons pas l'Ukraine devenir un morceau de l'empire postsoviétique », a déclaré le président intérimaire.

Il a assuré du même souffle que les forces de sécurité ukrainiennes feront « tout leur possible » pour que l'élection se déroule normalement dans le pays.

Or, les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine qui se sont déclarés indépendants en avril dernier, rejettent cette élection et promettent de tout faire pour ne pas qu'elle ait lieu dans ce qu'ils appellent désormais les républiques indépendantes de Donetsk et de Lougansk.

À Kiev, le gouvernement intérimaire a annoncé plus tôt cette semaine que 75 000 hommes seront déployés dans le pays pour assurer la sécurité lors des élections de dimanche.

Porochenko en avance

Pendant ce temps, sur la scène électorale, le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko est toujours en avance dans les sondages avec 44 % des intentions de vote. Sa plus proche rivale, l'ex-première ministre Ioulia Timochenko récolte quant à elle 8 % des appuis.

Cette élection vise à déterminer le successeur du président prorusse Viktor Ianoukovitch, démis de ses fonctions au printemps à la suite du renversement de son régime par un important mouvement de contestation populaire. Le prochain président élu sera le cinquième à diriger l'Ukraine depuis son indépendance de l'ex-URSS.

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