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Réduire la taille de l’État est plus facile à promettre qu’à faire

Réduire la taille de l'État est plus facile à promettre qu'à faire
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Certains s'en souviendront, en 2004, la présidente du Conseil du Trésor, Monique Jérôme-Forget, dévoilait un ambitieux plan de modernisation de l'État québécois pour en réduire la taille, un désir de bien des gouvernements, qui s'est avéré plus compliqué que prévu.

Un texte de Josée Thibeault

Le gouvernement libéral de l'époque prévoyait alors de remplacer un départ à la retraite sur deux et de réduire de 20 % le nombre de fonctionnaires en 10 ans pour économiser 700 millions de dollars.

Des données que nous avons colligées à partir de chiffres du Conseil du Trésor montrent qu'en 2011-2012, donc huit ans après ce plan de modernisation, la réduction de l'effectif total de la fonction publique a été de 6,2 %, soit moins du tiers de l'objectif de 20 %.

Une autre cible était de ne remplacer qu'un départ à la retraite sur deux. Québec nous a fourni des données pour les années 2005-2006 à 2011-2012 qui démontrent que cet objectif n'a pas non plus été atteint. Pendant cette période, 16 963 fonctionnaires sont partis à la retraite et 16 851 ont été embauchés. Si la directive avait été respectée, environ 8500 nouveaux fonctionnaires auraient été embauchés, soit deux fois moins qu'en réalité.

Voyez les départs à la retraite et les embauches par ministère et organisme (cliquez ici si vous utilisez un appareil mobile) :

Récemment, dans un courriel, un porte-parole du Conseil du Trésor nous expliquait que depuis 2009-2010 les résultats du remplacement partiel des départs à la retraite ont « plutôt été utilisés... pour faire face à de nouveaux besoins jugés prioritaires », par exemple :

  • au ministère des Transports pour l'entretien et la réfection du réseau routier;
  • au ministère de la Sécurité publique pour contrer la hausse de la population carcérale et pour lutter contre la malversation et la corruption;
  • au ministère des Ressources naturelles pour gérer le nouveau régime forestier.

Bref, il n'y a donc pas eu les économies escomptées.

Pas les résultats promis, mais le même engagement

L'échec du plan de modernisation initial n'a pas empêché le nouveau chef libéral et premier ministre, Philippe Couillard, de s'engager lui aussi à geler l'embauche et à ne remplacer qu'un départ sur deux dans son train de mesures destinées à atteindre l'équilibre budgétaire en 2015-2016.

Selon le professeur Jacques Bourgault de l'École nationale d'administration publique (ENAP), si le gouvernement Couillard veut réussir là où son prédécesseur a échoué et réduire la taille de l'État, il devra prendre les bons moyens. D'abord, il devra y avoir plus de surveillance.

« La Commission de l'administration publique doit donner de l'importance à cette question et la suivre en continu et j'espère que la discipline de parti, qui Dieu merci ne teinte pas trop la Commission de l'administration publique, ne va pas faire en sorte que ce processus-là va être mené de façon médiocre », explique M. Bourgault. Il ajoute que les processus qui mèneront au remplacement ou non d'un fonctionnaire qui part à la retraite devront être précisés. « La nouvelle culture de gestion exige que l'on revoie notre façon de travailler en continu », précise-t-il.

Et tout cela sans oublier que le gouvernement québécois a aussi l'intention de se pencher sur la productivité de ses employés et sur la pertinence des programmes qu'il administre.

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