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Téléchargement illégal : des sous-titres pour Greenpeace incrustés sur des films piratés (VIDÉOS)

Téléchargement illégal : Greenpeace s'en mêle (VIDÉOS)
Capture YouTube

Les internautes français qui téléchargent des films illégalement ont peut-être eu une surprise ces derniers jours. Ils ont pu recevoir un mail d’Hadopi mais aussi découvrir d’étranges sous-titres incrustés dans leurs vidéos.

Entre le 24 avril et le 2 mai dernier, des films sous-titrés en français un peu particulier ont été mis à disposition des pirates sur différentes plateformes de téléchargement illégal.

Des sous-titres surprise

La particularité de ces fichiers “vostfr”? En plein milieu du film, les sous-titres changent de couleur. Ils deviennent verts et ne collent plus du tout à ce que racontent les acteurs. À la place de la traduction classique, un texte propose avec humour d’utiliser l’argent économisé grâce au piratage du film pour faire un don à Greenpeace.

Les faux dialogues collent avec l’extrait du film détourné, comme le montre ce passage de “Django Unchained” qui fait partie des films piratés concernés:

Juste avant le générique, une vidéo avec l’un des acteurs du film a été ajoutée pour rappeler le message de l’opération et appeler une nouvelle fois à faire un don. Les différents extraits ont été publiés sur YouTube, Dailymotion et Vimeo par le pirate qui se présente sous le pseudonyme de GreenTorrent.

Treize films piratés

Au total, treize films ont été piratés et sous-titrés de la sorte. La plupart sont des films de super-héros comme “Superman” et "Iron Man"...

Mais GreenTorrent s’est aussi attaqué à des films plus anciens comme “Pulp Fiction” et “They Live” de John Carpenter.

Voici la liste complète des films concernés par ce détournement militant:

Batman begins

- Batman the dark knight

- Batman The Dark night rises

- Django

- Iron Man 1

- Iron Man 2

- Iron Man 3

- KickAss 1

- KickAss 2

- Man of Steel (Superman)

- Pulp Fiction

- Star trek

- They Live

Pour diffuser ces fichiers, GreenTorrent a réussi à les intégrer aux sites de téléchargement illégaux t411 et The Pirate Bay, mais aussi sur différents newsgroups dédiés au piratage (des forums qui proposent du partage de fichiers). Le HuffPost a pu consulter les différents liens, toujours actifs au moment où nous publions cet article.

Ce sont avec “Iron Man 3” et “Star Trek” que les sous-titres militants ont été le vus le plus de fois puisque ces deux films ont été téléchargés plus de 80 fois sur le site t411 et plus d’une centaine de fois sur Pirate Bay.

Dans la description des films sur ces sites, aucune mention de Greenpeace ou de la supercherie n’apparaît, mais dans les commentaires certains pirates s’amusent de cette surprise et félicitent Greenpeace.

Une opération signée Greenpeace?

Mais l’ONG est-elle directement à l’origine de ces piratages? Le détournement de vidéos fait bien partie de l’ADN de Greenpeace qui, en 2011, s’était par exemple emparée de la publicité Volwagen avec le petit Dark Vador pour faire parler du côté obscur du constructeur automobile.

En 2013, l’ONG avait également ajouté de faux sous-titres à des films comme “Le parrain” ou “Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre” dans le cadre de son enquête “Qui”.

L’idée ressemble beaucoup aux sous-titres pirates de GreenTorrent, mais Greenpeace affirme ne pas avoir de lien avec l’opération.

“Quand on lance une campagne on l’assume, ici c’est visiblement l’œuvre d’un sympathisant, explique Axel Renaudin, le directeur de la communication de Greenpeace France. Nous avons regardé les extraits disponibles sur YouTube, nous les trouvons plutôt drôles et créatifs mais les textes contiennent également des idées fausses sur ce que fait notre organisation, des clichés et des raccourcis rapides.”

Greenpeace France ne dénoncera pas pour autant cette initiative: “Ça n’est pas notre rôle”, tranche Axel Renaudin.

Jusqu’à 3 ans de prison

Que risque la personne à l’origine de cette opération? Le HuffPost a posé la question à Nicolas Rebbot, avocat spécialiste du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle.

“Qu’il s’agisse d’un internaute lambda dans son garage ou Greenpeace, l’incrimination est la même, explique Nicolas Rebbot. On est dans le délit de contrefaçon, et les risques pénaux sont 3 ans d’emprisonnement et jusqu’à 411 000 dollars d’amende.”

“Le seul fait de sous-titrer un film sans l’autorisation des ayants droit relève de la contrefaçon”, ajoute l’avocat.

Mais pour Nicolas Rebbot, si procès il y a, il est très peu probable que la peine soit aussi importante pour une dizaine de films relayant un appel aux dons et peu téléchargés. Le ou les responsables pourraient écoper de 5 à 10 mois avec sursis. Mais les ayants droits peuvent aussi demander des dommages intérêts conséquents.

» Découvrez les différents extraits des films piratés et sous-titrés en faveur de Greenpeace dans le diaporama ci-dessous:

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