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Les cols bleus de Québec votent samedi sur l'entente de principe contractuelle

Les cols bleus de Québec votent sur l'entente de principe contractuelle
Radio-Canada

MONTRÉAL - Sans convention collective depuis le 31 décembre 2010, les quelque 1100 cols bleus de la Ville de Québec ont approuvé à 89 pour cent l'entente de principe contractuelle conclue le 8 mai, un résultat qui témoigne de la satisfaction des employés, selon un négociateur syndical.

Eddy Jomphe, conseiller du Syndicat canadien de la fonction publique, affirme que le résultat des négociations est «très positif» considérant l'ampleur de la nouvelle entente, qui touche de nombreux aspects des emplois.

«Les gens ne s'attendaient pas à ce qu'on touche autant d'éléments, et même s'il y a eu des concessions, on a réussi à faire des gains à travers ça. Les gens étaient agréablement surpris», a-t-il confié lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne, samedi.

Les employés membres du Syndicat des employés manuels, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique, se sont prononcés par vote secret, samedi, en assemblée générale.

La nouvelle entente prévoit un contrat de travail d'une durée de huit ans, soit de 2011 à 2018, et des augmentations salariales de 1,5 pour cent par année de 2011 à 2014, et de 2 pour cent de 2015 à 2018, avec un ajustement annuel de 0,25 pour cent.

Concernant le régime de retraite, les employés ont consenti à augmenter leurs contributions à 50 pour cent. Elles étaient auparavant de 46 pour cent pour les employés et de 54 pour cent pour l'employeur. Les deux parties contribueront aussi à parts égales à un fonds de stabilisation qui vise à assurer la pérennité du régime de retraite.

Sont également modifiées les conditions de retraite: la rente normale, c'est à dire avant 65 ans, qui était calculée sur 2,4 pour cent par année de service, passe à 2 pour cent. Le calcul augmente cependant de 1,6 à 1,7 pour cent pour la rente viagère, soit après 65 ans. De plus, les conditions d'accès à la retraite ont été resserrées.

«Il y a eu des concessions sur le régime de retraite, admet M. Jomphe. On était en mode révision. Le régime de retraite a été remodelé de façon assez importante.»

La convention collective des cols bleus était échue depuis le 31 décembre 2010. Cinquante-six séances de pourparlers, dont 47 en présence d'une médiatrice, ont eu lieu depuis février 2011, avant qu'une entente de principe soit finalement conclue.

Selon Eddy Jomphe, les cols bleus savaient qu'ils auraient à mettre de l'eau dans leur vin. Aussi le syndicat a-t-il pris le parti de protéger les revenus.

«Comme j'ai dit à mon monde, on a fait des compromis qui ne touchaient pas au portefeuille.»

En guise d'exemple, M. Jomphe mentionne la concession du congé férié du premier lundi du mois d'août.

«La Ville demandait qu'on paie la prime d'assurance salariale. Nous, on a dit non, parce que tu viens piger directement dans la poche des salariés. Par contre, on a concédé le congé férié du premier lundi du mois d'août. C'est sûr que pour la Ville, c'est intéressant: il y a une économie d'au moins 300 000 $ par année. Par contre, ça n'a pas d'impact dans la poche de mes salariés. C'est comme ça qu'on a abordé la négociation du côté syndical.»

Par ailleurs, les employés ont réussi à conserver l'article de la convention collective qui concerne l'attribution de contrats en sous-traitance, ce que M. Jomphe surnomme «la clause anti-sous-traitance».

Cette clause a fait l'objet de griefs par le passé, notamment lorsque l'administration du maire Régis Labeaume a confié à une firme privée la collecte des ordures, en 2010. En octobre 2012, une décision arbitrale donnait gain de cause au syndicat.

La nouvelle entente prévoit que la Ville versera quatre millions $ au syndicat pour compenser les heures perdues des employés, en échange de quoi le syndicat laisse tomber les litiges toujours en cours.

«On part sur une nouvelle base, a expliqué le conseiller syndical, joint par téléphone. C'est sûr que l'employeur est obligé de mettre un peu d'argent sur la table pour régler les griefs passés. Par contre, pour l'avenir, on espère être capables de récupérer des "jobs" en travaillant de concert avec la Ville pour rapatrier certains travaux actuellement confiés à la sous-traitance. C'est l'objectif.»

Le Syndicat de la fonction publique rappelle que les cols bleus de Québec n'ont jamais bénéficié d'un plancher d'emploi, mais d'une garantie de volume de travail, établie à 1 805 000 heures par année.

La signature de la nouvelle convention devrait avoir lieu au cours des prochaines semaines, rapporte le Syndicat canadien de la fonction publique.

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