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«Godzilla», méchant lézard ou brute au grand cœur? (CRITIQUE)

«Godzilla», monstre le plus célèbre (CRITIQUE)
Warner Bros

Godzilla, un incompris? Et si le gros dinosaure à la mâchoire acérée était en fait une bestiole plutôt sensible et sympa? C’est du moins la proposition étonnante du studio Warner qui tente avec cette mégaproduction, signée Gareth Edwards, de jouer avec les bons sentiments. Toujours sur fond de menace nucléaire, ce spectaculaire Godzilla offre néanmoins un visage plus respectueux des origines tout en demeurant divertissant.

En 1954, le studio japonais Toho sortait l’emblématique Godzilla (Gojira en version originale) créé par Tomoyuki Tanaka. Surgi des abysses et mu par une terrible colère envers la race humaine, il symbolisait la menace post-Hiroshima d’un avenir nucléaire cataclysmique.

Depuis, son succès ne s’est jamais démenti. Le dinosaure radioactif a déjà inspiré plus d’une trentaine de longs métrages, certains à oublier au plus vite comme la dernière tentative hollywoodienne de Roland Emmerich qui ne rentrera pas dans les annales du genre.

Le Godzilla de 2014 s’en sort mieux que son prédécesseur. Le Britannique Gareth Edwards, révélé il y a quatre ans avec Monsters, prend les commandes de ce nouveau remake avec beaucoup plus d’efficacité en dénonçant au passage la fascination morbide de notre civilisation à l’autodestruction. Le film suit ainsi une mode qui veut que les récentes superproductions soient plus sombres et apocalyptiques. Une tendance entamée en 2008 par The Dark Knight de Christopher Nolan.

Même si Edwards n’en est qu’à son deuxième long métrage, il reste que l’homme possède le profil idéal pour la réalisation de cette superproduction de 160 millions de dollars boostée aux images numériques. Fort d’une grande expérience dans les effets spéciaux, il a su réunir tous les codes du film catastrophe.

Combats titanesques

Godzilla n’est plus l’ennemi à abattre. C'est que les humains réalisent que le reptile peut les aider à les débarrasser de deux autres créatures géantes qui causent paniques et destructions sur les côtes japonaises et américaines. Mais encore faut-il qu’il veuille accepter la mission qu’on lui propose…

Des personnages sans réelles profondeurs, un récit qui manque d’originalité, le film ne fait pas toujours dans la finesse. Alors qu’est-ce qui fait qu’on reste quand même les yeux collés sur le grand écran? Sur ce point, tout est une question de mise en scène qui réussit à nous captiver, en particulier lorsque Godzilla se met enfin à toucher la terre ferme.

Un poids de plusieurs milliers de tonnes et une taille qui dépasse les 100 mètres ne passent pas inaperçus, surtout en plein centre-ville de San Francisco. Les affrontements entre titans transforment les édifices en châteaux de cartes. La reconstitution des décors frôle la perfection. Alors que d’autres films pèchent souvent par excès, proposant des scènes d’actions de moindre qualité, celui-ci peaufine les détails. Des navires de guerre à la reproduction d’un tsunami, les images parfois grandioses sont bluffantes. Les spectateurs en auront pour leur argent.

Godzilla – Warner Bros. – Science-fiction – 123 minutes – Sortie en salles le 16 mai 2014 – États-Unis.

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