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L'ancien maire de Gaspé nie avoir été corrompu par l'entreprise Roche

L'ancien maire de Gaspé nie avoir été corrompu par l'entreprise Roche
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L'ancien maire de Gaspé, François Roussy, se défend d'avoir participé à un stratagème pour favoriser la firme Roche dans l'obtention de contrats dans sa municipalité, en retour de contributions au développement de la ville.

Dans un mandat de perquisition de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), exécuté le 29 janvier dernier, et dont la cour vient de dévoiler de nouvelles portions, on apprend que l'entreprise n'aurait pas hésité à corrompre M. Roussy (maire de 2005 à 2013), en l'invitant, toutes dépenses payées, à Saint-Malo, en France, pour un congrès sur l'ingénierie qui durait une semaine.

Cependant, le document indique qu'en février 2009, François Roussy aurait imposé une condition à Roche pour qu'elle continue à obtenir des contrats de la municipalité de Gaspé. Le maire Roussy aurait exigé de la firme de génie une ristourne « de 5 % des honoraires engendrés par les contrats dans le fonds de renouvellement des infrastructures. Cette ristourne servait à financer des projets pour la communauté de Gaspé ». Ces informations sont contenues dans des courriels. L'identité des auteurs a été caviardée.

En entrevue à Radio-Canada, M. Roussy précise qu'il était à Saint-Malo en 2009 pour les fêtes entourant le 475e anniversaire de la venue de Jacques-Cartier en Gaspésie. Si la Ville de Saint-Malo a payé pour ses dépenses une fois en France, son transport a quant à lui été payé par l'Association des ingénieurs-conseils du Québec, dit-il.

« C'est l'Association des ingénieurs qui m'a fourni le billet d'avion et trois chambres d'hôtel et c'est la Ville de Saint-Malo qui m'a accueilli et payé toutes mes dépenses aussi », affirme-t-il.

À savoir si la firme Roche, en particulier, a payé son billet d'avion, l'ex-maire de Gaspé répond : « Je ne peux pas vous le dire ». « Si j'ai accepté que l'Association m'invite, c'est pour éviter des dépenses à la Ville de Gaspé. Ce que je voulais, c'était faire sauver de l'argent aux citoyens, aller signer un partenariat avec Saint-Malo. Et, en même temps, c'était une fierté d'aller ouvrir ce congrès [des ingénieurs] avec les Français. »

Pas de commande passée à Roche, dit Roussy

M. Roussy, qui est aujourd'hui l'attaché politique du député péquiste de Gaspé, Gaétan Lelièvre, dit ne jamais avoir exigé de ristourne de la part de la firme de génie-conseil Roche.

« Je n'ai jamais demandé une ristourne pour la communauté. J'ai souhaité à ce qu'on réinvestisse dans la communauté. La seule chose qu'on a toujours voulu faire dans nos actions, c'est soutenir le développement économique », dit-il. « On souhaite que les entreprises qui travaillent chez nous, que ce soit les ingénieurs ou les firmes de construction ou les institutions financières, comme bons citoyens corporatifs, redonnent à la communauté. »

Toujours selon le document de l'UPAC, Roche aurait relancé le club de hockey senior, à la demande du maire Roussy.

En entrevue, François Roussy nie catégoriquement avoir passé une telle commande à Roche.

« Le club de hockey, c'est un OSBL, des bénévoles. C'est sûr qu'on voulait voir une équipe de hockey, mais on n'a jamais fait une commande, pour dire "vous remettez en place une équipe". Qu'il y ait des gens qui commanditent, c'est normal. J'ai souhaité à ce que tous les gens du milieu investissent. »

Selon lui, aucune firme n'a été ciblée en particulier.

« Que ce soit Roche, BPR, Pepsi ou Desjardins ou autres. Oui, on souhaite que les entreprises investissent dans le développement. Mais c'est comme si on faisait allusion à ce que j'aurais dit à Roche, "partez une équipe et vous aurez des contrats en contrepartie". Ce n'est pas vrai, ce n'est pas ça la réalité. »

« Je vais demander à rencontrer l'UPAC pour rétablir les faits, et j'espère que les journalistes vont accorder de l'importance aux faits qui vont démontrer hors de tout doute qu'il n'y avait pas de système en place de collusion ou de corruption à Gaspé », dit-il en terminant.

Mamelonet aussi dans la ligne de mire des enquêteurs

Le document de l'UPAC révèle également qu'en 2008, l'entreprise aurait contribué illégalement à la caisse électorale de deux députés libéraux, dont Georges Mamelonet, député de Gaspé de 2008 à 2012. Après son élection, M. Mamelonet a assuré la firme Roche qu'elle pouvait compter sur lui.

Joint vendredi par téléphone, Georges Mamelonet a mentionné ne pas être au courant de la situation. Il a ajouté, d'après la nouvelle de la journée, qu'il s'était fait duper par Roche alors qu'il était maire de Percé. Il s'est dit en colère.

Georges Mamelonet a été maire de Percé entre 2003 et 2008.

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