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Les employés de l'État feront part de leurs propositions dimanche

Les employés de l'État feront part de leurs propositions
QMI

MONTRÉAL - Le Front commun a annoncé dimanche qu'il visait des hausses salariales moyennes de 4,5 pour cent par année pendant trois ans, dont 2 pour cent de rattrapage avec le secteur privé, en plus d'une amélioration des conditions de travail. Les grands syndicats dévoilaient ainsi les propositions qu'ils entendent présenter à leurs membres de la fonction publique québécoise en prévision du renouvellement des conventions collectives à la fin de mars 2015.

Réunis dans un hôtel du centre-ville de Montréal, Daniel Boyer, président de la FTQ; Francine Lévesque, vice-présidente de la CSN, et Louise Chabot, porte-parole du Secrétariat intersyndical des services publics (SISP) ont manifesté leur intention de défendre bec et ongles les services publics prodigués par leurs plus de 400 000 membres, alors que le gouvernement Couillard semble déterminer à donner un tour de vis en matière de gestion des finances publiques.

Le Front commun dit ainsi s'attaquer aux problèmes d'attraction et de rétention de la main-d'oeuvre pour «assurer l'avenir» des services publics; il est d'ailleurs confronté à une ambition gouvernementale de gel des embauches et de non-remplacement d'un départ sur deux, tandis que, de l'avis des chefs syndicaux, environ 35 pour cent des employés de l'État seront admissibles à la retraite d'ici quelques années.

«Nous assisterons au plus grand renouvellement de main-d'oeuvre de l'histoire de nos services publics, stipule Mme Chabot. Ce renouvellement s'effectue à une période où, en fonction du déclin démographique, la population active du Québec diminue. Tous les secteurs d'emploi, tant public que privés, seront en concurrence les uns les autres pour attirer les travailleurs dont ils ont besoin. En fonction de la dégradation des conditions de travail du secteur public, qui voudra encore y travailler? Sans personnel pour donner les services à la population, c'est l'avenir du secteur public québécois qui est en jeu.»

Le président de la FTQ, Daniel Boyer, rappelle pour sa part qu'il faut «combattre le discours d'austérité [du nouveau gouvernement], et regarder non pas seulement la colonne de dépenses, mais également la colonne des revenus et tenter d'augmenter ceux-ci».

«D'ailleurs, poursuit-il, autant le FMI que l'OCDE ont admis qu'il était peut-être erroné de trop se positionner dans une perspective d'austérité. Il y a de l'argent dans le réseau, et qui est facilement récupérable: on donne des contrats en PPP, en sous-traitance, on fait appel à des agences de personnel qui coûtent beaucoup plus cher que le personnel en place.»

Les trois centrales syndicales désirent donc, outre la question du rattrapage salarial, lancer une grande consultation provinciale sur la fiscalité, faisant écho à un exercice similaire annoncé par le gouvernement Couillard.

Autre objectif prioritaire du Front commun: celui de la sécurité d'emploi, puisque, «contrairement aux clichés», 52 pour cent des employés de la fonction publique sont des travailleurs aux conditions moins que reluisantes, dont 35 pour cent «occupent des postes à statut précaire et gagnent en moyenne moins de 25 000 $ par année».

Persuadés qu'il est possible d'aller chercher les fonds nécessaires au maintien des services publics et des conditions de travail décentes pour les employés syndiqués, les leaders syndicaux consulteront leurs membres pour se préparer à une nouvelle ronde de négociation avec le grand argentier de l'État.

Ira-t-on jusqu'à la collision entre les ambitions salariales et l'austérité? «Nous ne voulons pas de grève, martèle plutôt M. Boyer. Nous voulons négocier, et nous voulons négocier rapidement pour conclure des ententes.»

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