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Un livre analyse l'utilisation des renseignements personnels au Canada

Un livre analyse l'utilisation des renseignements personnels au Canada
File photo dated 10/12/13 of the Google logo as on a computer screen as Google has lost its High Court bid to block a breach of privacy legal action launched against it in the UK by a group of British internet users.
Chris Ison/PA Wire
File photo dated 10/12/13 of the Google logo as on a computer screen as Google has lost its High Court bid to block a breach of privacy legal action launched against it in the UK by a group of British internet users.

OTTAWA - Un nouveau livre sur la surveillance au Canada soutient que les renseignements personnels circulent entre les secteurs public et privé de façon croissante, ce qui pose des risques pour la vie privée des citoyens.

L'ouvrage intitulé «Vivre à nu: la surveillance au Canada» explique que des données recueillies dans un but peuvent facilement être utilisées à d'autres fins lorsque les organisations publiques et privées partagent des données.

Cet essai, qui résulte d'un effort de collaboration entre des chercheurs de pointe canadiens, dégage neuf grandes tendances dans la pratique contemporaine de la surveillance. Il devait être lancé lors d'une conférence sur la surveillance, qui commençait jeudi à l'Université d'Ottawa.

Les auteurs concluent que la surveillance de toutes sortes est en pleine croissance en raison de l'explosion de la technologie numérique dans toutes les sphères de notre vie.

Selon David Lyon, de l'Université Queen's de Kingston, en Ontario, plusieurs des grandes tendances en matière de surveillance passent inaperçues parce qu'elles sont cachées sous le voile de transactions banales.

«Il n'y a pas de complot, a dit M. Lyon, qui était à la tête de l'équipe de chercheurs. Quand le mot 'surveillance' est utilisé, trop souvent on a à l'esprit des images d'hommes en imperméables et des coins sombres. Je crois qu'il est vraiment important d'aller au-delà de ça.»

Un besoin accru de sécurité depuis les attentats de 2001 aux États-Unis génère le plus gros de cette surveillance croissante, disent les auteurs, tout en ajoutant que le portrait n'est pas toujours si simple.

Les auteurs affirment que les secteurs public et privé sont de plus en plus étroitement liés pour deux raisons: une croyance largement répandue voulant que le gouvernement et l'entreprise privée doivent travailler ensemble pour maximiser l'efficacité, et le fait que les nouvelles technologies fassent tomber les barrières, permettant ainsi aux données de circuler dans les deux sens sans la surveillance traditionnelle d'un mandat judiciaire.

Le «réseau complexe et mouvant de relations» entre les agences gouvernementales, les entreprises privées et d'autres institutions au centre d'une «vaste zone grise» rend les métaphores sur «Big Brother» dénuées de sens, tout en testant les limites des lois sur la protection de la vie privée, soutient-on dans le livre.

Les auteurs citent le rôle croissant des institutions financières, sociétés d'assurance-vie et autres entreprises dans l'identification des transactions suspectes, et qui fournissent leurs informations aux autorités fédérales qui luttent contre le blanchiment d'argent.

Dans la même veine, les compagnies aériennes rassemblent des renseignements personnels sur les passagers pour le compte des agences de sécurité du gouvernement.

«Cela signifie que l'on ne peut jamais savoir quand une information personnelle recueillie par le gouvernement ou la police pourrait devenir visible pour une entreprise, ou quand des données recueillies auprès d'un client dans une transaction commerciale pourraient empêcher cette personne d'embarquer dans un avion», écrivent les auteurs.

Dans l'ensemble, les auteurs constatent qu'il est maintenant plus difficile de décider quelle information est privée, et laquelle ne l'est pas.

L’ouvrage est l’œuvre collective de onze chercheurs canadiens, dont M. Lyon, et Stéphane Leman-Langlois, professeur agrégé à l'École de service social de l'Université Laval, à Québec.

M. Lyon affirme que le Canada, avec ses lois solides et ses organismes de protection de la vie privée, affiche un bon bilan dans le respect des informations personnelles. Mais il met en garde contre un relâchement — contre la perception qu'«il n'y a pas lieu de s'inquiéter si l'on a rien à se reprocher».

La manière avec laquelle les informations personnelles sont gérées affecte la vie des gens, que ce soit pour le simple accès à un édifice, ou l'obtention de subventions ou de privilèges, a-t-il fait valoir.

La surveillance n'est pas mauvaise en soi, a-t-il ajouté. «Elle n'est ni bonne ni mauvaise, mais elle n'est jamais neutre.»

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