Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Décès de Mathilde Blais: un vélo fantôme et une minute de silence

Décès de Mathilde Blais: un vélo fantôme et une minute de silence
FOTOimage

Une cinquantaine de cyclistes étaient présents sous le viaduc de la rue Saint-Denis et Des Carrières ce matin pour assister à l’installation du vélo fantôme blanc en souvenir de Mathilde Blais, cette cycliste décédée après avoir été heurtée par un camion lundi le 28 avril. Un décès qui, pensent les organisateurs, «va secouer les autorités pour apporter les changements nécessaires au code la sécurité routière.»

«C’est un accident qui était tellement prévisible, souligne la co-organisatrice de l’installation du vélo fantôme, Gabrielle Anctil. Il démontre aussi l’absurdité de la situation.»

L’évènement a débuté dès 7h30 sous le viaduc. Il a été organisé par un petit groupe de citoyens et affiché essentiellement sur les médias sociaux.

Vélo fantôme en mémoire de Mathilde Blais

«Tout le monde s’est senti touché par cette tragédie, qu’on connaisse la victime ou pas. Je pense aussi que tout le monde ici avait besoin de venir se recueillir et rendre hommage à Mathilde Blais», estime la co-organisatrice.

Sous le viaduc, où la cycliste de 33 ans a perdu la vie, étaient présents de nombreux cyclistes mais, également, plusieurs élus de l’arrondissement. Les deux députés de Québec solidaire du secteur, Amir Khadir et Françoise David, se sont rendus également sur les lieux. Les policiers du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) sont toutefois restés discrets lors de la petite cérémonie.

Une des organisatrices a profité également de l’occasion pour lire un bref message de la mère de la victime, Geneviève Laborde. Dans son mot, la mère a rappelé le «courage» de sa fille et son dévouement envers les enfants. Elle a aussi souligné les nombreuses sorties en vélo de sa fille et sa crainte manifestée lorsqu’elle empruntait se viaduc.

«Mathilde avait fait 600 trajets à Bixi l'an dernier et en était à sa 43e sortie depuis avril 2014. Elle était donc aguerrie, heureuse de retrouver le vélo après l'hiver. Elle se rendait au travail, et je sais qu'elle craignait le passage sous le viaduc où vous vous trouvez... », a lu une des organisatrices dans le mot écrit par la mère de la victime.

Depuis la semaine dernière, l’arrondissement de Rosemont a procédé à diverses mesures pour mieux sécuriser le secteur pour les cyclistes. Parmi celles-ci, on trouve l’installation d’un panneau routier dont le symbole indique que la voie piétonnière doit être partagée avec les cyclistes dans le viaduc.

Ce panneau évite, a souligné le maire de l’arrondissement, François Croteau, que les cyclistes «aient une contravention s’ils circulent sur le trottoir dans le viaduc». Rien n’empêche cependant les cyclistes de continuer de circuler sur la route, dans le tunnel, a-t-il précisé.

Le maire a également rappelé que son administration demande depuis quatre ans à la compagnie Canadien Pacifique «d’aménager» de façon plus sécuritaire ses voies, en vain.

Du côté des organisateurs, on espère des changements dans le code de la sécurité routière afin de mieux protéger les cyclistes.

Une autre vigile aura lieu ce soir, dès 18h. Les funérailles de Mathilde Blais auront lieu mardi, à Québec.

Il s’agissait du deuxième vélo fantôme installé par les organisateurs à Montréal. Le premier a été placé sur l’avenue du Parc, en 2013, en souvenir de Suzanne Iswari, la cycliste décédée après avoir été heurtée par un autobus en tentant d’éviter l’ouverture d’une portière. L’accident a eu lieu le 18 juillet 2013 au nord de l’avenue Saint-Viateur.

Message de la mère de la victime, lu lors de l'installation du « vélo fantôme »

À toutes les personnes de bonne volonté qui saluent la mémoire de Mathilde, je dis merci du fond du coeur. Je vous soutiens dans vos démarches pour un avenir plus sûr à vélo.

Mathilde avait fait 600 trajets à Bixi l'an dernier et en était à sa 43e sortie depuis avril 2014. Elle était donc aguerrie, heureuse de retrouver le vélo après l'hiver. Elle se rendait au travail, et je sais qu'elle craignait le passage sous le viaduc où vous vous trouvez...

C'était une fille courageuse, rayonnante et généreuse, qui se donnait corps et âme pour les enfants avec lesquels elle travaillait.

Paix à son âme et puisse-t-elle vous aider pour obtenir une route plus civilisée.

Geneviève Laborde, sa mère.

INOLTRE SU HUFFPOST

Montréal

Vélo en ville au Canada

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.